Des membres de l'Armée syrienne libre, à l'entraînement mercredi, dans le nord de la province d'Idlib. Crédits photo : HANDOUT/REUTERS
INFOGRAPHIE - Ses effectifs atteindraients aujourd'hui 40.000 hommes, dispersés en groupes à travers le pays. Dans l'attente de l'arrivée d'armes sophistiquées, la chaîne de commandement reste à préciser.
Sans être exhaustive, la liste des groupes armés syriens que nous publions dessine une carte assez fidèle de la rébellion anti-el-Assad. En forte augmentation ces derniers mois, en raison d'un afflux d'armes nouvelles fournies par l'Arabie saoudite et le Qatar, ses effectifs atteignent aujourd'hui 40.000 hommes environ. Ils tiendraient un gros tiers des zones habitées du pays.
Avec deux places fortes autour des provinces d'Idlib et de Homs. Mais seize mois après le début de l'insurrection contre le régime de Bachar el-Assad, leur capacité opérationnelle souffre encore de l'émiettement de ces groupes à travers la Syrie et du peu de moyens de communication sécurisés mis à leur disposition par la communauté internationale.
Les révolutionnaires n'obéissent toujours pas à une chaîne de commandement précise, même si la plupart d'entre eux agissent au nom de l'Armée syrienne libre (ASL), basée en Turquie, où deux généraux dissidents se querellent: Riad al-Assad (de l'ASL) et Moustapha al-Cheikh (du Haut Conseil militaire révolutionnaire). Peu à peu, sur le terrain, ces groupes se sont structurés en «conseils militaires provinciaux» pour établir un commandement des opérations, localement du moins.
Chacun de ces conseils doit théoriquement coordonner ses opérations avec le «conseil révolutionnaire provincial», son pendant politique. Certains groupes, notamment les djihadistes, continuent toutefois d'échapper à ce contrôle et, dans certaines régions, des rebelles combattent pour le compte d'une personnalité plus que dans le cadre d'un bataillon de l'ASL. Peu de généraux parmi leurs chefs, mais essentiellement des lieutenants ou des capitaines qui ont quitté l'armée.
En effet, de nombreux militaires attendent avant de rejoindre l'insurrection. «Mon oncle est général à Hama, confie un réfugié syrien en Jordanie. On lui a demandé de rester dans l'armée pour nous livrer des renseignements sur les opérations en cours des pro-Bachar. Il rejoindra l'ASL le jour où nous aurons des armes performantes, ou quand nous disposerons d'une zone libérée.»
En première ligne face à la répression, ce sont eux, beaucoup plus que les opposants de l'étranger, qui compteront dans la Syrie de demain. Certains de ces groupes sont composés d'islamistes (Rijal Allah, par exemple), d'autres sont clairement d'inspiration salafiste (le bataillon Ahrar).
Si la mouvance liée à l'Armée libre commence à être bien connue, sa concurrente djihadiste reste opaque. Elle est incarnée par le Front al-Nosra, lié à la branche d'al-Qaida en Irak, qui a perpétré plusieurs attentats à la bombe sanglants contre des centres des services de renseignements à Damas.
D'une cinquantaine d'hommes à sa naissance l'an dernier, son effectif atteindrait 250 aujourd'hui. «Le Front fait partie de la mouvance al-Qaida depuis qu'il a été adoubé par plusieurs de ses organisations locales, comme al-Qaida dans la Péninsule arabique, en Irak, et l'Aqmi au Maghreb, qui ont publié les huit derniers communiqués du Front après avoir ignoré les huit premiers», affirme le spécialiste jordanien de la mouvance djihadiste Hassan Abou Hanieh.
Entre les djihadistes et les autres groupes rebelles, les frictions tournent parfois à l'affrontement armé. Les factions djihadistes attirent des combattants étrangers, 500 à 600 au total. Parmi eux, un Français a trouvé la mort à Homs au printemps, selon une source officielle à Paris.
Après les appels d'Ayman al-Zawahiri, le chef d'al-Qaida central, c'est au tour du groupe djihadiste des Brigades Abdullah Azzam, du camp de réfugiés palestiniens d'Ein Héloué, au sud de Beyrouth, d'exhorter les musulmans à la guerre sainte contre «l'impie Bachar el-Assad». Mais pour ne pas aggraver les tensions avec l'ASL, sa dernière vidéo demande toutefois à ses militants de ne pas viser les civils avec leurs bombes.
Avec deux places fortes autour des provinces d'Idlib et de Homs. Mais seize mois après le début de l'insurrection contre le régime de Bachar el-Assad, leur capacité opérationnelle souffre encore de l'émiettement de ces groupes à travers la Syrie et du peu de moyens de communication sécurisés mis à leur disposition par la communauté internationale.
Les révolutionnaires n'obéissent toujours pas à une chaîne de commandement précise, même si la plupart d'entre eux agissent au nom de l'Armée syrienne libre (ASL), basée en Turquie, où deux généraux dissidents se querellent: Riad al-Assad (de l'ASL) et Moustapha al-Cheikh (du Haut Conseil militaire révolutionnaire). Peu à peu, sur le terrain, ces groupes se sont structurés en «conseils militaires provinciaux» pour établir un commandement des opérations, localement du moins.
Chacun de ces conseils doit théoriquement coordonner ses opérations avec le «conseil révolutionnaire provincial», son pendant politique. Certains groupes, notamment les djihadistes, continuent toutefois d'échapper à ce contrôle et, dans certaines régions, des rebelles combattent pour le compte d'une personnalité plus que dans le cadre d'un bataillon de l'ASL. Peu de généraux parmi leurs chefs, mais essentiellement des lieutenants ou des capitaines qui ont quitté l'armée.
Islamistes et salafistes
Le rapport de forces reste clairement en faveur des troupes loyales à el-Assad. Mais le recours aux hélicoptères de combat montre que l'insurrection armée commence à sérieusement inquiéter le régime, qui ne parvient pas à reprendre certains quartiers de Homs, par exemple, malgré un siège de plusieurs semaines. D'autre part, les effectifs des rebelles pourraient croître si des armes plus sophistiquées parvenaient en quantité importante en Syrie.En effet, de nombreux militaires attendent avant de rejoindre l'insurrection. «Mon oncle est général à Hama, confie un réfugié syrien en Jordanie. On lui a demandé de rester dans l'armée pour nous livrer des renseignements sur les opérations en cours des pro-Bachar. Il rejoindra l'ASL le jour où nous aurons des armes performantes, ou quand nous disposerons d'une zone libérée.»
En première ligne face à la répression, ce sont eux, beaucoup plus que les opposants de l'étranger, qui compteront dans la Syrie de demain. Certains de ces groupes sont composés d'islamistes (Rijal Allah, par exemple), d'autres sont clairement d'inspiration salafiste (le bataillon Ahrar).
Si la mouvance liée à l'Armée libre commence à être bien connue, sa concurrente djihadiste reste opaque. Elle est incarnée par le Front al-Nosra, lié à la branche d'al-Qaida en Irak, qui a perpétré plusieurs attentats à la bombe sanglants contre des centres des services de renseignements à Damas.
D'une cinquantaine d'hommes à sa naissance l'an dernier, son effectif atteindrait 250 aujourd'hui. «Le Front fait partie de la mouvance al-Qaida depuis qu'il a été adoubé par plusieurs de ses organisations locales, comme al-Qaida dans la Péninsule arabique, en Irak, et l'Aqmi au Maghreb, qui ont publié les huit derniers communiqués du Front après avoir ignoré les huit premiers», affirme le spécialiste jordanien de la mouvance djihadiste Hassan Abou Hanieh.
Un Français tué à Homs
Mais, selon nos informations, le Front al-Nosra a été récemment décapité par les services de renseignements syriens. «Ils ont réussi à identifier les trois kamikazes - un Jordanien et deux Syriens - qui ont perpétré les attentats à Damas et dans la périphérie, assure une source informée. Des experts en explosifs étaient venus d'Irak. Cela montre que le régime a encore la capacité de remonter une filière terroriste et qu'al-Qaida n'a pas pris la main.»Entre les djihadistes et les autres groupes rebelles, les frictions tournent parfois à l'affrontement armé. Les factions djihadistes attirent des combattants étrangers, 500 à 600 au total. Parmi eux, un Français a trouvé la mort à Homs au printemps, selon une source officielle à Paris.
Après les appels d'Ayman al-Zawahiri, le chef d'al-Qaida central, c'est au tour du groupe djihadiste des Brigades Abdullah Azzam, du camp de réfugiés palestiniens d'Ein Héloué, au sud de Beyrouth, d'exhorter les musulmans à la guerre sainte contre «l'impie Bachar el-Assad». Mais pour ne pas aggraver les tensions avec l'ASL, sa dernière vidéo demande toutefois à ses militants de ne pas viser les civils avec leurs bombes.
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La rédaction