dimanche 8 avril 2012

Jé-sus Président ! A défaut, voici 4 candidats sur le grill



C’est ballot, Jésus n’est pas dispo. Et à vrai dire, il est très porté sur la laïcité, et n’a eu de cesse de répéter que son « Royaume n’est pas de ce monde ». On lui aurait proposé le job qu’il l’aurait pas voulu, de toutes façons. D’autant plus que le poste se caractérise aussi par un champ de compétences particulièrement réduit comparé à sa position actuelle. Du coup, puisqu’il nous faut être lucide et bien comprendre que Jésus ne reviendra pas péter la gueule aux Romains actuels pour s’installer à la Présidence, la question se pose : pour qui dois-je voter, en tant que chrétien ?

Enfin, la question se pose, c’est vite dit. Qui donc se pose vraiment cette question ? Les chrétiens pourraient. Mais même parmi les chrétiens et, en leur sein, parmi les catholiques, probablement pas la majorité. Ma main à couper que nombre d’entre eux ont préalablement déterminé leur candidat préféré pour des raisons qui tiennent probablement davantage à leur histoire familiale, culturelle, sociale qu’à leurs convictions religieuses (celles-ci venant toutefois, on l’espère, irriguer le reste). Mais combien sommes-nous, une fois identifié ce favori, à confronter réellement cet a priori favorable à la pensée sociale de l’Eglise ? Et même, pour ceux que la question turlupine, combien d’entre nous s’arrangent avec une pensée sociale suffisamment open pour forcer, si nécessaire, la catho-compatibilité de leur candidat ? En poussant un peu, ça devrait bien finir par passer.

Le travail n’est de toutes façons pas facile : cette catho-compatibilité, comment la définir ? Il y a ceux qui se cantonnent aux fameux « points non-négociables » que seraient « le respect et la défense de la vie humaine, de sa conception à sa fin naturelle, la famille fondée sur le mariage entre homme et femme, la liberté d’éducation des enfants ». Ne tournons pas autour du pot : ces points excluent le vote Hollande. Pour autant, comme je l’ai déjà écrit, je suis de ceux (avec Isabelle de Gaulmyn ou encore Monseigneur Vingt-Trois – cf à 17′) qui considèrent que si ces points sont déterminants, ils ne sont pas exclusifs pour autant. Un catholique ne peut pas borner son horizon politique au respect de ces trois points et refuser de réfléchir à l’ensemble restant du champ politique. Il faut, avec le Pape, leur adjoindre « la promotion du bien commun sous toutes ses formes ». Cela complique certes la donne  puisque le bien commun, c’est complexe. Mais la réalité, comme la vie, est complexe et c’est heureux. La réduire à des choix simples, c’est bien souvent la trahir.

Dans cette optique de discernement, l‘initiative prise par des laïcs catholiques (deux, en fait) a obtenu un certain retentissement : la vidéo qui l’accompagne a été vue près de 55.000 fois (au 6 avril) et  elle a directement provoqué la publication d’un article sur un site pourtant peu calotin. C’est Rue89, qui a  »pensé savoir pour qui les évêques appellent à voter ». L’article suscite des réserves, apportées en commentaires, mais on doit reconnaître à Rue89 d’être l’une des très rares (la seule ?) publication hors du champ catholique à avoir accordé cette attention au document des évêques.

Parmi les réserves, il faut citer nécessairement l’absence de coefficient, alors que chaque électeur attribue une importance personnelle aux critères avancés et que les évêques renvoient explicitement à chacun la responsabilité de « hiérarchiser ces différents points en vue du vote ». C’est la raison pour laquelle je me suis intéressé à ce petit travail : que donnerait cet exercice, avec mes critères, et mes coefficients1 ?

La méthode elle-même rencontre d’autres limites, qui seront exposées en conclusion. Mais elle a éveillé ma curiosité…

Avant d’entrer dans ce petit jeu, un dernier préliminaire s’impose. Évoquant ce projet de billet avec mon curé, celui-ci m’invitait à réfléchir à cette question :


« qu’est-ce qui nous autorise à nous poser en grand législateur, sur la base des évangiles et de nos propres critères éthiques et moraux, quand la majorité de la société ne s’y réfère plus ? »


Que les plus intégristes des catholiques et des bouffeurs de curé se rassurent : se poser la question ne nous interdit pas de parler. Pour ne pas allonger indûment ce billet-fleuve, je ne donne que deux éléments personnels de réponse :


  • D’une part, je ne perdrai pas foi en l’Evangile et en la vérité du message qu’il porte, simplement parce que la société s’en écarterait

  • D’autre part, notre parole est légitime chaque fois qu’une personne faible, pauvre, sans voix – qu’il s’agisse des sans-terres au Brésil ou des enfants à naître – chaque fois qu’un tiers est impliqué dans une décision de société. Ce n’est pas sans impact sur ce qui va suivre.





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J’utiliserai les éléments suivants :


  1. les éléments de discernement proposés par les évêques le 3 octobre 2011, repris par Quellesociete2012.fr;

  2. les trois comparateurs de programme suivants : celle du Figaro, particulièrement bien faite et dont je reprends nombre de mentions et de sources, celle de Rue89 et celle du Monde ;

  3. les projets publiés et autres déclarations;

  4. mes souvenirs et perceptions;

  5. et le tableur excel aimablement élaboré par le Père Raphaël Bui, curé de la Paroisse Notre-Dame du Haut-Ségala (oui, là, autour de Baraqueville, dans l’Aveyron), légèrement adapté par mes soins.


A l’heure où je commence cette analyse, j’ai eu beau truander raisonnablement, l’utilisation dudit tableur excel m’indique invariablement François Bayrou, ce qui n’est pas fondamentalement déconnant mais n’arrangerait pas mes relations avec ma mère, en cette veille de week-end pascal et donc familial. D’autres éléments sont entrés en ligne de compte en cours de rédaction de ce billet qui pourra s’avérer collaboratif si vous le souhaitez, pour venir combler les lacunes dues à ma fatigue.

Vous pourrez retrouver directement les passages concernés en utilisant la table des matières ci-contre. Chaque thème est précédé des éléments de discernement correspondants proposés par les évêques, mais n’est pas manifestement déconnant.

Il faut garder à l’esprit que l’objectif est de confronter les positions des candidats à la compréhension que nous avons de chacun des points de discernement proposés, et non de se contenter de noter globalement le propos des candidats sur chacun de ces thèmes.


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Préambule



Les évêques définissent trois points d’attention spécifiques dans leur propos introductif : (i) le développement des techniques scientifiques, qui rend possible diverses manipulations et impose de mener une réflexion sur la nature et la dignité de l’homme qui permette de rappeler que le possible n’est pas nécessairement souhaitable, (ii) la fin d’une certaine homogénéité culturelle et (iii) le développement de l’individualisme et la perte de la culture de responsabilité.

Les évêques soulignent également, et à raison, que « l’éclatement des références éthiques fait reposer un poids moral toujours plus lourd sur la formulation des lois » tout en relevant que, si l’Eglise reconnaît une fonction importante au politique, les scrutins qui nous attendent ne permettront pas seuls de relever les défis identifiés.

Enfin, les évêques rappellent l’insistance de l’Eglise à privilégier l’être à l’avoir, à opter pour un changement de mode de vie.

Ces points sont également utiles pour guider l’évaluation des programmes des candidats, dans une perspective de confrontation sincère des programmes avec les « éléments de discernement » fournis par les évêques.


1. La vie naissante (coeff. 5)




Chaque personne est unique aux yeux de Dieu. L’engagement résolu des chrétiens n’est pas dicté d’abord par une morale mais par l’amour de la vie que ni la maladie ni l’âge ne peut amoindrir. Il est impératif que les autorités publiques refusent l’instrumentalisation de l’embryon. De même, l’avortement ne peut en aucun cas être présenté comme une solution pour les mères en difficulté. Les chrétiens doivent veiller à ce que la société consacre de grands efforts pour l’accueil de la vie.












CandidatPositionNote
CandidatPositionNote
François Bayrou"L'objectif est justement pour moi de faire en sorte que l'IVG soit surtout un dernier recours, qui soit évité autant que possible. J'entends développer les campagnes d'information et une éducation sexuelle efficace." (Doctissimo, 14.03.2012)+ 2
François Hollande«L'IVG est un acte lourd, il doit être remboursé à 100%(...) je souhaite que tous les établissements hospitaliers (publics, ndlr) de notre pays puissent être dotés d'un centre IVG. Nous avons des jeunes filles mineures qui ne peuvent pas accéder à la contraception, pour des raisons qui tiennent à la géographie, à la situation de famille…J’instaurerai donc un forfait mineur contraception». (08.03.2012, Meeting à Reims)
Autorisation de la recherche sur les cellules souches embryonnaires
- 3
Marine Le Pen«Il y a deux femmes sur dix aujourd’hui qui multiplient les avortements, qui les utilisent comme un moyen de contraception et je pense que la communauté nationale n’a pas à prendre en charge cela. Il faut cesser de rembourser l'avortement. Il existe suffisamment de moyens de contraception aujourd'hui». (11.03.2012, BFM TV)
"Nous souhaitons en ce qui nous concerne, avant tout, d'éviter cet acte extrêmement traumatisant pour les femmes en intensifiant si besoin en était les campagnes de contraception pour les plus jeunes et en favorisant l'adoption prénatale." (Doctissimo, 14.03.12)
+ 2
Nicolas Sarkozy"Le problème qui se pose aujourd'hui est surtout d'encourager la contraception et notamment le bon usage de ces moyens. (...) Il faut surtout sensibiliser les femmes et les professionnels de santé au bon usage de la contraception, adaptée au mode de vie. Il faut aussi insister sur l'importance de connaitre et de mettre en œuvre des stratégies de rattrapage en cas de situations à risque de grossesse (rupture de préservatif, oubli de pilule), ce qui est loin d'être toujours le cas."
Vote de la loi bioéthique, qui limite la recherche sur l'embryon
+ 1,5






2. Famille (coeff. 4)




En créant l’être humain, « homme et femme », Dieu a suscité une relation de complémentarité à la fois biologique et sociale qui se retrouve dans toute la société. La différence sexuelle de l’homme et de la femme est fondatrice et structurante de tout le devenir humain. De plus, l’union de l’homme et de la femme scellée dans le mariage est le moyen le plus simple et le plus efficace d’accompagner le renouvellement des générations et d’accueillir les enfants pour les introduire en ce monde. La famille, fondée sur l’union durable de l’homme et de la femme, doit être aidée économiquement et défendue socialement car, à travers les enfants qu’elle porte et qu’elle éduque, c’est l’avenir et la stabilité de la société qui sont en jeu.












CandidatPositionNote
CandidatPositionNote
François BayrouMariage des homosexuels et adoption : «Je suis pour qu’il y ait une union à égalité de droits et de devoirs, passée dans les mêmes conditions devant l’état civil, qui soit dissoute dans les mêmes conditions par un divorce. Mais je suis pour qu’elle s’appelle «union» parce que pour moi le mariage c’est le mariage d’un homme et d’une femme (…) L'homoparentalité existe, l'adoption homosexuelle existe (…) Le fait que deux personnes (…) élevant des enfants ensemble, les ayant adoptés ensemble, soient reconnues toutes les deux comme parents me paraît un droit logique et de bon sens» (24.11.2011, TF1)
Insémination et gestation pour autrui pour les personnes homosexuelles : "Les couples de femmes homosexuelles ont-ils accès à l'insémination artificielle ? Oui, il suffit d’aller en Belgique. Alors l’idée qu’une chose serait autorisée et légale là et interdite en France n’est plus de ce temps. Reste la gestation pour autrui (GPA). C’est très compliqué. J'ai des amis, des couples d’hommes, militants au Modem, qui y ont eu recours. Cela pose d’abord la question du rapport marchand. Alors, j’adopte une ligne de conduite : essayons de faciliter une chose qui, pour moi, est précieuse, la vie des enfants. Des gens, que je respecte, sont très révulsés par la gestation pour autrui, et en même temps, il y a des enfants qui naissent de cette manière. Respectons leur vie, et donnons-leur des droits." (Bayrou.fr, Homoparentalité)

Politique familiale : "Je suis, comme vous le savez, un partisan convaincu de la politique familiale. Le contexte fortement dégradé de nos finances publiques nous force à une gestion des dépenses plus rigoureuses, mais je reste persuadé qu’il est possible de donner un nouvel élan aux dispositifs de crèche et de garde d’enfant. Je souhaite développer des crèches collectives et familiales, des crèches d’entreprise et interentreprises, dans les administrations, à horaires adaptés, près des lieux de travail, en priorité dans les zones qui en manquent. Il existe aussi d’autres pistes d’amélioration, comme la possibilité de fractionner le congé parental jusqu’aux 16 ans de l’enfant, ou encore encourager les collectivités locales à l’embauche de nouvelles assistantes maternelles, qui constituent un formidable vivier d’emplois." (http://www.evous.fr/Posez-vos-questions-a-Francois-Bayrou,1174630.html)
- 2
François HollandeMariage des homosexuels : «Le mariage pour les couples de même sexe fera partie des textes que nous ferons adopter dès le début de la législature (…) S’agissant de l’homoparentalité, la seule question qui m’intéresse est celle de l’intérêt de l’enfant (…) Son intérêt est d’être entouré de parents qui l’aiment et qui veillent sur lui, et cela n’a rien à voir avec leur orientation sexuelle». (05.10.2011, yagg.com et proposition 31) - D'ores et déjà programmé entre août 2012 et juin 2013.
Ouverture de l'insémination artificielle aux couples homosexuels (voir La Croix, 12.02.12, Hollande favorable à un mode alternatif de procréation)
La logique de la politique familiale n'est le fort ni du PS ni de François Hollande en particulier (illustré entre autres par la question du quotient familial)
- 3
Marine Le PenMariage des homosexuels : «Le mariage s'effectue entre un homme et une femme. Je ne pense pas qu’il soit positif de changer cette règle (…) C’est une toute petite minorité (des homosexuels) qui réclame le mariage (…) Le droit à l’adoption, je suis également contre». Mais Marine Le Pen ne remet plus en cause le Pacs car, selon elle, «les choses sont faites».
le 14-06-2011 France Inter
Création d'un revenu parental et instauration d'un statut juridique et social dans le cas du choix de ce revenu parental, pour la mère ou le père concerné : protection sociale, droit renforcé à la formation professionnelle.
Abaissement de l’âge de la retraite pour les mères ayant élevé au moins trois enfants ou ayant élevé un enfant handicapé.
Lutte contre la vulnérabilité et l’accroissement de la pauvreté des familles monoparentales françaises en les accompagnant dans leur recherche de logement et en mobilisant les grandes entreprises sur leurs conditions de travail (flexibilité des horaires)
+ 2
Nicolas SarkozyMariage des homosexuels : «Je n’y suis pas favorable. J'avais proposé en 2007 un contrat d'union civile. Nous ne l'avons pas mis en œuvre parce que nous nous sommes rendu compte qu'il était inconstitutionnel de réserver ce contrat aux seuls homosexuels (…) J'ai veillé à garantir aux homosexuels les mêmes avantages en termes de succession et de fiscalité qu'aux couples mariés, mais dans le cadre du pacs». (10.02.2012, Le Figaro Magazine)
Politique familale : «L'honneur de la France, c'est d'avoir construit, depuis des décennies, une politique familiale qui permette aux femmes de compter sur un cadre institutionnel stable et protecteur (...) Cette politique est construite sur un principe simple: elle ne se confond pas avec notre politique sociale»"
+ 2






3. Education (coeff. 3)




L’éducation est une des expressions majeures du respect de la personne. Une éducation juste implique : la liberté et la responsabilité des parents, la transmission à tous des savoirs essentiels, l’attention spécifique à ceux qui rencontrent des difficultés scolaires, le respect de la liberté de conscience, des enseignements respectueux de la dignité et de la beauté de la vie humaine.


L’éducation est l’un des sujets sur lesquels il est malaisé d’attribuer une notation. Les critères énoncés sont peu discriminants et il serait hasardeux de prétendre que l’un ou l’autre porterait moins d’attention que l’un des autres aux critères mentionnés, à quelques nuances près.











CandidatPositionNote
CandidatPositionNote
François BayrouProbablement plus enclin à préserver les "humanités", parties prenantes d'un développement intégral de la personne, ainsi qu'un enseignement "respectueux de la dignité et de la beauté de la vie humaine"
"La chronologie doit revenir dans l'enseignement de l'Histoire." (Rouen, 04.04.12)
+ 1,5
François HollandeFaible confiance dans le "respect de la liberté de conscience" compte tenu de la laïcité combattante avancée et d'une propension de la gauche à se servir de l'Education Nationale pour transmettre des vues idéologiquement marquées.+ 0,5
Marine Le PenFaible confiance également sur le "respect de la liberté de conscience"... compte tenu du peu d'espoir à placer dans l'ouverture et la tolérance du Front National.+ 0,5
Nicolas SarkozyInquiétude relative à la transmission des savoirs essentiels : le traitement de certaines disciplines, et notamment la mise en option de l'Histoire-Géographie, laisse craindre une vision trop utilitaire de l'éducation (quand bien même elle se doit, aussi, d'être efficace)
Mise en place des internats d'excellence, proposition de la mise en place d'un uniforme scolaire (propice à l'égalité)
+ 1,5






4. Jeunesse (coeff. 3)




L’intégration des jeunes générations est un objectif incontournable pour toute société. Chez nous, divers facteurs rendent cette intégration difficile. L’aide aux familles dans leur responsabilité éducative, les conditions de la vie étudiante, l’entrée dans la vie professionnelle, la possibilité de fonder une famille indépendante, etc. sont autant de domaines dans lesquels le soutien institutionnel et financier de la collectivité ne doit pas être perçu comme une faveur, mais comme un investissement nécessaire à la cohésion et à la paix sociales.












CandidatPositionNote
CandidatPositionNote
François BayrouRéfléchir à l’organisation d’un baccalauréat d’excellence littéraire et scientifique, parce que l’obligation à choisir entre littéraire et scientifique pour un certain nombre d'élèves est un choix trop difficile.
Refonder l’articulation entre secondaire et supérieur en repensant la Terminale comme une véritable préparation à l'entrée dans l'enseignement supérieur.
Créer une Agence nationale de l’orientation qui dise la vérité aux jeunes au moment où ils s’engagent dans une formation en fournissant les chiffres réels de ce qui les attend à la sortie.
Pour les parents : créer des écoles associatives de parents, pour aider ceux qui ont des difficultés à accompagner leur enfant.
+ 1,5
François Hollande- Création de 150 000 emplois d'avenir dans l'innovation environnementale et sociale en priorité dans les quartiers populaires
- Création de 500 000 "contrats de génération" : une entreprise qui embauche un jeune bénéficie d'allégements de charge durant trois ans si elle maintient en parallèle un senior en emploi
- Dispositif de caution solidaire pour l'accès à la location
+ 1
Marine Le Pen-0
Nicolas SarkozyProposition d'une "Banque de la Jeunesse" : "qui se portera caution pour tous ceux qui n’ont pas la chance d’avoir une famille qui peut les aider, afin que cette banque de la jeunesse puisse financer vos projets, que cette banque de la jeunesse puisse mettre toutes les chances de votre côté au moment d’entrer dans votre vie d’adulte" (Discours du 31.03.2012). "Désormais l’Etat se portera systématiquement caution pour sa jeunesse et supportera le risque à la place du jeune, grâce à la création d’un fonds de garantie doté d’au moins 150 millions d’euros – et qui pourra augmenter, en fonction du succès du dispositif. De ce fait, plus aucune banque ne pourra refuser un prêt à un jeune. Concrètement, tout étudiant pourra percevoir une allocation de 500 euros par mois pendant toute la durée de ses études. Il ne devra rembourser que lorsqu’il aura son premier emploi stable, et ses annuités seront proportionnelles à sa rémunération" (CP La France Forte du 02.04.2012)+ 1,5






5. Banlieues et cités (coeff 2)




Depuis quelques années, malgré des efforts répétés, certains quartiers et certaines cités deviennent des lieux de violence, de trafics. Plus généralement, certains de leurs habitants s’y trouvent enfermés, ne parvenant pas et parfois ne voulant plus prendre pied dans la société globale. Une politique purement répressive ne saurait suffire ni résoudre les problèmes de fond. Des efforts d’aménagement, notamment de renouvellement de l’habitat et des transports, sont nécessaires. Des initiatives doivent être prises pour aider les habitants à comprendre la société où ils se trouvent et à s’en considérer comme partie prenante. Un certain nombre d’associations jouent un rôle important qui doit être soutenu et encouragé.












CandidatPositionNote
CandidatPositionNote
François BayrouDésigner des sous-préfets pour coordonner toutes les actions de l’Etat (sécurité, éducation, prévention, services publics…) avec obligation de résidence0
François HollandeEmplois d'avenir crées en priorité dans les quartiers populaires
Une filiale de la banque publique d'investissement sera dédiée aux quartiers
Nouvelle sécurité de proximité
+ 1
Marine Le PenAucune mesure connue, ni aucune approche valorisante permettant aux habitants de "comprendre la société où ils se trouvent et à s’en considérer comme partie prenante"- 1
Nicolas SarkozyNicolas Sarkozy a essentiellement mené une "politique répressive", sans résultat véritablement tangible, dans les cités. Il s'est abstenu de valoriser ce qui pouvait l'être dans les quartiers. Pour autant, il a engagé ou poursuivi des "efforts d’aménagement, notamment de renouvellement de l’habitat et des transports".0






6. Environnement (coeff 2)




La terre est un don d’amour fait par le Créateur pour que l’homme soit le gérant de ce bien donné. En l’invitant à dominer la terre, Dieu ne l’a pas invité à l’épuiser ou à la détruire. C’est pourquoi l’Église invite la société à promouvoir des modes de vie respectueux de l’environnement et à intégrer cette préoccupation dans le développement économique et social. Les prouesses techniques dont la société est capable sont à encourager si elles sont respectueuses de l’« écologie humaine » (Benoît XVI).


La question de l’environnement est généralement bornée, dans les comparateurs de programme, à la question de la sortie du nucléaire, ce qui paraît singulièrement réducteur.











CandidatPositionNote
CandidatPositionNote
François Bayrou«Le nucléaire, énergie de transition, constitue la solution pour encore trois à quatre décennies». Veut voter «une loi-cadre sur l’énergie qui pourra définir le mix énergétique qui aboutira à son terme à des énergies sans nuisances». (26.10.2011, Présentation de son agenda 2012-2020)
Soutien à une agence mondiale de l'environnement
+ 0,5
François HollandeRéduire la part du nucléaire de 75 à 50%, fermeture de Fessenheim, poursuite du chantier de Flamanville
Taxe carbone aux frontières de l'Europe
Soutien à une agence mondiale de l'environnement
+ 0,5
Marine Le PenGarder en vue une sortie du nucléaire, impossible aujourd'hui
Relocalisation sur le territoire national des forces de production des entreprises, dans le cadre de la politique de réindustrialisation de la France.
"Concernant le développement de nos PME, il s’agira de favoriser l’innovation écologique dans le cadre de la réorganisation de la production agricole et industrielle."
+ 0,5
Nicolas SarkozyContre la sortie du nucléaire
Taxe carbone aux frontières de l'Europe
Soutien à une agence mondiale de l'environnement
Grenelle de l'environnement
+ 0,5






7. Economie et Justice (coeff 4)




Le travail demeure une nécessité fondamentale pour la structuration de la personne. C’est pourquoi l’objectif de toute politique économique doit être d’offrir à tous ceux qui se présentent, et en particulier aux jeunes, une perspective de travail et une véritable préparation à l’emploi. Une politique économique qui se résoudrait au maintien dans la dépendance vis-à-vis de l’État serait contraire à cet impératif. Les autorités publiques doivent créer les conditions d’une plus grande justice dans la vie économique en veillant à l’équité des salaires, des prix et des échanges. L’équilibre de la société exige la correction des écarts disproportionnés de richesse. Mais la société ne se limite pas aux échanges économiques. La gratuité qui est à l’œuvre dans la vie associative et culturelle est une des conditions de sa vitalité. L’État doit encourager et faciliter les citoyens à s’engager financièrement et personnellement dans des associations de tous ordres qui renforcent le tissu social.


Après de nombreuses tentatives, l’idée de neutraliser sauvagement cette rubrique m’a effleuré l’esprit. Est-il seulement envisageable de jauger de la compatibilité des programmes avec de tels critères ? Il est en outre difficilement envisageable de reproduire ici les prises de position de chacun de ces quatre candidats sur l’économie. Le tableau qui suit est donc constitué à gros traits et, plutôt que de ne donner de points à personne, je vais en donner un petit à tous, parce que c’est Pâques.











CandidatPositionNote
CandidatPositionNote
François Bayrou"Soutenir l’économie sociale et solidaire en leur facilitant l’accès à la commande publique et en promouvant l’innovation sociale.
Promouvoir toutes les forces de distribution en circuit court du producteur au consommateur, favoriser les coopératives de production et de distribution, créer un nouveau type d’entreprise, « l’OSEE » (entreprises à Objet Social Environnemental et Economique). Ces entreprises OSEE verront leur taux d’impôt sur les sociétés minoré.
Moduler la fiscalité des entreprises en fonction des résultats et des efforts fournis en matière de responsabilité sociale, sur la base de normes européennes communes."
Mettre la finance au service de l'économie réelle.
+ 2
François HollandeProbablement soucieux de l'équité des salaires et des prix. L'une de ses mesures phares - la tranche d'imposition à 75% - est dite à finalité pédagogique.
A l'inverse, François Hollande, comme traditionnellement le PS, développe une tendance affirmée au maintien dans la dépendance vis-à-vis de l'Etat, notamment via le développement de contrats aidés.
0
Marine Le Pen0
Nicolas SarkozyA l'exception de quelques déclarations, il paraît difficile de placer Nicolas Sarkozy en champion de l'équité entre les salaires et de la "correction des écarts disproportionnés des richesses".
On peut en revanche lui faire crédit d'un vrai rejet de la dépendance vis-à-vis de l'Etat et d'une volonté de préparer les jeunes à l'emploi, à travers plusieurs mesures proposées.
+ 1






8. Coopération Internationale et immigration (coeff 3)




Le bien commun implique la paix entre personnes et entre nations. Il proscrit l’usage de la force entre les États, sauf dans les situations extrêmes où toute autre solution est impossible. Il appelle un partage des richesses et le développement des actions de coopération. Il passe par des institutions internationales dont le fonctionnement et les actions servent efficacement la dignité des personnes et des peuples. L’Église reconnaît à tout homme le droit d’émigrer pour améliorer sa situation, même s’il est regrettable que tous ne puissent pas survivre dans leurs pays. Mais dans un monde aussi organisé que le nôtre, une régulation des migrations est nécessaire. Elle ne peut pas se réduire à une fermeture protectrice des frontières. Elle doit permettre d’accueillir au mieux ceux qui se présentent, avec respect et sérieux, et en leur offrant une vraie possibilité d’intégration.












CandidatPositionNote
CandidatPositionNote
François BayrouLe candidat du MoDem juge «pas crédible» la proposition de Nicolas Sarkozy de diviser par deux l’immigration légale. «Faire de l'immigration la cause de nos problèmes, c'est se tromper. La plupart des immigrés effectuent des travaux qui, autrement, ne seraient pas occupés.», fait-il valoir. Il se prononce parallèlement pour un «contrôle sérieux des entrées», sans pour autant donner d’objectif chiffré.
(07.03.2012, 20Minutes)
"Je suis pour la régularisation des sans-papiers lorsqu’il y a insertion dans la société française, lorsqu’ils travaillent, parlent la langue et paient leurs impôts. Il faut reconnaître la vérité de leur situation dans la société française. C’est la misère qui amène les gens. Ceux qui luttent contre l’immigration doivent d’abord se battre pour le développement des pays pauvres. Mais il faut défendre des règles de précaution pour maîtriser cette immigration." (06.03.2012, Le Monde des Religions)
1,5
François HollandeFrançois Hollande refuse de réduire l’immigration issue du regroupement familial et du droit d’asile. Il estime ne revanche que l’immigration économique peut être réduite en fonction du contexte économique. «Il ne peut pas y avoir d'immigration économique s'il n'y a pas de demande très précise et pas d'offre de travail. Il y aura un débat au Parlement chaque année pour savoir quel est le volume de l'immigration économique».
(15.03.2012, Des paroles et des actes, France 2)
1
Marine Le PenMarine Le Pen promet une «réduction en 5 ans de l’immigration légale de 200.000 entrées par an à 10.000 entrées par an, en privilégiant les talents qui permettront le rayonnement de notre pays et l’innovation. Modifications législatives et réglementaires du Code de l’entrée et du séjour des étrangers (CESEDA) en ce sens.»
"Mise en œuvre d’une politique de coopération renforcée, notamment avec les pays d’Afrique. Les aides au développement seront subordonnées à une coopération étroite avec les autorités françaises s’agissant des flux migratoires et des procédures d’expulsion des clandestins vers leur pays d’origine" : chacun comprendra qu'il s'agira de restreindre la coopération.
- 3
Nicolas SarkozyNicolas Sarkozy s'est engagé sur des objectifs en affirmant que «pour relancer une bonne intégration», il fallait «diviser par deux le nombre de personnes étrangères que nous accueillons» en France, leur nombre devant passer de «180.000 aux alentours de 100.000», chaque année. «Nous avons trop d'étrangers sur notre territoire. Nous n'arrivons plus à leur trouver un emploi, une école, un logement. Notre système risque la paralysie, les ghettos».
(06.03.2012, Des Paroles et des Actes, France 2)
L'affirmation selon laquelle "nous avons trop d'étrangers" est sommaire.
La politique du chiffre appliquée à l'immigration, consistant à annoncer à l'avance des chiffres de reconduite à la frontière, est peu compatible avec la dignité des personnes.
Les sept premières pages de sa "lettre aux Français" sont consacrées au droit de vote des étrangers, à l'immigration, au terrorisme, à l'installation sur le territoire, la délinquance trouvant sa place au coeur de ces développements.
- 3






9. Handicap (coeff 2)




Nos sociétés modernes s’honorent d’un renouvellement du regard sur les personnes handicapées. Elles savent leur permettre de trouver leur place dans la vie sociale. Les chrétiens y reconnaissent volontiers un écho de l’attitude du Christ rencontrant et réconfortant des personnes malades ou atteintes de handicap (Marc 1, 40 ; Luc 5, 17…). Ce souci doit donc être encouragé. Mais le dépistage prénatal systématique qui risque de déboucher sur l’élimination des personnes porteuses de certains handicaps remet en cause en son fondement même la solidarité envers le plus faible qui doit animer la société.












CandidatPositionNote
CandidatPositionNote
François Bayrou"Ma priorité, ce sera l’accompagnement humain. Les différentes familles de handicap (moteur, sensoriel, mental, psychique) demandent des réponses adaptées. Parfois des aides techniques, plus souvent encore des aides humaines : présence dans des foyers, logement accompagné, aidants à domicile. Il convient de prendre dans leur ensemble les personnes humaines qui traversent ces difficultés. On sait dans quelles directions il faut aller : concilier le besoin de soins, les ressources dignes, le logement, l’accompagnement adapté, et les activités, sans parler évidemment de la protection juridique. C’est pourquoi le soutien à l’accompagnement humain permet de faire plus, beaucoup plus qu’aujourd’hui, sans dépenser des sommes inaccessibles. " (13.03.2012, Etre Handicap Information)
"la représentante de François Bayrou insiste sur l’intégration à tous les échelons de la vie : à l’école, au travail, mais aussi au moment du vieillissement. La recherche sur la trisomie 21 doit se développer : elle doit être tant publique que privée." (Lettre mensuelle Gènéthique de mars 2012 - n°147)
Aucune réserve exprimée sur le dépistage systématique et la logique induite.
- 1
François Hollande"Le représentant de François Hollande exprime quant à lui que pour garantir une vie digne aux personnes handicapées mentales, et aux personnes trisomiques, il faut développer l’accueil prénatal et postnatal, créer des postes pour faciliter l’intégration scolaire des enfants trisomiques, et redonner de l’initiative aux associations. " (Lettre mensuelle Gènéthique de mars 2012 - n°147)
Aucune réserve exprimée sur le dépistage systématique et la logique induite.
- 1
Marine Le Pen"La représentante de Marine Le Pen explique que le problème de la trisomie, et plus largement le problème du handicap, doit vraiment être une mission régalienne. Pour elle, seule la volonté politique pourra faire changer les choses ; cela dépend donc d’un choix budgétaire. Pour elle, il faut que l’homme revienne au cœur du projet présidentiel. Pour cela, Marine Le Pen souhaite donner un statut juridique et social d’aidants aux personnes qui aident les personnes handicapées, et avoir un budget consacré entièrement à la souveraineté nationale et à la solidarité nationale. " (Lettre mensuelle Gènéthique de mars 2012 - n°147)
Aucune réserve exprimée sur le dépistage systématique et la logique induite.
- 1
Nicolas Sarkozy"La représentante de Nicolas Sarkozy a rappelé avec insistance que le rôle de la puissance publique est de proposer un réel choix aux parents dont l’enfant est dépisté trisomique 21. Ce libre choix passe pour Nicolas Sarkozy par l’affirmation de la citoyenneté des personnes trisomiques 21, qui passe par l’affirmation de leurs droits : droit à la scolarisation, droit à l’emploi, droit à la compensation et droit à l’accessibilité." (Lettre mensuelle Gènéthique de mars 2012 - n°147)
Aucune réserve exprimée sur le dépistage systématique et la logique induite.
- 1






10. Fin de vie (coeff. 5)




Toute personne, quel que soit son âge, son état de fatigue, son handicap ou sa maladie, n’en garde pas moins sa dignité. Pour cette raison, « l’euthanasie est une fausse solution au drame de la souffrance, une solution indigne de l’homme » (Benoît XVI) car elle vise, sous prétexte de compassion, à abandonner les personnes au moment où elles ont le plus besoin d’aide et d’accompagnement. L’arrivée de générations importantes dans le grand âge doit inviter la société à une plus grande solidarité. Le développement des soins palliatifs, fruit d’un progrès éthique et scientifique, doit être poursuivi pour que tous ceux qui en ont besoin puissent en bénéficier.












CandidatPositionNote
CandidatPositionNote
François Bayrou"J’ai voté en faveur de la loi Léonetti relative aux droits des malades et à la fin de vie. C’est une loi exemplaire d’humanité, de compréhension. Pour autant, je suis opposé à l’euthanasie active ou au suicide assisté. Respecter la vie, c’est respecter son issue. Il faut néanmoins, surtout quand le malade le souhaite, interdire tout acharnement et soulager sans trêve la douleur." (06.03.2012, Le Monde des religions)
Non car la loi Leonetti, adoptée à l'unanimité, constitue une réponse pertinente. Elle prend en compte tous les paramètres : non à l'acharnement thérapeutique, abolition de la souffrance du malade, décision collégiale, etc. Je pense que la vie mérite le plus grand respect, y compris au moment où elle finit. Les derniers mètres d'une vie valent autant que les premiers. Ils donnent autant de sens que les moments de pleine santé et de réussite. Pour le moment, il me semble que les options de l'euthanasie ou du suicide assisté sont imprudentes, car elles impliquent un risque non‐négligeable de comportements contraires à nos valeurs. (13.03.2012, Doctissimo)
+ 3
François Hollande"Je proposerai que toute personne majeure enphase avancée ou terminale d’une maladie in-curable, provoquant une souffrance physiqueou psychique insupportable, et qui ne peut êtreapaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité." D'ores et déjà programmé entre août 2012 et juin 2013.- 3
Marine Le PenIl m'apparaît que la légalisation de l'euthanasie serait la négation des valeurs essentielles de notre civilisation. La loi Leonetti, qui permet dans de bonnes conditions de limiter les souffrances des patients en fin de vie, m'apparaît suffisante pour répondre aux préoccupations humaines que soulève la douleur en phase terminale. La loi ne doit pas, à mon avis, aller plus loin». (21.01.2011, Le Monde)+ 2,5
Nicolas Sarkozy"L'euthanasie légalisée risquerait de nous entraîner vers des débordements dangereux et serait contraire à nos conceptions de la dignité de l'être humain. La loi Leonetti est parfaitement équilibrée, elle fixe un principe, celui du respect de la vie. Pour le reste, laissons place au dialogue entre le malade, sa famille et le médecin. Cela s'appelle faire preuve de compréhension et d'humanité. On n'est pas obligé de légiférer sur tout et tout le temps."
(09.02.2012, Le Figaro Magazine)
"J'ai entendu ceux qui souhaitaient ouvrir ce débat. Je ne peux les suivre sur ce terrain qui pourrait nous conduire à des extrémités contraire aux valeurs que j'ai toujours défendues.
A ceux qui visiblement ne connaissent pas suffisamment les textes votés par le Parlement, je souhaite rappeler les valeurs auxquelles je suis attaché. Ce qu'il faut c'est éviter l'acharnement thérapeutique et accompagner le patient dans sa fin de vie en soulageant ses souffrances physique et psychologiques. C'est ce que permet la loi Léonetti du 22 avril 2005 qui a rendu illégal l'acharnement thérapeutique, et qui développe les soins palliatifs.
J'ai personnellement lancé le programme soins palliatifs 2008-2012, piloté par le Professeur Régis AUBRY, visant à améliorer le dispositif de soins palliatifs et les moyens de répondre aux souffrances physiques et morales, de protéger les personnes vulnérables et d'assurer un accompagnement des proches. L'offre de soins a ainsi été largement renforcée au cours des deux dernières années portant à 6 000 le nombre de lits de soins palliatifs ; l'information des professionnels et du public a été amplifiée via l'élaboration et la diffusion de brochures d'information ; la formation de l'ensemble des professionnels de santé à la démarche palliative se poursuit.
En revanche, si, par "assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité", on entend la possibilité de mettre délibérément fin à la vie d'une personne à sa demande afin de faire cesser une situation qu'elle juge insupportable, alors on parle d'euthanasie. Je n'y suis pas favorable. Je pense qu'il est contraire à l'essence même de la démarche de soin de donner la mort. Je pense qu'il est très difficile d'empêcher les abus, comme le voit par exemple aux Pays-Bas. Je pense enfin que notre société peut et doit proposer mieux que le suicide assisté pour soulager des souffrances, dont je sais qu'elles peuvent être épouvantables. C'est en tout cas l'ambition que je nourris pour nous tous."
Absence de déploiement du plan dépendance
+ 3






11. Patrimoine et culture (coeff. 2)




Notre pays hérite de l’effort culturel des générations précédentes. La culture ne coïncide pas avec la production culturelle ou même avec la réception de ses produits. Elle permet à chaque personne d’inscrire sa destinée dans la communauté humaine avec celle des autres devant les horizons de la plus grande espérance. Il est souhaitable que les pouvoirs publics assemblent les conditions pour que les jeunes générations profitent de ce que nous lègue le passé pour se projeter dans l’avenir.












CandidatPositionNote
CandidatPositionNote
François BayrouLoi sur la réhabilitation du patrimoine+ 1
François HollandeTentation de la gauche à faire table rase du passé, et à minimiser le patrimoine- 0,5
Marine Le PenValorisation du patrimoine français
Soutien à l'exception culturelle française
+ 0,5
Nicolas Sarkozy"Mais je veux vous le dire, jeunesse de France : il n’y a pas de culture de demain sans respect de la culture d’hier. La culture d’hier, c’est votre patrimoine ; la culture de demain, c’est la direction où vous allez aller.
Jeunesse de France, vous ne venez pas de nulle part. Jeunesse de France, vous n’êtes pas une page blanche. Votre identité de la jeunesse de France du 21e siècle, elle est dans nos cathédrales, elle est dans les grandes œuvres de la littérature ! Jeunesse de France, tu ne serais
pas ce que tu es sans Victor HUGO, sans MAUPASSANT, sans BAUDELAIRE, sans MOLIERE ! Tu es jeune, tu es Français, tu es l’héritier d’un vieux pays et tu portes en toi l’héritage d’une vieille
civilisation ! Défendre son patrimoine, défendre sa culture… Je veux que vous compreniez cela : défendre son patrimoine, s’inscrire dans son histoire et porter la création, c’est la même chose, c’est le même mouvement." (Discours à la jeunesse, 31.03.2012)
+ 1,5






12. Europe (coeff. 3)




Le projet européen peut être compris de bien des manières. En son origine, il représente un magnifique effort pour assumer l’histoire d’un continent en termes de pardon et de promesse. Dans le monde globalisé où nous vivons, bien des réalités ne peuvent être traitées qu’à cette échelle. Mais la construction européenne appelle des États capables de proposer et de défendre un projet clair, en vue de créer un espace de liberté et de créativité.
L’Union européenne (…) agit trop souvent comme une instance administrative et même bureaucratique. Le marché unique est un beau projet dans la mesure où il est sous-tendu par une vision spirituelle de l’homme. Les chrétiens désirent que l’Europe, loin de réduire l’homme à n’être qu’un consommateur sans cesse insatisfait et soucieux de ses droits, permette à ses habitants d’agir de façon responsable, avec les ressources spirituelles, morales, économiques et politiques qui sont les leurs, pour le bien de l’ensemble du monde.


Difficile de reconnaître à l’un quelconque des candidats une véritable vision spirituelle de l’homme qui sous-tendrait le projet européen, et donc d’accorder de bonnes notes à nos candidats…











CandidatPositionNote
CandidatPositionNote
François Bayrou"
Nous aimons l'Europe parce que nous aimons la France et nous aimons l'Europe du même amour que nous aimons la France, parce que c'est la même chose et le même destin. L'Europe est la clef du destin de la France comme la France est la clef du destin de l'Europe. Si l'Europe est faible, si l'Europe est vide, alors l'avenir de la France sera affaibli."
"Nous savons ce qu'est le peuple français, la nation, la patrie. Il n'est aucun de ces mots que j'écarte. Le destin que nous partageons, ceux avec qui l'on sait que l'on va partager les coups durs et les beaux jours, la solidarité d'un peuple, le lieu de son école, le lieu du projet, nous savons que c'est chez nous que l'on va mesurer le chômage et, un jour, j'espère, la progression de l'emploi, c'est le lieu des solidarités, celui où l'on accepte de donner pour les autres, notamment par l'impôt, pour les services publics, pour la Sécurité Sociale, pour les retraites. Cette solidarité-là, cette certitude d'appartenir à la même famille, c'est la France.
Nous savons en même temps très bien que, aussi soudé que soit notre peuple, il ne peut pas, face au vaste monde, se retrouver seul, se faire entendre seul. Les pays européens qui joueraient de nouveau avec l'idée du chacun pour soi se condamneraient à l'insignifiance."
Si l'Europe et les nations de l'euro ont à assumer les politiques que j'ai indiquées, il faut qu'elles retrouvent la légitimité démocratique de leurs institutions.

Quand commence la légitimité démocratique ? Elle commence quand les dirigeants sont connus des citoyens, qu'ils sont démocratiquement désignés et qu'ils sont responsables personnellement devant les peuples ou les délégués de ces peuples. (...) 
Et cette absence de légitimité démocratique est le point de faiblesse de l'Europe que nous vivons en 2012. Comment voulez-vous que l'Europe soit soutenue par les peuples, qu'ils adhèrent à ses grandes orientations si personne ne connaît ceux qui décident ? "
(Discours à Strasbourg)
Opposition à la reconnaissance des racines chrétiennes de l'Europe.
+ 2
François HollandeProbable culture européenne mais une volonté affirmée de renégociation du « Mécanisme européen de stabilité »0
Marine Le PenL'Europe n'est pas "un magnifique effort"- 2
Nicolas SarkozyActions favorables à une "repolitisation" de l'Europe via notamment la négociation du traité de Lisbonne ou la conduite de la présidence française de l'Union Européenne, allant à l'encontre d'une Europe trop administrative.+ 1






13. Laïcité et vie en société (coeff 4)




Dans notre pays, la relation entre l’Église catholique et l’État a été marquée par une histoire difficile et souvent conflictuelle. Cette relation est aujourd’hui largement apaisée et c’est une bonne chose pour l’équilibre de notre société. Nous vivons dans un régime de séparation – depuis la loi de 1905 – et la laïcité est un principe constitutionnel de la République française. À plusieurs reprises et notamment lors du centenaire de la loi de 1905, l’Église a affirmé accepter le cadre dans lequel nous nous situons. Séparation ne signifie pas ignorance réciproque ; nombreux sont les lieux et les occasions de rencontre, de dialogue, tant au plan local que national. 
Si l’État ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte (art. 2 de la loi de 1905), il se doit d’assurer la liberté  de conscience et de garantir le libre exercice des cultes (art. 1). C’est dans le sens de la liberté que la jurisprudence a de façon constante interprété la loi. 
Récemment le débat sur la laïcité est revenu sur le devant de la scène, en raison de la présence plus nombreuse de citoyens de religion musulmane et des questions posées par certaines pratiques minoritaires.
Ces débats ne doivent pas stigmatiser les religions dans notre pays au risque d’aboutir à la laïcité la plus fermée, c’est-à-dire celle du refus de toute expression religieuse publique. Certaines pratiques administratives ont montré que ce risque n’est pas illusoire. De même, certaines réactions excessives, dans des débats récents, ont montré que l’intolérance à l’égard de l’Église catholique (et des religions en général) ne constituait pas uniquement des vestiges du passé. 
Les catholiques n’entendent pas être des citoyens interdits de parole dans la société démocratique. En exprimant ce qu’ils pensent, ils ne vont pas à l’encontre de l’intelligence et de la liberté de jugement de ceux qui ne partagent pas leur foi. Ils souhaitent une application apaisée et ouverte des lois et des règlements qui définissent le pacte laïc de notre commune République.












CandidatPositionNote
CandidatPositionNote
François Bayrou"Il ne faut pas ébranler ce pilier de ce qui fait le modèle républicain français. Il y a un pays dans le monde qui avait construit un modèle qui rendait le risque impossible, c'est le nôtre. (...) Nous sommes citoyens parce que nous relevons de l'autorité de la Loi et parce que nous contribuons à faire la Loi. C'est une double libération. C'est la libération de l'Homme par rapport à la société dans laquelle il vit et la libération du croyant qui n'est pas obligé de soutenir le trône simplement parce qu'il aime l'autel. Ceci est une libération de l'adhésion profonde qu'une femme ou un homme peut avoir à l'égard d'une réalité spirituelle."
Positionnement laïc parfois inutilement défavorable à l'Eglise.
+ 1
François HollandeFrançois Hollande propose "d’inscrire les principes fondamentaux de la loi de 1905 sur la laïcité dans la
Constitution en insérant, à l’article 1er, un deuxième alinéa ainsi rédigé : « La République assure la liberté de conscience, garantit le libre exercice des cultes et respecte la séparation des Églises et de l’État, conformément au titre premier de la loi de 1905, sous réserve des règles particulières applicables en Alsace et Moselle. »"
Il a célébré, dans son discours du Bourget, « la démocratie plus forte que les marchés, plus forte que l’argent, plus forte que les croyances, plus forte que les religions »
- 2
Marine Le PenIl sera inscrit dans la Constitution que « La République ne reconnaît aucune communauté ».
Seront interdites dans la législation nationale et au niveau local toutes les dispositions racistes, sexistes et discriminatoires, quelles que soient les intentions de ceux qui les proposent. Un terme sera mis à toutes les pratiques discriminatoires existantes dans toutes les structures recevant du public et financées au moins pour partie par l’argent public, comme les piscines, les établissements de santé ou les restaurants scolaires.
La discrimination positive à l’embauche sera interdite.
Les fidèles devront construire leurs lieux de culte avec leur propre argent, quelle que soit la religion concernée. Afin de limiter toute infiltration d’une idéologie politico-religieuse, il ne sera pas possible non plus de faire appel à de l’argent provenant de l’étranger.
Les subventions publiques, y compris celles des collectivités locales, ne pourront être accordées qu’aux associations respectant scrupuleusement l’esprit et la lettre de la loi de 1905.
Les subventions publiques aux associations communautaristes seront interdites.
Les services publics administratifs dépendant de l’Etat ou des collectivités territoriales doivent être les garants des principes républicains et de la laïcité. Dès lors, à l’instar de ce qui s’applique aujourd’hui pour les agents de ces services publics, toute manifestation communautaire y sera proscrite pour l’ensemble des usagers, notamment le port du voile ou de tout autre signe religieux ostentatoire. Une réflexion sera engagée pour étendre cette disposition aux transports publics.
Habitude de stigmatisation
- 3
Nicolas SarkozyDistinguer l'espace public et privé.
Pour la construction de mosquées mais pas avec l'argent public.
Assumer l'héritage chrétien de la France.
Positions connues sur une laïcité positive
Débats connus sur la laïcité, l'islam, la burqa, les minarets...
+ 1






14. Note de gueule, ou de capacité (coeff. 5)



C’est la partie la plus subjective de l’analyse, d’où cette dénomination qui ne trompera personne : il s’agit d’une « note de gueule », un ressenti général, mais mâtiné toutefois d’une appréciation au doigt mouillé de la capacité politique de la personne, capacité personnelle et capacité de mobilisation.











CandidatPositionNote
CandidatPositionNote
François BayrouFrançois Bayrou bénéficie du caractère apaisé qui fait cruellement défaut à Nicolas Sarkozy. On peut aussi lui faire crédit d'une méthode politique qui prônera davantage le dialogue.
Son évocation d'une "république du respect" est également intéressante.
Il garde le bénéfice d'avoir été lucide sur la dette dès 2007.

Mais, parallèlement, son expérience au Ministère de l'Education Nationale n'a guère laissé de souvenirs, et il a peu d'expérience exécutive. Il donne le sentiment d'être un commentateur pertinent mais un décideur incertain.
En outre, même si l'attrait du plat de lentilles a certainement eu son influence, son incapacité à maintenir un réseau de cadres et d'élus autour de lui laisse songeur.
Enfin, l'inconnu persiste sur sa capacité à réunir une majorité parlementaire.
+ 1
François HollandeFrançois Hollande ne sera semble-t-il pas un président clivant mais on peut craindre qu'il soit ce qu'il a été au parti socialiste, à savoir un président de la synthèse molle, et qu'il laisse le pays dans le même état qu'il a laissé le parti.
En outre, s'il a fréquenté des hommes de pouvoir, sa plus haute fonction exécutive en trente ans de vie politique reste la présidence du Conseil Général de Corrèze.
Ces derniers mois de campagne laissent également une impression de bricolage sur nombre de sujets et de revirements qui n'augurent rien de bon s'il parvient aux responsabilités.
Dans une période qui voit se succéder des crises graves qui nécessitent un esprit de décision et une réactivité importantes, sa personnalité n'est pas rassurante.
- 2
Marine Le PenSi Marine Le Pen respire les valeurs évangéliques, alors ma tante s'appelle mon oncle .
L'agressivité de principe dont elle fait preuve en interview, et même en meetings, nous éloigne déjà suffisamment d'un état d'esprit évangélique, mais ses liens persistants quoique masqués avec l'extrême-droite la plus dure achèvent d'exclure l'hypothèse d'un tel vote.
- 3
Nicolas SarkozyNicolas Sarkozy fait preuve d'un activisme excessif et d'une propension horripilante à cliver la France.
Il dispose en revanche d'une capacité à réformer qui ne caractérise pas ses adversaires et d'une énergie mobilisatrice indispensables pour mener à bien une adaptation de la France et réagir en période de crises.
Son bilan, et notamment le travail dominical et la légalisation des paris en ligne, ne plaident pas toutefois pour une vision de la société qui "privilégie l'être plus que l'avoir".
Enfin, il n'a eu de cesse de se gâcher dans une droitisation permanente qui ne lui a pourtant ouvert aucun succès électoral depuis 2007 et à ce jour. Sa focalisation sur les étrangers et l'immigration (cf. la "lettre aux Français") relève du repli frileux trop classiquement observé en temps de crise alors que l'on attendrait de lui une capacité à projeter la France dans l'avenir.
+ 1








Résultat et conclusion : des limites mais un guide utile



Sur un total de 141 points, tout ronds, les candidats ont obtenu les scores suivants :











CandidatScore
CandidatScore
François Bayrou+ 59
François Hollande- 54.5
Marine Le Pen- 9.5
Nicolas Sarkozy+ 48.5





Vous êtes-vous déjà engagés dans une entreprise de longue haleine, laborieuse, complexe, incomplète, insatisfaisante, dont l’issue ne pourra vous valoir que de lourds griefs2, et dont le bien-fondé vous apparaît incertain ? Alors, vous me comprenez.

Ajoutez à cela que, alors même que j’étais engagé dans cette entreprise depuis plusieurs jours, Isabelle de Gaulmyn, qui n’est pas la moins qualifiée des observatrices, a qualifié la démarche d’ »absurde ». Ca casse.

Et c’est vrai, la démarche est limitée.

Elle offre en effet une apparence trompeuse de neutralité. La présence de chiffres ne suffit pas à lui conférer une rigueur arithmétique. Chaque composant de cette analyse est subjectif et personnel (la compréhension des éléments de discernement, la sélection des mesures confrontées à ces éléments, la note attribuée et le coefficient appliqué). Ceci est donc mon analyse – que je vous soumets, néanmoins – et aucunement une appréciation impartiale de la catho-compatibilité des candidats et de leurs programmes.

En outre, les « éléments de discernement », parce qu’ils ne sont volontairement pas un programme politique, se prêtent peu à une telle démarche. Si des points éthiques et sociétaux (tels que l’euthanasie) sont évaluables assez facilement, à l’inverse, allez évaluer la compatibilité des positions sur la thématique « Economie et Justice »…

Il est également quelque peu oiseux de tronçonner les candidats en autant de thématiques, et d’attribuer benoîtement des points à des candidats dont la candidature s’oppose pourtant à des objections déterminantes3. Un candidat n’est pas, non plus, l’addition des propositions faites, et l’on sait en outre le crédit relatif qu’il convient d’apporter aux propositions de campagne. C’est la raison pour laquelle j’ai introduit une « note de gueule ou de capacité », qui vient compenser marginalement ce tronçonnage.

Il reste encore les considérations stratégiques : si voter pour le candidat qui me paraît le plus indiqué risque de barrer la route du deuxième sur la route, que faut-il faire ?

Mais cette démarche est également une incitation à dépasser une idée préconçue, sur un candidat pour entrer dans le détail des programmes de chacun et y découvrir parfois des mesures passées sous silence. Se cantonner à une impression d’ensemble est peut également être un très bon moyen  de s’accommoder de ses contradictions, en poussant la poussière sous le tapis. Elle nous invite à mener une analyse plus complète des candidatures

Elle permet aussi d’introduire une référence plus haute que nos propres critères rapides dans notre appréciation des candidats.

A chacun de la mener, pour le plus grand bien de son discernement personnel.






  1. NB : j’appliquerai mes propres coefficients (de 1 à 5) et attribuerai mes propres notes (de -3 à +3). Chaque élément de discernement est, par définition, important. Les coefficients ne sont là que pour proposer ma propre hiérarchie.

  2. à cet égard, je prendrai en compte vos observations et modifierai éventuellement ce billet et les résultats, à la condition toutefois que les observations soient formulées courtoisement. Vous me connaissez, je suis un peu soupe au lait

  3. cf. en commentaire LES PRECISIONS APPORTEES SUR LA POSITION DE M. LE PEN

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