lundi 13 août 2012

En Egypte, le président Morsi écarte le maréchal Tantaoui

Le bras de fer entre la présidence égyptienne et l'armée continue. Le président Mohamed Morsi a annoncé la mise à l'écart du ministre de la défense, le maréchal Hussein Tantaoui, ex-pilier du régime d'Hosni Moubarak, et a abrogé le décret constitutionnel pris par l'armée avant son élection, qui donnait des pouvoirs élargis aux militaires. Les Frères musulmans, dont est issu le président Morsi, avaient dénoncé cette "Déclaration constitutionnelle complémentaire" comme "un coup d'Etat institutionnel" du Conseil suprême des forces armées (CSFA), dirigé par le maréchal Tantaoui, visant à limiter les prérogatives présidentielles. Avec le pouvoir législatif, les généraux gardaient un droit de veto sur toute nouvelle loi ou mesure budgétaire et se réservaient aussi un droit de regard sur la rédaction de la future Constitution, le texte fondamental en vigueur sous M. Moubarak ayant été suspendu. TANTAOUI, CONSIDÉRÉ JUSQU'ICI COMME INAMOVIBLE Le CSFA avait pris la tête du pays après la chute du régime de Moubarak et les élections qui ont propulsé les Frères musulmans au pouvoir. Il était jusqu'ici dirigé par Hussein Tantaoui, 76 ans, était ministre depuis 1991, et considéré comme inamovible. Selon la télévision officielle, il sera remplacé par le général Abdel Fattah Al-Sisi, ex-chef des services de renseignements militaires. Le général Mohamed Al-Assar est quant à lui promu vice-ministre de la défense. M. Morsi a également annoncé la mise à la retraite du chef d'Etat-major de l'armée, Sami Anan, numéro 2 du CSFA. Selon le gouvernement, la décision a été prise en accord avec les deux militaires et le CSFA. Tantaoui et Anan resteront "conseillers auprès du chef de l'Etat". Par la même occasion, Mohamed Morsi a nommé un vice-président, le juge Mahmoud Mekki, qui devient seulement le deuxième homme à ce poste en 30 ans. M. Mekki a joué un rôle dans la fronde des juges en 2005 contre la fraude électorale pendant le scrutin présidentiel, qui s'était terminé par une victoire écrasante de Hosni Moubarak. Ces changements au plus haut de l'appareil militaire égyptien pourraient notamment être liés à l'attaque contre un poste-frontière dans le Sinaï qui a coûté la vie à 16 gardes-frontières égyptiens. Mohamed Morsi avait déjà renvoyé le gouverneur de la province du Nord-Sinaï après celle-ci.

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