dimanche 25 novembre 2012

Des troupes américaines dans le Sinaï



Gally : nous reproduisons ici une analyse de Gérard Fredj pour le site Israël Info, basée sur des informations provenant de l’excellent site Debka File. Ces informations apportent une lumière intéressante sur l’acceptation par Israël, et donc par Netanyaou, du cessez-le-feu qui semblait, au premier abord, être un cuisant échec israélien. Si ces informations se confirment (Debka File est rarement pris en défaut, et on peut rétorquer aux doutes exprimés par Gérard Fredj en conclusion de son analyse que l’Egypte ne peut, en l’état actuel des choses, se passer de l’aide américaine sans devoir affronter un effondrement de son économie et de véritables famines), cela jetterait un jour nouveau sur la partie d’échecs qui se joue actuellement au Proche Orient : les USA se retrouveraient, tout comme les Israéliens, avec un pied dans le guêpier l’Egypte des Frères Musulmans se verrait réduite au silence, l’Iran ne pourrait prendre le risque d’entrer en conflit frontal avec l’armée US, le Hamas verrait sa source de ravitaillement tarie, et s’il ne respectait cependant pas la trêve, rien ne pourrait alors empêcher Israël de rentrer dans Gaza.

Cela, ajouté aux acquis de l’Opération Pilier de Défense (1500 objectifs détruits, des pertes faibles (même si toujours trop élevées), un potentiel balistique quasiment détruit et ridiculisé par les incroyables performances du Dôme d’Acier qui passait là son véritable test opérationnel, un tiers des tunnels de contrebande détruit), dresse le tableau d’une réussite certes discrète, mais objectivement réelle.



Des troupes américaines dans le Sinaï

par Gerard Fredj

Selon le site DebkaFile, spécialisé dans le renseignement militaire, les Etats-Unis déploieraient des troupes dans le Sinaï égyptien la semaine prochaine.

Barack Obama aurait pris cet engagement pour engager l’acceptation du cessez le feu par le Premier ministre israélien.

Le sujet aurait été traité lors d’une conversation téléphonique entre les deux hommes, quelques heures avant que l’accord ne soit annoncé au Caire mercredi soir, à peu près au moment auquel s’est produit l’attentat contre un bus de Tel Aviv.

Une de préoccupations principale du Premier ministre israélien était d’assurer, en sortie de crise, la résolution du problème de la contrebande des armes vers la bande de Gaza.

Ces armes, des résidus de stocks libyens, mais également et essentiellement des matériels livrés par l’Iran, transitent par le Soudan vers l’Égypte, la péninsule du Sinaï – que l’Égypte ne contrôle plus – avant d’être introduites à Gaza par les tunnels de contrebande.

Benjamin Netanyahou aurait affirmé « que les hostilités dureraient tant que cette question n’aura pas été résolue ».

Les américains auraient à plusieurs reprises tenté d’obtenir d’Israël qu’il accepte comme garantie l’engagement de Mohamed Morsi, le Président égyptien, qu’il lancerait une offensive contre la trafic d’armes avant la fin du mois.

Netanyahou et Barak étaient prêts à accepter, jusqu’à ce que des rapports des services de renseignements leur démontrent que l’Egypte n’avait pas la capacité militaire de mener de telels opérations.

Quand la secrétaire d’Etat Hillary Clinton est arrivée à Jérusalem mardi, elle a assuré que les USA avaient décidé d’accélérer la mise au point d’un système électronique sophistiqué qui assurerait une protection efficace des frontières du nord Sinaï et du Canal de Suez.

Il permettrait aussi de « verrouiller » la route de Philadelphie à travers laquelle passent les trafiquants d’armes.

Cela impliquerait d’un déploiement de civils et militaires américains dont Benjamin Netanyahou était sur qu’il faudrait des mois pour obtenir l’val des autorités égyptiennes, un temps pendant lequel Gaza aurait tout loisir de reconstituer son stock de roquettes.

C’est à la suite de cette objection que Barack Obama aurait obtenu l’accord des autorités égyptiennes pour un déploiement de troupes américaines pour contrôler la route de l’approvisionnement en armes de la bande de Gaza.

Netanyahu aurait à ce moment donné son accord pour un cessez le feu annoncé quelques heures plus tard par Mohamed Morsi et Hillary Clinton.

Selon Debka, les troupes seraient à pied d’œuvre au cours des prochaines 48 heures.

Si des armes en provenance d’Iran sont interceptées, il s’agira de la première action militaire américaine contre la république islamique.

L’accord égyptien, si le déploiement s’avère être réel, signifierait également que l’Egypte reste engagé par le traité de paix avec Israël et accepte que les Etats-Unis interviennent pour assurer la sécurisation de l’état hébreu.

Cet accord, si il se confirme, battra en brèche les affirmations du Hamas clamant qu’il a obtenu, dans le cadre du cessez le feu, la fin totale du blocus de Gaza.

Si les forces américaines se déploient réellement, cela pourrait signifier la fin d’une « arrière cour » de Gaza, hors de toute atteinte pour Israël car située en territoire égyptien, la péninsule du Sinaï.

C’est probablement là que se déroulera le dernier round de l’opération Pilier de Défense.

En dépit du sérieux de DebkaFile, on peut s’interroger cependant sur l’information.

Une des constantes des régimes islamistes, est de refuser la présence de troupes étrangères sur son territoire (cf les citriques violentes au sujet de la présence de troupes occidentales, même sous mandat de l’ONU au Koweït, lors de la guerre du Golfe, en Irak ou encore en Afghanistan)

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