« Vive le Québec libre ! » (Général de Gaulle):
La soirée d’hier aura été très agitée au Québec, actuellement une des provinces du Canada, et quelle province ! Les élections qui ont eu lieu ont vu la victoire du Parti québécois, emmené par Pauline Marois et qui devient la toute première femme Premier ministre du Québec. Doublement historique, la soirée a tourné au drame lorsqu’un forcené armé d’une arme automatique est entré dans le Métropolis, salle où se réunissaient les militants indépendantistes dans l’euphorie générale.
L’homme a ouvert le feu blessant deux participants et en tuant un troisième. Bien heureusement, l’homme a été maîtrisé très rapidement son attaque aurait pu se trouver plus meurtrière, l’homme étant tout de même armé d’un AK-47 et d’une arme de poing. Vêtu d’une cape noire, le forcené avait bouté le feu à l’arrière du bâtiment avant de faire irruption en criant « Les Anglais se réveillent »… L’événement est un énorme scandale et une triste nouvelle qui fait suite à une longue et torturée histoire du Québec sous la botte anglaise. Décidément les relations entre les communautés anglo-saxonnes et québécoises semblent toujours aussi chaudes. Depuis les défaites françaises en Nouvelle-France, le Canada français est, comme chacun le sait, tombé sous le joug anglo-saxon, un peu d’histoire est nécessaire pour poursuivre.
Colonie la plus développée de la Nouvelle-France fondée par les efforts des Français en Amérique du Nord, la zone fut abordée par le célèbre explorateur Jacques Cartier en 1534 et fut colonisée par les Français qui restèrent maîtres de leur destin jusqu’en 1763, date à laquelle la France vaincue durant la Guerre de Sept ans abandonnait le Canada aux Anglais malgré les exploits militaires de l’Armée franco-indienne du Marquis de Montcalm. La guerre devait durer au Canada, 6 longues années, entraînant déjà son lot de déportations en 1755 par les Anglais. Les Français furent finalement vaincus sous le nombre et la détermination d’un ennemi dont les colonies de peuplement étaient de toute façon dix fois plus importantes en nombre que les populations francophones.
Le Marquis de Montcalm tué en 1759, la ville de Québec capitule, les derniers espoirs français seront anéantis par la capitulation de Montréal un an plus tard. Le Québec entrait dans l’ombre. D’abord occupé militairement de 1760 à 1763, le traité de Paris livre à la domination anglaise des populations francophones qui de plus ne sont pas de la même confession religieuse, ils seront dès l’objet de persécutions et de tracasseries sans fin. Les francophones et les indiens tentèrent vainement de résister, assistant par ailleurs à la Guerre d’indépendance américaine où un moment les insurgés tentèrent de leur tendre la main. La forte emprise des Anglais sur la région devait anéantir les espoirs de liberté, et voir l’arrivée de nombreux loyalistes anglais au Québec. L’espoir d’indépendance n’était pas éteint pour autant.
En 1837, une rébellion patriote tenta de secouer inutilement le joug anglais et fut écrasée. Les Anglais s’essayèrent ensuite à l’éradication de la culture québécoise, par divers moyens dont l’implantation de nouveaux colons, la formation d’une province du Canada unifiée où les Canadiens francophones étaient mis en demeure de parler la langue anglaise, seule langue officielle reconnue. Le Québec devait réagir par une natalité vigoureuse et une farouche résistance passive, ou même active où quelques héros québécois connurent les affres des prisons ou de la mort. D’autres mouvements rebelles agitent la région à cette époque, notamment chez les Métis et les Indiens, la Rébellion de la rivière Rouge de 1869-70, puis celle du Nord-Ouest en 1885. L’émancipation était toutefois en marche, en 1867, l’Etat Québécois un dominion de l’Empire britannique avait été créé, le Québec devait ensuite connaître une longue histoire démocratique durant le XXème siècle apportant des changements profonds dans la société.
La Révolution tranquille qui passe sur le pays dans les années 1960 voit toutefois une baisse notable du mouvement des Canadiens français, marginalisés, en particulier également par des changements sociaux et par un net ébranlement de l’Eglise catholique dans le pays. La situation des francophones était largement inquiétante à cette époque, notamment sur le marché du travail ou au niveau des institutions massivement sous le contrôle du monde anglo-saxon. Cet état de fait ne devait pas rester sans une profonde réaction, qui vit par ailleurs la visite du général de Gaulle au Québec en 1967, sorte de signal d’une levée de drapeaux inévitables. La crise d’octobre 1970 éclate, correspondant à une montée en puissance du nationalisme québécois en réaction à des décennies de domination anglo-saxonne. Le choc conduit logiquement au pouvoir le Parti québécois en 1976.
Cette arrivée entraînera une succession de mesures politiques introduisant enfin le Français comme langue officielle et garantissant les droits essentiels des francophones dans le Canada. Dans cette dynamique, les souverainistes québécois ont tentés par deux fois en 1980 et 1995 un référendum pouvant régler le problème du Québec, qui au vu de la forte implantation anglo-saxonne et libérale dans le pays donnèrent des résultats mitigés, 40 % et 49,4 %, le dernier score indiquant tout de même une poussée indépendantiste constante. La nouvelle victoire du Parti québécois après 9 années d’absence renoue avec cette logique et semblait devoir agiter le Québec de fond en comble. Les résultats de la dernière élection doivent toutefois modérer la progression des indépendantistes qui s’ils remportent la joute sont loin de l’objectif principal, l’abstention reste très forte de l’ordre du quart des électeurs.
6 ans auparavant Pauline Marois qui est désormais à double titre une figure historique du Québec avait jeté l’éponge en annonçant son retrait de la vie politique, mais dans ce domaine comme dans d’autres, rien n’est jamais écrit d’avance. Elle avait repris « du service » dès 2007, devenant le chef de file de l’opposition dès 2008, se voyant confirmé au sein de son parti dans un congrès national en 2011 ce qui lui a permis d’emmener celui-ci à la victoire dans les dernières élections. La tentative d’assassinat puisqu’il faut bien appeler par son nom l’événement d’hier, montre à quel point les dissensions historiques existent bel et bien au Québec et qu’un problème insoluble est encore à régler. Les référendums du passé ayant échoués à l’émanciper, la nouvelle Première ministre aura fort à faire.
Elle s’est d’ailleurs empressée de rassurer les anglophones sur les droits qui leur sont dus et qui seront respectés tout en ayant conscience que ses résultats, 32 % des voix ne lui confère qu’une marge de manœuvre étroite face aux 31 % de voix des libéraux de Jean Charest. Maintes fois ministre, ayant déjà une carrière politique impressionnante, cette femme énergique et courageuse semble toutefois largement à la hauteur de sa tâche. Elle ne pourra toutefois pas s’avancer sur l’ancienne voie des référendums qui pourtant ouvrirait la porte de l’indépendance. Cette échéance toutefois est encore imprécise et lointaine, nous ne pouvons à ce propos, pas ne pas nous souvenir de la visite officielle du Général de Gaulle au Québec où il lança le 27 juillet 1965, son fameux « Vive le Québec libre ! ».
En visionnaire le général avait déjà déclaré à Monsieur Peyrefitte en septembre 1965 : « L’avenir du Canada français c’est l’indépendance, il y aura une République française du Canada ». En 1966 à l’invitation de l’ambassadeur du Canada de s’associer au Centenaire du Canada, le général avait déjà répondu fièrement : « Nous devons avoir d’excellentes relations avec le Canada Français, mais nous n’avons à féliciter ni les Canadiens, ni nous-mêmes de la création d’un Etat fondé sur notre défaite d’autrefois et sur l’intégration d’une partie du peuple français dans un ensemble britannique, au demeurant, cet ensemble est devenu bien précaire… ». En lisant ces lignes, tout à chacun ne pourra qu’être frappé d’une des dernières paroles historiques qui furent peut-être prononcées en France, où désormais, l’heure des lamentations sempiternelles et des excuses larmoyantes dominent les discours politiciens.
Le chemin politique des Québécois sera probablement encore très long, l’attentat d’hier montre qu’il pourrait être aussi douloureux. Il démontre aussi au monde que la domination d’un Peuple par un autre n’est jamais acquise et que comme le disait pourtant un homme qui eut souvent à le tirer « A la longue le sabre est toujours vaincu par l’esprit ». Nous souhaitons réellement à nos amis Canadiens du Québec de trouver la voie, une voie médiane qui ne sera bien sûr plus celle d’une domination quelconque, qu’elle soit française ou anglo-saxonne, le Québec est désormais et depuis bien longtemps une entité souveraine indéniable, son émancipation doit se faire sous le manteau de la Démocratie, et non sous la menace de quelques fanatiques armés, ce ne sont pas les « Anglais qui se réveillent » mais le Québec qui rayonne aujourd’hui à travers Pauline Marois.
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Colonie la plus développée de la Nouvelle-France fondée par les efforts des Français en Amérique du Nord, la zone fut abordée par le célèbre explorateur Jacques Cartier en 1534 et fut colonisée par les Français qui restèrent maîtres de leur destin jusqu’en 1763, date à laquelle la France vaincue durant la Guerre de Sept ans abandonnait le Canada aux Anglais malgré les exploits militaires de l’Armée franco-indienne du Marquis de Montcalm. La guerre devait durer au Canada, 6 longues années, entraînant déjà son lot de déportations en 1755 par les Anglais. Les Français furent finalement vaincus sous le nombre et la détermination d’un ennemi dont les colonies de peuplement étaient de toute façon dix fois plus importantes en nombre que les populations francophones.
Le Marquis de Montcalm tué en 1759, la ville de Québec capitule, les derniers espoirs français seront anéantis par la capitulation de Montréal un an plus tard. Le Québec entrait dans l’ombre. D’abord occupé militairement de 1760 à 1763, le traité de Paris livre à la domination anglaise des populations francophones qui de plus ne sont pas de la même confession religieuse, ils seront dès l’objet de persécutions et de tracasseries sans fin. Les francophones et les indiens tentèrent vainement de résister, assistant par ailleurs à la Guerre d’indépendance américaine où un moment les insurgés tentèrent de leur tendre la main. La forte emprise des Anglais sur la région devait anéantir les espoirs de liberté, et voir l’arrivée de nombreux loyalistes anglais au Québec. L’espoir d’indépendance n’était pas éteint pour autant.
En 1837, une rébellion patriote tenta de secouer inutilement le joug anglais et fut écrasée. Les Anglais s’essayèrent ensuite à l’éradication de la culture québécoise, par divers moyens dont l’implantation de nouveaux colons, la formation d’une province du Canada unifiée où les Canadiens francophones étaient mis en demeure de parler la langue anglaise, seule langue officielle reconnue. Le Québec devait réagir par une natalité vigoureuse et une farouche résistance passive, ou même active où quelques héros québécois connurent les affres des prisons ou de la mort. D’autres mouvements rebelles agitent la région à cette époque, notamment chez les Métis et les Indiens, la Rébellion de la rivière Rouge de 1869-70, puis celle du Nord-Ouest en 1885. L’émancipation était toutefois en marche, en 1867, l’Etat Québécois un dominion de l’Empire britannique avait été créé, le Québec devait ensuite connaître une longue histoire démocratique durant le XXème siècle apportant des changements profonds dans la société.
La Révolution tranquille qui passe sur le pays dans les années 1960 voit toutefois une baisse notable du mouvement des Canadiens français, marginalisés, en particulier également par des changements sociaux et par un net ébranlement de l’Eglise catholique dans le pays. La situation des francophones était largement inquiétante à cette époque, notamment sur le marché du travail ou au niveau des institutions massivement sous le contrôle du monde anglo-saxon. Cet état de fait ne devait pas rester sans une profonde réaction, qui vit par ailleurs la visite du général de Gaulle au Québec en 1967, sorte de signal d’une levée de drapeaux inévitables. La crise d’octobre 1970 éclate, correspondant à une montée en puissance du nationalisme québécois en réaction à des décennies de domination anglo-saxonne. Le choc conduit logiquement au pouvoir le Parti québécois en 1976.
Cette arrivée entraînera une succession de mesures politiques introduisant enfin le Français comme langue officielle et garantissant les droits essentiels des francophones dans le Canada. Dans cette dynamique, les souverainistes québécois ont tentés par deux fois en 1980 et 1995 un référendum pouvant régler le problème du Québec, qui au vu de la forte implantation anglo-saxonne et libérale dans le pays donnèrent des résultats mitigés, 40 % et 49,4 %, le dernier score indiquant tout de même une poussée indépendantiste constante. La nouvelle victoire du Parti québécois après 9 années d’absence renoue avec cette logique et semblait devoir agiter le Québec de fond en comble. Les résultats de la dernière élection doivent toutefois modérer la progression des indépendantistes qui s’ils remportent la joute sont loin de l’objectif principal, l’abstention reste très forte de l’ordre du quart des électeurs.
6 ans auparavant Pauline Marois qui est désormais à double titre une figure historique du Québec avait jeté l’éponge en annonçant son retrait de la vie politique, mais dans ce domaine comme dans d’autres, rien n’est jamais écrit d’avance. Elle avait repris « du service » dès 2007, devenant le chef de file de l’opposition dès 2008, se voyant confirmé au sein de son parti dans un congrès national en 2011 ce qui lui a permis d’emmener celui-ci à la victoire dans les dernières élections. La tentative d’assassinat puisqu’il faut bien appeler par son nom l’événement d’hier, montre à quel point les dissensions historiques existent bel et bien au Québec et qu’un problème insoluble est encore à régler. Les référendums du passé ayant échoués à l’émanciper, la nouvelle Première ministre aura fort à faire.
Elle s’est d’ailleurs empressée de rassurer les anglophones sur les droits qui leur sont dus et qui seront respectés tout en ayant conscience que ses résultats, 32 % des voix ne lui confère qu’une marge de manœuvre étroite face aux 31 % de voix des libéraux de Jean Charest. Maintes fois ministre, ayant déjà une carrière politique impressionnante, cette femme énergique et courageuse semble toutefois largement à la hauteur de sa tâche. Elle ne pourra toutefois pas s’avancer sur l’ancienne voie des référendums qui pourtant ouvrirait la porte de l’indépendance. Cette échéance toutefois est encore imprécise et lointaine, nous ne pouvons à ce propos, pas ne pas nous souvenir de la visite officielle du Général de Gaulle au Québec où il lança le 27 juillet 1965, son fameux « Vive le Québec libre ! ».
En visionnaire le général avait déjà déclaré à Monsieur Peyrefitte en septembre 1965 : « L’avenir du Canada français c’est l’indépendance, il y aura une République française du Canada ». En 1966 à l’invitation de l’ambassadeur du Canada de s’associer au Centenaire du Canada, le général avait déjà répondu fièrement : « Nous devons avoir d’excellentes relations avec le Canada Français, mais nous n’avons à féliciter ni les Canadiens, ni nous-mêmes de la création d’un Etat fondé sur notre défaite d’autrefois et sur l’intégration d’une partie du peuple français dans un ensemble britannique, au demeurant, cet ensemble est devenu bien précaire… ». En lisant ces lignes, tout à chacun ne pourra qu’être frappé d’une des dernières paroles historiques qui furent peut-être prononcées en France, où désormais, l’heure des lamentations sempiternelles et des excuses larmoyantes dominent les discours politiciens.
Le chemin politique des Québécois sera probablement encore très long, l’attentat d’hier montre qu’il pourrait être aussi douloureux. Il démontre aussi au monde que la domination d’un Peuple par un autre n’est jamais acquise et que comme le disait pourtant un homme qui eut souvent à le tirer « A la longue le sabre est toujours vaincu par l’esprit ». Nous souhaitons réellement à nos amis Canadiens du Québec de trouver la voie, une voie médiane qui ne sera bien sûr plus celle d’une domination quelconque, qu’elle soit française ou anglo-saxonne, le Québec est désormais et depuis bien longtemps une entité souveraine indéniable, son émancipation doit se faire sous le manteau de la Démocratie, et non sous la menace de quelques fanatiques armés, ce ne sont pas les « Anglais qui se réveillent » mais le Québec qui rayonne aujourd’hui à travers Pauline Marois.
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La rédaction