Charlie Hebdo publie des dessins d’essence coloniale. Il tourne en dérision les peuples qu’il estime devoir être soumis. Le message est : « riez de mes dessins ridicules, musulmans fanatiques, et soumettez-vous ». Manuel Valls, homme d’humour bien connu, proclame, sans rire, que la caricature est un « droit fondamental ». Cela s’appelle la liberté d’expression, selon ces beaux messieurs.
La liberté d’expression est pourtant loin d’être un droit absolu. La loi la limite, parfois à juste titre. Par exemple, vous connaissez l’expression : « le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit ». De même, il est interdit d’appeler au meurtre. Quand Laurent Fabius exprime son opinion : « Bachar El Assad ne mériterait pas d’être sur terre », c’est clairement un appel au meurtre, selon une méthode d’extrême-droite. C’est tout à fait interdit, en principe (mais les principes, il s’en tape !). Et puis, il y a les lois dites « mémorielles », qui non seulement interdisent d’exprimer une opinion, mais interdisent même toute recherche historique sur les sujets concernés.
En dehors même de la loi, les médias qui pratiquent au quotidien la liberté d’expression de positions coloniales, sont d’une extrême vigilance sur les opinions hérétiques. Par exemple, essayez de dire, dans des médias de quelque importance, que vous avez un doute sur l’explication étasunienne du 11 septembre ? Certains s’y sont laissés aller, comme Marion Cotillard, Jean-Marie Bigard, ou Thierry Meyssan, et en ont eu, immédiatement, à subir les foudres de l’excommunication. Les bien-pensants ont un mot pour définir les hérétiques : ce sont des complotistes ! (ou des rouges-bruns si vous voulez…)
En fait, la liberté d’expression à la sauce Charlie Hebdo, Manuel Valls et leurs amis, n’est qu’un droit à l’insulte. Et ceux qui sont offensés sont priés de ne pas réagir, sinon gare ! « Les manifestations de protestation sont interdites, et les organisateurs seront recherchés », explique le premier ministre. Si vous n’êtes pas contents, portez plainte, terroristes ! Et la justice coloniale s’occupera de vous !
Remarquons quand même que les populations musulmanes n’ont aucunement besoin de caricatures volontairement offensantes ou de vidéos volontairement provocatrices pour être révoltées contre l’impérialisme. Les faits suffisent. Ces faits ont des noms : Palestine, Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Iran.
Mais quel est alors le but de ces provocations ? C’est à l’usage des populations occidentales, assez portées sur la suffisance. Pour leur faire croire que les révoltes dans les pays arabes ont pour origine, non pas ces causes réelles et sérieuses, qui s’appellent agressions et pillages, mais une vidéo ridicule, et que personne n’a vue, ou trois dessins d’un hebdo qui ne dépasse pas le cadre hexagonal. Histoire de dire : mais qu’est-ce qu’ils sont susceptibles ces arabes !
Mais les peuples du monde, y compris occidentaux, vont devoir choisir leur camp. Et la suffisance et le racisme sont mauvaises conseillères.
D.R.
http://www.resistance-politique.fr/article-a-propos-de-la-liberte-d-expression-110426982.html
La liberté d’expression est pourtant loin d’être un droit absolu. La loi la limite, parfois à juste titre. Par exemple, vous connaissez l’expression : « le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit ». De même, il est interdit d’appeler au meurtre. Quand Laurent Fabius exprime son opinion : « Bachar El Assad ne mériterait pas d’être sur terre », c’est clairement un appel au meurtre, selon une méthode d’extrême-droite. C’est tout à fait interdit, en principe (mais les principes, il s’en tape !). Et puis, il y a les lois dites « mémorielles », qui non seulement interdisent d’exprimer une opinion, mais interdisent même toute recherche historique sur les sujets concernés.
En dehors même de la loi, les médias qui pratiquent au quotidien la liberté d’expression de positions coloniales, sont d’une extrême vigilance sur les opinions hérétiques. Par exemple, essayez de dire, dans des médias de quelque importance, que vous avez un doute sur l’explication étasunienne du 11 septembre ? Certains s’y sont laissés aller, comme Marion Cotillard, Jean-Marie Bigard, ou Thierry Meyssan, et en ont eu, immédiatement, à subir les foudres de l’excommunication. Les bien-pensants ont un mot pour définir les hérétiques : ce sont des complotistes ! (ou des rouges-bruns si vous voulez…)
En fait, la liberté d’expression à la sauce Charlie Hebdo, Manuel Valls et leurs amis, n’est qu’un droit à l’insulte. Et ceux qui sont offensés sont priés de ne pas réagir, sinon gare ! « Les manifestations de protestation sont interdites, et les organisateurs seront recherchés », explique le premier ministre. Si vous n’êtes pas contents, portez plainte, terroristes ! Et la justice coloniale s’occupera de vous !
Remarquons quand même que les populations musulmanes n’ont aucunement besoin de caricatures volontairement offensantes ou de vidéos volontairement provocatrices pour être révoltées contre l’impérialisme. Les faits suffisent. Ces faits ont des noms : Palestine, Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Iran.
Mais quel est alors le but de ces provocations ? C’est à l’usage des populations occidentales, assez portées sur la suffisance. Pour leur faire croire que les révoltes dans les pays arabes ont pour origine, non pas ces causes réelles et sérieuses, qui s’appellent agressions et pillages, mais une vidéo ridicule, et que personne n’a vue, ou trois dessins d’un hebdo qui ne dépasse pas le cadre hexagonal. Histoire de dire : mais qu’est-ce qu’ils sont susceptibles ces arabes !
Mais les peuples du monde, y compris occidentaux, vont devoir choisir leur camp. Et la suffisance et le racisme sont mauvaises conseillères.
D.R.
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