C’est une information qui n’est pas reprise dans les médias et cela ne surprendra pas, car ni la gauche ni la droite n’ont intérêt à trop la mentionner. Les journalistes, dont le microscope est réglé sur flou, sont totalement passés à coté du phénomène, habitués à une très faible participation aux élections des immigrés et de leurs enfants/ petits enfants.
Quand aux conseillers de Sarkozy, pardonnez-moi l’expression, ça fait trop longtemps qu’ils marchent à coté de leurs pompes. En revanche, il est surprenant que Marine Le Pen ait choisi le silence.
Le Washington Times, lui, n’avait aucune raison de cacher le fait : les « banlieues » ont reçu un mot d’ordre : dimanche, Nicolas Sarkozy doit payer la note.
« La laïcité de Nicolas Sarkozy est une arme anti-musulmane » disent ceux qui élaborent leur revendication. « Il doit payer pour la burqa » disent les autres. Les « musulmans d’apparence » vont lui montrer qu’on est bien réels. « Son islamophobie va lui coûter cher »…
Les musulmans français en ont raz la chéchia – ils sont fatigués des débats sur l’identité nationale, sur la laïcité, sur le voile, le halal, les mosquées de rue et le financement des mosquées en général, comprend-on des conclusions de Françoise Lorcerie, une sociologue à l’IREMAM, l’Institut sur le monde arabe et musulman de Marseille, citée dans l’article.
« Les expressions islam, immigration, et radicaux, sont utilisées de façon interchangeable, sans précaution, et elles sont utilisées pour dénigrer une communauté »
« Les musulmans, surtout ceux des banlieues, ont souvent été courtisés par les candidats avec des promesses de travail et de meilleures conditions de vie, sans qu’aucune promesse n’ait été tenu. En revanche, ils sont stigmatisés comme représentant une menace pour l’identité française »
Tradition de victimisation qui trouve oreilles attentives auprès d’une presse qui n’est pas consciente de son racisme condescendant, les musulmans déplorent l’escalade de l’après Mohamed Merah, sujet qui était sur toutes les bouches de la 29e rencontre annuelle des musulmans de France du Bourget, organisée par l’UOIF.
« Merah est né en France. Il n’est pas arrivé par avion ou dans un bateau, mais tout le monde parle de ses origines algériennes, bien qu’il soit Français », explique Mohamed Mechmache, le président de AC Le Feu, une association qui travaille à améliorer la situation des banlieues. « La République n’est pas juste : elle oublie certains de ses enfants ».
« Ce dont les banlieues ont besoin, c’est de travail et d’éducation, et non d’une lutte contre l’Islam, déclare Mechmache, car le chômage de nos jeunes est supérieur à 45% ». Mechmach aura oublié qu’on ne décroche pas un emploi en se présentant habillé comme un rapeur avec capuche sur la tête, sans diplôme, sans qualifications, sans formation, avec une connaissance approximative de la langue française, et un casier judiciaire quelquefois chargé, ou carrément vêtus comme un barbu d’Arabie Saoudite, dans un pays qui croule déjà sous le chômage, mais qu’importe, blâmer les patrons, c’est tendance.
« il y a un tel climat de désillusion, de déception et de promesses non tenues, que le climat général est à la méfiance, dans les banlieues, dit Mechmache, et que personne n’était mobilisé pour voter. Mais nous leur avons expliqué que c’est au contraire l’occasion de changer les choses »
Ainsi l’Union des Familles Musulmanes des Bouches du Rhône (UFM13) a lancé un appel à ses membres, sans mentionner aucun nom : « punissez les responsables, qui par des manœuvres et des calculs politiciens, ont livré les musulmans, les jeunes, les chômeurs et les étrangers en pâture à la vindicte ».
Bien que le vote musulman, jusqu’à présent, n’existait pas, des activistes et des chercheurs affirment qu’une tendance très forte se développe dans la communauté pour voter à gauche, car elle encourage et soutient l’immigration.
« je préfère la gauche. Je pense que lorsqu’on est né Lamia Messaoui, on ne peut pas faire autrement », explique Lamia Messaoui, un cadre issu de l’immigration algérienne. De plus, Sarkozy pour moi n’est même pas une option. Même quand il était Ministre de l’intérieur, ses expressions étaient trop limites, trop pour moi ».
Le vote musulman n’existait pas encore, bien qu’un sondage, paru en 2007, et qui n’est pas tombé dans les sourdes oreilles socialistes, avait révélé que 64% des musulmans qui s’étaient déplacé pour voter avaient choisi Segolène Royal.
« Quand vous écoutez les discours de la droite, la façon dont ils parlent des immigrants et de leur religion, vous votez automatiquement à gauche » tranche Alain Chaker, 28 ans, un parisien né de parents maghrébins.
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