mardi 1 mai 2012

Un candidat "normal"... LH sur la campagne Hollande

Un candidat "normal"... LH sur la campagne Hollande:
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C'est un homme bien intéressant à observer François Hollande. Un homme qui déambule normalement dans les rues des villages de France qu'il sillonne. La "déambulation" est d'ailleurs devenue sa spécialité. Un concept politique consistant à se mêler au peuple dans la plus parfaite désorganisation. Ce vendredi, au Printemps de Bourges, entouré d'une meute de journalistes, il a donc pratiqué son exercice préféré: marcher l'air de rien dans la rue, à la rencontre de chacun et chacune, réservant un mot affable pour tous.

Ce qui m'a marqué: quelques gouttes de pluie sur ses lunettes, qu'il n'essuie pas car il marche en regardant d 'un air tranquille toute l'agitation autour de lui. Il donne ensuite une conférence de presse improvisée pour répondre aux questions des journalistes. La presse veut bien sûr connaître le nom de son éventuel futur Premier ministre. Il répond en homme prudent "qu'il attend d'être élu avant de composer son gouvernement". J'évoque Barack Obama et le fait qu'en 2008 le candidat nous parlait sans pudeur de ses peurs et de ses craintes. François Hollande, d'une voix moins ferme que d'habitude, dit simplement qu'il est "confiant" mais ajoute: "Je ne suis sûr de rien, rien n'est fait et tout est à construire".

Dans l'ombre, une femme sourit. Une dame blonde que peu de monde reconnaît. Sa compagne Valérie. Elle aussi a l'air d'être une femme bien normale. Elle le suit de quelques mètres, le regardant doucement. Encore anonyme. 
Un peu plus tard, le couple est à Limoges. Pendant plus d'une heure François Hollande fait vibrer une salle de 16 000 personnes. Il y a beaucoup de jeunes, de drapeaux, l'ambiance est festive, on chante. Souffle un parfum de liberté qui rappelle les premières réunions de campagne d'Obama dans l'Iowa, en 2008, où rien ne pouvait vraiment se traduire par des mots, mais simplement par des émotions, derrière le slogan "Change". Le changement, c'est aussi ce que prône François Hollande. On me crée ainsi un tee-shirt "H comme Hope" (espoir) avec le visage de Hollande dessus. Hope, c'était aussi le mot-clé de la campagne d'Obama... Les jeunes vibrent de la même manière, portés par une envie globale de changement. 
Comme aux Etats-Unis, il y a de la musique lors de ce meeting, un bain de foule pour l'homme politique en campagne, qui se rue vers les spectateurs du premier rang protégé par des agents secrets. Comme aux Etats-Unis, les militants semblent avoir ce désir de toucher et d'approcher de près le candidat, devenu l'icône de quelque chose. L'émotion se lit sur le visage de la compagne de François Hollande. Au pied de la scène, elle observe en journaliste ce qui se passe, écoute avec attention les propos de son compagnon, le regarde sourire avec les hommes et les femmes de son équipe. A un moment donné, elle se penche en avant pour mieux voir François Hollande et d'un seul coup le couple apparaît dans la lumière. Mais Valérie reste très discrète, se tenant dans l'ombre de celui qui dans un peu plus d'une semaine sera peut-être le prochain président français.
En partant, je demande à François Hollande si dans ce meeting il a retenu un visage. C'est toujours intéressant de poser cette question à un homme politique acclamé par la foule. Il sourit doucement et répond: "oui, celui d'une femme qui pleurait, comme en 1981 au moment où j'étais là avec François Mitterrand".
Flashs, agitations, François Hollande doit repartir. Il monte dans sa voiture, avec Valérie à ses côtés. Le couple est en route vers son destin.
Photo Benjamin Géminel

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