lundi 24 septembre 2012

Qui est Mitt Romney ?


le plus grand mythe de la politique américaine ?




Mitt Romney, en 2011.

Né le 12 mars 1947 à Détroit, Mitt Romney est le fils de George W. Romney (1907-1995) qui fut, notamment, président de American Motors Corporation de 1954 à 1962, gouverneur du Michigande 1963 à 1969 et candidat aux élections primaires républicaines pour l'élection présidentielle de 1968. Sa mère, Lenore LaFount-Romney (1908-1998), était une ancienne apprentie actrice de la fin des années 1920, et elle fut candidate au poste de sénateur du Michigan en 1970. Les arrière-grands-parents de Mitt Romney étaient des mormons polygames qui avaient fui les États-Unispour le Mexique à la fin du xixe siècle avec leurs enfants à cause de l’interdiction de la polygamie par le gouvernement fédéral, à un moment où l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours n’avait pas encore renoncé à cette pratique. C'est ainsi que George Romney naquit au Mexique, dans une colonie mormone.

À la suite de la révolution mexicaine de 1910, la famille Romney revient aux États-Unis et s'installe dans l'Idaho, avant de s'établir dans l'Utah à Salt Lake City.

Dernier d'une famille de quatre enfants, Mitt Romney est élevé dans le strict respect de la foi mormone. Il a 22 ans quand il épouse sa petite amie de lycée, Ann Davies, convertie à sa foi et avec qui il aura cinq enfants.
Études et carrière professionnelle

En 1966, il n'a que 19 ans quand il part pour deux ans en France comme missionnaire mormon1,2. En 1968, il est victime d'un grave accident de voiture en Gironde3,4. Le président de mission retourne aux États-Unis suite au décès de son épouse dans ce même accident. Mitt Romney se voit alors confier la direction des quelque 200 missionnaires que compte la « mission française » dont le siège est à Paris ; à cette époque-là deux autres missions mormones – la « mission franco-belge » et la « mission franco-suisse » – couvrent une partie de la France. Il dépassera les objectifs fixés de prosély­tisme3. De ce séjour, il garde l'image d'un pays plus archaïque que révolutionnaire. Il déclare ainsi au Wall Street Journal en novembre 2007 qu'une victoire de Hillary Clinton à l'élection présidentielle de 2008 « ferait de l'Amérique la France du XXIe siècle : une ancienne grande puissance devenue un second couteau3 ».

En 1975, il obtient un MBA et un diplôme de droit à Harvard. Il entre alors chez Bain & Co., un cabinet de stratégie, puis se laisse convaincre par six collègues et amis de participer à la fondation de Bain Capital, une société d'investissement. Une photographie de l'époque, faite par un journaliste du Boston Globe qui ne la publiera qu'en 2007, les montre des billets dans les poches, dans les dents, et partout, indiquant ainsi leurs espoirs de golden boys5. Il prend alors comme assistant principal T. Coleman Andrews III, petit-fils d'un candidat indépendant à la présidentielle de 1956 (en)5. À l'époque, Romney négocie avec Bain & Co. la possibilité de revenir au cabinet en cas d'échec de Bain Capital5. Ce sera en fait un immense succès, tous les fondateurs et premiers membres devenant de richissimes hommes d'affaires. Au cours des années, la réussite professionnelle de Romney lui permet d'amasser une fortune personnelle estimée à 200 millions de dollars3. Trois des co-fondateurs de Bain Capital travailleront pour Romney l'homme politique : Eric Kriss (en), qui fut son secrétaire des finances, et Fraser Bullock (en), également mormon, qui fut son bras droit pour l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 2002, et surtout Bob White (en), qui détient une partie des parts des Boston Celtics et assiste de près Romney dans la campagne présidentielle de 20125.

En 1999, il est chargé de sauver de la faillite les JO d'hiver6 qui auront lieu en 2002 à Salt Lake City où se trouve le siège du mormonisme. Sa gestion est suffisamment efficace pour rapporter 50 millions de dollars à l'organisme chargé des Jeux.
Carrière politique[modifier]

En 1994, il se lance pour la première fois dans la vie politique. Il se présente sous les couleurs républicaines aux élections du Sénat contre Edward Kennedy. Romney est battu, mais obtient 41 % des suffrages, le meilleur score jamais obtenu par un candidat contre Kennedy.[réf. nécessaire]
Gouverneur du Massachusetts[modifier]

En 2002, il se présente au poste de gouverneur du Massachusetts et évince le gouverneur républicain sortant lors des primaires.

Durant la campagne électorale, Romney propose d'instaurer un moratoire sur l'avortement. Se déclarant personnellement opposé à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), il déclare également qu'il n'est pas question pour lui de remettre en cause ce droit.

En novembre 2002, Romney est élu gouverneur du Massachusetts, battant avec 50 % des voix la démocrate Shannon O'Brien (45 %).

Gouverneur, il parvient à rétablir l'équilibre du budget. Son mandat est marqué par une réforme de l'assurance maladie qui offre une couverture quasi universelle aux résidents de l'État sans coûter plus cher au contribuable. Il gagne ainsi l'image d'un réformateur pragma­tique3. Cependant, ce qui fut alors son atout le plus précieux deviendra son talon d'Achille, explique en mai 2011 le Washington Post, puisque cette mesure rend ses critiques de la réforme engagée par Obama difficiles à entendre pour les électeurs républicains alors même que Romney envisage de se présenter à la primaire du Grand Old Party en vue de l'élection présidentielle de 20127.

En novembre 2003, il doit engager un combat juridique et parlementaire pour bloquer les décisions de la Cour suprême de l'État favorables au mariage homosexuel. S'il ne parvient pas à les suspendre alors qu'un amendement constitutionnel est en cours d'élaboration pour y mettre fin, il réussit à ne réserver les mariages homosexuels qu'aux résidents du Massachusetts.

En 2004, il fait activement campagne pour le président George W. Bush dans le New Hampshire et le Michigan, sans succès puisque ces deux États sont gagnés, de justesse8, par le candidat démocrate à la présidence, John Kerry, par ailleurs sénateur du Massachusetts.

Les attaques personnelles de Romney contre Kerry auront un effet négatif sur sa popularité.[réf. nécessaire] Lors du renouvellement de l'assemblée législative locale, sa campagne agressive et coûteuse pour diminuer la domination démocrate aboutit à un gain de 3 sièges pour les démocrates.

Le 23 décembre 2004, Romney annonce qu'il concourra pour un nouveau mandat.

Le même mois, soutenu par les sondages d'opinion, Romney déclare qu'il va proposer à la Chambre le rétablissement de la peine de mort9.

Le projet de loi est déposé le 28 avril 2005. Il prévoit le rétablissement de la peine de mort en cas de terrorisme, de meurtres de masse et de meurtres de policiers. Il est rejeté à la Chambre des représentants du Massachusetts par 99 voix contre 53.

En mai 2005, Romney déclare avoir changé d'avis sur l'IVG que désormais il soutient à titre personnel.

Il met son veto à un projet de loi concernant les recherches sur les cellules souches, en raison du fait qu'il n'interdisait pas le clonage d'embryons humains. Avec la majorité qualifiée, l'assemblée outrepasse alors le veto du gouverneur.

Il met également son veto, en juillet 2005, à un projet de loi sur la « contraception d'urgence ».
Candidat à la primaire républicaine de 2008[modifier]

Mitt Romney en campagne électorale en 2007.
Article détaillé : Primaire présidentielle du Parti républicain américain de 2008.

Alors qu'il est favori des sondages, Mitt Romney annonce le 14 décembre 2005 qu'il ne concourra finalement pas pour un second mandat de gouverneur en 2006.

Le 13 février 2007, au musée Ford de Détroit, le Parti républicain présente officiellement la candidature de Romney à l'investiture républicaine à l'élection présidentielle de 2008. Les résultats des primaires présidentielles du Parti républicain sont au début très décevants pour lui. Bien qu'ayant investi énormément d'argent pour le caucus de l'Iowa du 3 janvier 2008, il n'arrive que deuxième avec 25 % des voix, derrière le pasteur et ancien gouverneur de l'Arkansas Mike Huckabee (34 %).

S'il remporte ensuite le Wyoming lors d'une élection interne au Parti républicain (67 %), il arrive de nouveau deuxième lors de la primaire du New Hampshire avec 32 % des voix, derrière John McCain (37 %), alors que cette primaire était censée lui être favorable. Il remporte sa première primaire le 15 janvier 2008 dans le Michigan, avec 39 % des voix contre 30 % à McCain. Dans cet État touché de plein fouet par l'effondrement de l'industrie automobile et où son père avait été gouverneur de 1963 à 1969, il s'est présenté à la fois comme le candidat du changement, en rupture avec l'administration du président Bush, mais aussi comme l'enfant du pays promettant une relance de l'automobile américaine notamment par l'octroi de 20 milliards de dollars de fonds fédéraux, bien qu'il soit théoriquement un adversaire de l'intervention de l'État dans l'économie10. À ce stade de la campagne, il est alors en tête des candidats républicains pour le nombre de délégués, ayant été le plus constant dans ses résultats (deuxième ou premier), position qu'il renforce après sa victoire lors du caucus (non disputé par ses concurrents) du Nevada le 19 janvier 2008. Avant l'élection primaire de Floride du 29 janvier 2008, où il est au coude à coude avec John McCain, Romney reçoit le soutien de Liz Cheney, la fille du vice-président Dick Cheney.[réf. nécessaire] Au soir du 29 janvier, avec 31 % des voix, Romney est finalement distancé par John McCain (36 %), alors que Rudolph Giuliani (15 %) est quasiment mis hors jeu. Si la course présidentielle, côté républicain, se transforme alors principalement en duel avec le sénateur de l'Arizona, Romney perd à ce moment sa première place en nombre de délégués, au profit de McCain. À la suite des primaires du Super Tuesday qui ont lieu le 5 février, Romney n'aligne que 286 délégués contre 714 pour John McCain et 181 pour Mike Huckabee. Tirant les conclusions de cet échec relatif, et après avoir dépensé dans sa campagne 35 millions de dollars de sa fortune personnelle, il déclare le 7 février qu'il retire sa candidature11, puis le 14 février annonce son ralliement à John McCain, lui apportant théoriquement les 268 délégués qui lui étaient attribués au vu de ses résultats lors des primaires12.

Le 7 février 2008, devant la Conservative Political Action Conference, en prélude à l'annonce de sa renonciation à l'investiture républicaine, dans un discours virulent il déclare craindre un destin européen pour l'Amérique : « L'Europe affronte un désastre démographique qui est le produit d'une foi affaiblie dans le Créateur, de familles en faillite, d'une absence de respect pour la sainteté de la vie et d'une morale érodée (...). Si nous ne changeons pas de politique, nous deviendrons la France duXXIe siècle. Encore un grand pays, mais pas le leader mondial, la superpuissance13 ».
Candidat à la primaire républicaine de 2012[modifier]
Articles détaillés : Primaire présidentielle du Parti républicain américain de 2012 et Résultats de la primaire présidentielle du Parti républicain américain de 2012.

Mitt Romney en Floride, le 23 septembre 2011.

Le 2 juin 2011, Mitt Romney annonce sa candidature à l'investiture républicaine en vue de l'élection présidentielle de 201214.

Pendant la campagne, il est notamment critiqué pour son supposé soutien à la politique économique de Barack Obama et pour sa religion. Donné favori, il doit successivement faire face à la montée dans les sondages de Michele Bachmann, Rick Perry, Herman Cain et Newt Gingrich, qui parviennent à le distancer avant de voir leurs intentions de vote s'effriter.

Lors du vote dans le caucus de l'Iowa, le 3 janvier 2012, Mitt Romney arrive deuxième avec 24,53 % des voix, devancé de trente quatre voix par Rick Santorum (24,56 %). Mitt Romney s'impose le 10 janviersuivant dans la primaire du New Hampshire : avec 39 % des suffrages, il devance largement Ron Paul (23 %) et Jon Huntsman (17 %). Le 21 janvier, il perd la primaire en Caroline du Sud avec 28 % des voix, face à Newt Gingrich, qui l'emporte avec 40 % des voix. Néanmoins, Romney remporte la primaire en Floride dix jours plus tard en rassemblant 46 % des voix contre 32 % pour Newt Gingrich. Mitt Romney conforte son avance en remportant, le 4 février suivant, le caucus du Nevada avec 50 % des suffrages, encore une fois loin devant Gingrich. Le 7 février, il perd dans les États du Colorado et du Minnesota, qui sont tous les deux gagnés par Rick Santorum. Il remporte l'État du Maine trois jours plus tard et est un temps devancé par Santorum dans les enquêtes d'opinion. Romney retrouve progressivement son statut de favori et, le 28 février, il remporte les primaires des États du Michigan et de l'Arizona ainsi que celle de l'État de Washington le 3 mars. Lors du « Super Tuesday », le 6 mars 2012, Mitt Romney conforte son avance en remportant six États sur dix (l'Ohio, le Massachusetts, la Virginie, le Vermont, l'Idaho et l'Alaska).

Du 10 avril au 14 mai 2012, ses trois derniers concurrents, Rick Santorum, Newt Gringrich puis Ron Paul, distancés et à court de financement, déclarent successivement forfait (Ron Paul n'a pas vraiment abandonné mais a annoncé le 14 mai 2012 ne plus consacrer ses moyens financiers qu'à remporter des délégués aux conventions locales). Mitt Romney sera ainsi vraisemblablement le candidat républicain à l'élection présidentielle de 2012.

En juillet 2012, alors qu'il n'est pas encore officiellement le candidat du Parti républicain à l'élection présidentielle, il est attaqué par les spots de campagne du candidat démocrate et président sortant Barack Obama qui mettent en avant son passé à la tête de la société d'investissement Bain Capital, notamment entre 1999 et 2002 où Mitt Romney dit ne pas avoir dirigé la société15. Durant ces trois ans, les achats de différentes entreprises par Bain Capital ont entraîné la fuite des emplois vers le Mexique et la Chine16. L'équipe de campagne de Barack Obama a également mis en avant ses différents comptes bancaires en Suisse17 et dans des paradis fiscaux tels que les Bermudes ou les Iles Caïmans18.

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