Quelle place occupait Marvel Comics dans votre jeunesse ?
Mark Ruffalo : Je lisais plein de différentes BD quand j’étais gamin. Je n’étais pas un fanatique mais, avec mes cousins, c’était notre manière de nous divertir le week-end. On se les passait et se les échangeait. C’était DC Comics… C’était Batman, la Ligue de Justice d’Amérique. Chez Marvel Comics, c’était Avengers, Captain America mais j’étais surtout un grand fan de Hulk, je regardais même la série télévisée. On jouait, on s’amusait en se prenant pour les personnages. Mais je n’étais pas accro à Hulk. Plus tard, j’ai apprécié Wolverine et les X-men. Cela faisait partie de ma culture.
Etiez-vous réticent à jouer Hulk ?
Au début, je ne tenais pas vraiment compte de l’opinion arrêté des fans. Avant même de commencer à tourner, ils en avaient ! J’ai reçu beaucoup de critiques quand on a annoncé que je reprendrai le rôle. Cela a mis beaucoup de personnes en colère. Ils ne comprenaient pas pourquoi j’avais été choisi. Je n’avais jamais eu de rôle qui suscite autant d’attention, avant même le début du tournage. Mais je comprends. C’est un personnage apprécié. Il y a eu de grands Bruce Banners, et je respecte et admire ces acteurs. Je vois ce projet comme une continuation du grand travail qu’ils ont accompli. J’espère que cela satisfera l’appétit vorace des personnes qui aiment tant Hulk.
Quelle est la chose la plus folle qu’un(e) fan ait fait pour attirer votre attention ?
J’ai vu quelques bons « Hulk » lors de l’avant-première londonienne. Certains étaient complètement cabossés !
Comment gardez-vous la ligne ?
Je me laisse mourir de faim. (il rigole)
Vous vous êtes déjà imaginé jouer Bruce Banner et Hulk ?
Non, je ne me le suis jamais imaginé, et au moment où je l’ai fait, quelqu’un avait déjà le rôle. C’était une énorme surprise, et j’étais vraiment content qu’on me demande de le faire. J’espère qu’ils me le redemanderont.
Est-ce que jouer Hulk en motion capture rappelle l’art ancien du mime ?
Oui. Pour la scène où Hulk se bat avec Thor, je bougeais seul, dans une salle verte, deux semaines après que lui ait joué la scène. Pour toutes les scènes de Hulk, j’étais tout seul dans un petit carré tapissé de vert. J’ai appris à utiliser mon imagination. Bizarrement, ça correspondait parfaitement avec cette ancienne façon de jouer : le théâtre. Toutes les années passées à en faire m’ont permis de travailler mon imagination. Je n’aurais jamais pensé que cela me servirait plus tard, pour jouer sur fond vert.
Donc, pour vous, l’écran vert, c’est marrant ?
C’était un vrai challenge. Cela demande beaucoup de concentration parce qu’il faut tout imaginer autour de vous. Donc c’était très marrant. C’est devenu amusant après m’être habitué à n’être qu’un simple pion, dans la tenue la moins saillante qu’on puisse créer pour une créature aussi orgueilleuse que moi. Une fois que je m’y suis habitué, je me suis vraiment amusé.
Comme vous l’avez dit, vous n’avez jamais imaginé joué Hulk. Pourquoi pensez-vous que Joss Whedon vous a donné le rôle ?
Il connaissait mon travail. Certains de mes rôles étaient un peu plus avant-gardiste, durs, sombres, que d’autres. Je lui ai demandé. J’ai dit “Pourquoi moi Joss ? ». Il a répondu « Je pense que tu peux apporter cette touche d’humour que j’aimerais vraiment voir dans le film. Même si le monde semble en avoir marre de toi. J’ai vraiment envie qu’il soit ce Monsieur Tout Le Monde, un homme comme un autre, même si c’est un brillant savant. » Mais je ne comprends vraiment pas pourquoi. J’ai essayé de le convaincre du contraire, croyez moi ! (il rigole)
Vous êtes quelqu’un qui travaille beaucoup au sein de l’industrie du film indépendant. Quel est votre opinion sur cette “crise du script”, ou de l’idée dans le cinéma américain ?
Ils ont trouvé un moyen de faire beaucoup d’argent et les Etats-Unis aiment l’idée de gagner de l’argent… peu importe comment ils le gagnent. Mais je ne pense pas qu’il y ait un manque d’idées. Je pense juste que pour une raison que j’ignore, le public souhaite quelque chose de plus facilement accessible. Du cinéma qui se rapporte à leur jeunesse, ou plus commercial. Les personnes pardonnent plus facilement lorsqu’ils savent ce qu’ils vont voir. En ce moment, on assiste à une explosion du film indépendant, qui sont de mieux en mieux considérés, et qui marchent bien financièrement, même si c’est toujours moins. Vous comprenez ce à quoi j’assiste depuis que je fais du cinéma indé. Sur 20 ans, il y a eu ce mouvement vers un certain « milieu ». Les grosses productions ressemblent de plus en plus à des films indé, et inversement. J’espère que le film indé a toujours sa place. Tous les 10 ans, ils annoncent sa mort. Du coup, les films indépendants reviennent et on est spectateur de leur renaissance.
Joss Whedon a dit que s’il avait à faire un sequel, il l’aimerait plus personnel et torturé. En a-t-il parlé avec vous ?
J’étais excité d’entendre cela. Je suis impatient de voir ce qu’il va faire.
Êtes-vous accro à l’adrénaline ?
Un peu oui. Jouer provoque une vraie montée.
Grâce à votre expérience personnelle, vous savez comme la vie est précieuse et à quel point il faut profiter de chaque seconde ?
Exactement. Parfois je l’oublie, et je ne me sens pas très bien quand c’est le cas.
Pensez-vous passer derrière la camera à nouveau ?
Je suis sur un projet. J’aimerais le poursuivre, bien-sûr. Cela parle d’une ex-star du porno, qui élève tout seul son fils de 13 ans, après la mort de sa femme et de son autre fils dans un accident de voiture. Il y a la même sensibilité que dans Tout Va Bien, The Kids Are All Right. L’enfant est très précoce. Ils vivent dans un une-pièce à Beechwood, et sont à la rechercher d’un nouveau foyer.
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La rédaction