Par La Voix de la Russie | Selon les sondages, environ la moitié d’entre eux l’explique par la crainte pour la confidentialité de l’information mise en ligne. Le récent scandale de la surveillance du net par la NSA américaine n’a pas arrangé les choses. De l’avis des experts, cette désertion en masse amènera les propriétaires des réseaux sociaux à réfléchir à l’intérêt d’une collaboration si étroite avec les services de renseignement.« Le suicide virtuel » est le nom que les journalistes ont déjà attribué à la nouvelle tendance. Près de 9 millions d’utilisateurs aux États-Unis et 2 millions en Grande-Bretagne ont sacrifié leurs diaporamas et autres informations qu’ils avaient mis des années à rassembler sur leurs comptes Facebook.
Le Daily Mail britannique a récemment publié les résultats d’un sondage réalisé par l’Université de Vienne. En fait, les utilisateurs quittaient Facebook il y a déjà trois ans. 43% des interrogés ont avoué se retirer des réseaux sociaux par crainte d’ingérence dans leur vie privée. Une autre raison d’insatisfaction était le refus de participer au parotage stérile et la crainte de devenir dépendants du réseau social. Pourtant, le problème n’a fait que s’aggraver depuis, fait remarquer le professeur de l’Université de Vienne Stefan Striger qui avait dirigé l’étude :
Le fait que l’article dans le Daily Mail ait été publié au moment du scandale des surveillances pratiquées par la NSA, est une simple coïncidence. Mais cela montre cependant qu’il s’agit toujours d’un sujet d’actualité. Alors, il y a 3 ans, de nombreux utilisateurs s’étaient mis à quitter Facebok sur la crête du mécontentement et cette situation semble se reproduite maintenant.
La première vague d’exode avait été provoquée par l’expression maladroite du propriétaire du site Marc Zukkerberg qui a fait comprendre que les gens avaient une idée périmée sur la confidentialité sur Internet. Désormais, c’est l’ex-agent de la NSA Edward Snowden qui a mis le feu aux poudres en montrant que « le grand frère » surveillait de près le trafic internet en utilisant des logiciels sophistiqués et une escouade de collaborateurs. Après de telles révélations, l’évasion a pris un caractère de masse en touchant des millions d’utilisateurs.
Il est vrai cependant que tous les pays n’ont pas pris au sérieux la menace de surveillance et de perte de confidentialité. Selon le sondage réalisé par le site web de La Voix de la Russie, seuls 10% d’utilisateurs allemands ont supprimé leurs comptes et 16% ont commencé à faire plus attention à leurs données personnelles. Pour les visiteurs francophones, le pourcentage de désertion atteint 13% et 23% d’utilisateurs envisagent cette solution. Mais ce sont les utilisateurs anglophones qui ont développé une véritable phobie de la surveillance avec 57% des désertions contre seulement 4% pour les Russes.
Notons également que les utilisateurs en rupture avec le Facebook n’agissent pas sur le coup des émotions ou des considérations du moment. Il s’agit d’une décision bien réfléchie, a fait ressortir dans l’interview à La Voix de la RussieMichael Maisie, professeur de sociologie à l’Université de Cornell :
Il est très difficile de supprimer un compte parce que le Facebook s’y oppose par tous les moeyns. Il est plus simple de cesser de l’utiliser. De surcroît, en supprimant le compte, vous perdez tout son contenu y compris les photos. Rien n’est négligé pour en empêcher les utilisateurs et si les gens suppriment malgré tout leurs comptes, c’est un message très clair qui reflète leur inquiétude au sujet de la confidentialité de leurs données personnelles.
Cette tendance, va-t-il se maintenir et comment tout cela finira-t-il ? A cette question de notre radio répond Jim Killoks, directeur exécutif de la société britannique Open Rights spécialisée dans la protection des droits numériques.
Cela se répercutera forcément sur le business et le Facebook sera amputé d’une partie de ses revenus. Mais c’est plutôt un aspect positif car dans ce cas, les prestataires devront revoir leurs rapports avec les services de renseignement américains et faire plus d’attention aux lois qui permettent au gouvernement de surveiller l’information et de violer la confidentialité. Les lois américaines sont ainsi faites que les services de renseignement peuvent en principe se documenter sur tout individu qui les intéresse potentiellement, c’est maintenant de notoriété générale. Le gouvernement s’en lave les mains et je pense que l’opinion a un rôle à jouer pour corriger cette situation.
Il existe, il est vrai, un autre aspect du problème. C’est que la culture des utilisateurs dans l’espace Internet laisse toujours à désirer. Or, la confidentialité est facile à assurer en respectant tout simplement les règles d’hygiène lorsque vous naviguez sur Internet, estime le politologue mexicain Gabriel Carillo :
Quand j’utilise le Facebook, je veille à livrer le minimum de données personnelles. C’est ainsi que je me garde bien de donner mes numéros de téléphone, photos personnelles et numéros des cartes de crédit. Le Facebook est avant tout un mass média qui me permet de me tenir informé de ce qui se passe dans le monde et non pas une banque de données personnelles. A mon avis, bien des gens ne sont pas conscients de l’importance d’observer les règles d’hygiène dans l’espace Internet.
Après l’éclatement du scandale de la surveillance, les sociétés comme Facebook, Google et Yahoo, ont proposé d’introduite de nouvelles règles de « transparence » qui permettront aux utilisateurs de vérifier quelles informations et en quelles quantités sont recherchées par les services de renseignement. Les experts estiment que cette transparence peut être utile dans une certaine mesure. Pourtant, c’est aux autorités de franchir le pas décisif en limitant légalement la possibilité de surveillance sans ordonnance judiciaire correspondance. Tant que tel n’est pas le cas, les réseaux sociaux perdront les utilisateurs, et du même coup, les revenus.
Dans le contexte des révélations faites par Edward Snowden, La Voix de la Russie organise une discussion internationale par Internet concernant la protection des informations privées sur le web et le contrôle extérieur sur ces informations. Voici une sélection des citations les plus pertinentes.
Bernard Roger Chenal : De toute facon beaucoup d'informations sur Facebook sont fausses meme les dates de naissances. Ceci etant dit je suis toujours etonne que des gens puisse divulguer autant de renseignements. Un agent du contre espionnage francais a recemment explique pourquoi Facebook, et Copains d'avant etaient les meilleurs auxiliaires des espions. Avec Facebook et Twitter vous donnez vos gouts et vos opinions. Grace aux reseaux sociaux on se fait une opinion et une idee de la psychologir de la petsonne. Mais en France il existe au moins une dizaine de fichiers dont certains sont completement obsoletes et pas mis a jour.
Christian Nzuva : Le fermer n'arrangera rien parcequ'ils ont espionnés nos infos. C'est trop tard
Bidias Avomo Sonfack : J'ai toujours pensé que la notion de vie privée était incompatible avec les exigences de sécurité auxquelles nous faisons face de nos jours. Chacun peut aujourd'hui, de n'importe où se connecter sur internet, commercer avec un marchand d'arme et se faire livrer en toute discrétion. Pourtant, lorsqu'il y a meurtre quelque part c'est toujours le professionalisme des services de sécurité qu'on remet en question. À quoi peut bien servir à un agent de la NSA ma conversation avec une fille que je drague sur internet ? Celui qui ne fait rien d'illégale n'a pas à s'inquiéter et si surveiller nos conversation peut servir à prévenir les crimes ou faciliter les enquêtes policières, alors oui, je suis de tout coeur avec la NSA.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Nous vous invitons ici à donner votre point de vue, vos informations, vos arguments. Nous refusons les messages haineux, diffamatoires, racistes ou xénophobes, les menaces, incitations à la violence ou autres injures. Merci de garder un ton respectueux et de penser que de nombreuses personnes vous lisent.
La rédaction