mardi 4 septembre 2012

Cachot pour les journalistes ou comment réduire au silence la dissidence et garder un posture démocratique

Cachot pour les journalistes ou comment réduire au silence la dissidence et garder un posture démocratique:
Cachot pour les journalistes ou comment réduire au silence la dissidence et garder un posture démocratique
Le 10 Septembre, le procès politique spectacle contre le journaliste d’enquête hollandais Micha Kat va commencer à la Hague. En Avril dernier, alors qu’il attérissait à l’aéroport d’Amsterdam pour une courte visite en Hollande depuis le Laos où il réside, Micha Kat a été arrêté et sommé de stopper de publier des articles sur son site internet comme condition de sa remise en liberté. Ceci constitue très certainement une requête inhabituelle venant d’un gouvernement supposé démocratique. Cela ressemble à si méprendre à une claire tentative de réduire au silence une voix de la dissidence dans la paysage jounalistique hollandais.
Bien qu’il acquiesça à la requête tout à fait déraisonnable, Kat fut par la suite détenu de manière illégale et jeté en prison pour trois mois en attendant son procès.
Le site internet de Kat, www.klokkenluideronline.nl, est la source d’information alternative de langue néerlandaise la plus lue pour ses commentaires et analyses.
Il est très compréhensible que le gouvernement hollandais veuille réduire au silence un journaliste crique. Après tout, Micha Kat a un sérieux pédigré. Démasquant un vaste réseau de corruption dans la cour de justice de la Hague, Kat a forcé le vice-président, le juge Hans Westenberg, de renoncer à son poste pour s’être parjuré. Un des sbires de Westenberg, l’ancien vice-président Pieter Kalbfleish, qui était devenu le directeur de l’autorité anti-trust néerlandaise, fut obligé lui aussi de quitter son poste. Tout comme Westenberg, le juge Kalbfleish avait prononcé des verdicts qui arrangeaient ses amis personnels et associés d’affaires.
Depuis Décembre 2003, Kat écrit sur son blog au sujet des malversations non seulement du système judiciaire, mais aussi du système de santé, de l’industrie pharmaceutique, de la comptabilité et de l’audit, de la banque, de la finance et du journalisme. Possédant un grand sens des détails importants et une plume incisive ainsi qu’une rare profondeur intelectuelle, Kat (qui est aussi un académique compétent) devint très vite craint par les autorités. Dans un premier temps il fut ridiculisé, mais Kat devint encore plus déterminé au fur et à mesure des moqueries de ses anciens collègues; ceux-ci commencèrent à l’ostraciser, sûrement par pure jalousie. Chaque jours des milliers de personnes lisent son blog et son lectorat ne fait qu’amplifier.
Les accusations contre Kat font état de sept chefs d’accusation pour diffamation: deux par des journalisres de MSM, un par l’éditeur de l’information d’une chaîne de TV hollandaise, un par un politicien, un par un policier, un par un procureur de justice et un par un obscur jeune avocat, qui doit toujours gagner une procédure. Kat est aussi accusé d’incitation à la violence pour avoir demandé à ses lecteurs en ligne de jeter des objets (morceaux de viande, bougies, lettres et posters) sur la voiture royale de la reine durant la cérémonie d’ouverture de l’année parlementaire. Bizarrement, Micha Kat, lui-même juif, est accusé d’avoir violé les lois anti-discrimination en Hollande. Son crime: avoir questionné la version officielle et protégée de la Shoah, plus généralement connue sous le nom d’’ holocauste.
Les accusations obscurcissent la véritable raison du harcèlement et de la persécution de ce journaliste indépendant. Le point de focalisation du travail de Kat a été la mise au grand jour des vastes réseaux de corruption au sein du système légal hollandais. La plupart des enquêtes de Kat furent dirigées contre Joris Demmick, le plus haut fonctionnaire au ministère hollandais de la sécurité et de la justice (depuis 2002). Il convient de noter qu’alors que Demmick est sérieusement suspecté d’être un pédophile, jusqu’ici quatre dénonciations bien documentées contre lui par ses victimes ont été mises au placard.
Politiquement, la dénonciation la plus virulente fut faite par Huseyin Baybasin, un homme d’affaire kurde et activiste politique en Turquie, membre du leadership du parti nationaliste PKK, qui avait demandé l’asile politique à la Hollande après avoir été persécuté, arrêté et torturé en Turquie. Au lieu de cela, le gouvernement turc a accusé Baybasin de meurtre et de trafic de drogue et l’a fait condamné sur la base de fausses preuves: des experts indépendants ont déclaré que les bandes audio qui furent les preuves essentielles du procureur avaient été trafiquées. En 2007, Baybasin a accusé officiellement le secrétaire général Demminck d’avoir agit sous l’emprise de chantage de la part du gouvernement turc. En menaçant de révéler l’information que durant une de ses visites en Turquie, Demminck avait abusé des mineurs turcs, le gouvernement turc réussit à utiliser le système judiciaire hollandais pour écarter un dissident politique.
La situttion est devenue si sérieuse que maintenant, le système judiciaire hollandais est géré par le type de personnes qu’il est supposé punir et mettre derrière des barreaux. La corruption y est devenue une industrie qui génére des millions et des millions d’Euros, où le gouvernement et les intérêts du monde des affaires plument les citoyens et les entrepreneurs de différentes façons, mais essentiellement au travers du système judiciaire, des impôts et d’une hausse des prix sans fin pratiquée par les monopoles privés. (http://www.schipholwanbeleid.nl/ ).
Micha Kat est le seul journaliste hollandais a avoir étudié le problème et à avoir confronté les ministres de la justice, Demminck lui-même, des membres du parlement, des fonctionnaires, des juges et des avocats dans le cas de Demminck. Sans exception, aucune personne n’a accepté de répondre à ses questions, soit en fuyant, sans en aboyant après Kat en lui demandant comment pouvait-il oser poser ce type de questions.
De manière signifiante, on n’a plus eu de nouvelles d’une plainte déposée contre Micha Kat en 2010 par le comité d’organisation du groupe Bilderberg. Il semblerait que le gouvernement hollandais ait décidé que pousser plus avant, générerait une publicité néfaste.
Pendant ce temps, Un de ceux qui ont portés plainte contre Kat a réussi à sécuriser une convocation au tribunal et une décision de justice lui permettant de geler à la fois les biens et le site internet de Kat. Le 17 Septembre le site internet sera vendu aux enchères. S’il y avait quelques doutes que ce soit au sujet de la véritable nature de cas légal fomenté contre Micha Kat, c’est la vente de site alternative d’information le plus lu de Hollande qui les lève.
Dans ces circonstances, il y a peu de chances que Kat obtienne un procès juste. Les médias hollandais (tous sous contrôle de l’état ou de grosses corporations) représentant des intérêts très puissants de l’establishment politique, rapportent servilement contre les Pussy Riot en Russie mais demeurent muets sur la répression de la liberté d’expression qui s’exerce sous leur nez.
Bien sûr, Amnesty International et Human Rights Watch, toujours aux abois pour critiquer quoi que ce soit se passant en dehors des Etats-Unis, de ses vassaux de l’OTAN et de ses néo-colonies et protectorats, demeurent complètement silencieux sur la répression politique en Hollande et ne considéreront même pas de regarder de plus près ce cas de répression aux relents nazi.
 
Url de l’article original: http://www.globalresearch.ca/dungeons-for-journalists-or-how-to-silence-dissent-and-retain-a-democratic-posture/
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
 



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