Les espoirs suscités le 14 janvier 2011 par le succès du premier soulèvement du Printemps arabe ont cédé la place aux frustrations de voir perdurer la pauvreté malgré la chute de Ben Ali, qui après 23 ans au pouvoir vit en exil en Arabie saoudite.
Le chômage touche 17% de la population active, les investissements dans l’industrie ont chuté de 6% en 2012 à l’échelle nationale voire de 20 à 40% dans l’Ouest, berceau de la révolte.
“Contrairement à ce qui est avancé par le gouvernement, le taux de chômage a augmenté depuis la révolution et les diplômés représentent plus d’un tiers de quelque un million de demandeurs d’emploi”, s’emporte Salem Ayari, président de l’Union des diplômés chômeurs.
Selon lui, “les tiraillements politiques, le népotisme et la corruption ont fragilisé une situation économique déjà critique”.
“Ca pédale dans la semoule”, résume un diplomate occidental pour décrire la Tunisie.
Ce ras-le-bol a été illustré le 17 décembre dernier, date anniversaire du début du soulèvement à Sidi-Bouzid, lorsque le président provisoire Moncef Marzouki a essuyé des jets de pierres.
Des mouvements sociaux dégénèrent aussi régulièrement, comme début décembre à Siliana, où 300 personnes ont été blessées, et jeudi à Ben Guerdane où un poste de police et la douane ont été incendiés.
Rached Ghannouchi a mis en garde vendredi contre la multiplication de ces évènements.
“Nous ne voulons pas que la Tunisie soit comme la Somalie, que la révolution se transforme en chaos”, a-t-il dit, estimant que ces violences “n’honorent pas la révolution mais au contraire la menacent”.
Néanmoins, le pouvoir n’a pas renoncé à célébrer le 14 janvier: les drapeaux fleurissent dans la capitale et des tentes pour des activités culturelles ont été installées.
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La rédaction