Que cherche la France ? Quels buts poursuit-elle dans tous ses engagements à travers le monde ? Elle est partout, et en première ligne. Elle est la première à surenchérir dès qu’il s’agit de menacer un pays, de le mettre sous embargo, ou d’y envoyer un contingent. Elle ne se contente pas seulement d’être solidaire de ses partenaires ou d’appliquer des décisions prises en commun avec eux ou à l’échelle internationale. Mais, elle se croit toujours obligée de s’approprier la cause en cours comme si elle était la première concernée. Tous les problèmes du monde deviennent les siens. Tous les litiges internationaux passent par elle. Chez les humains, un tel comportement serait considéré comme un cas psychiatrique.
Tant qu’il y avait Sarkozy à la présidence de la République, nous croyions que le problème était conjoncturel. Ce ne pouvait être que le fait d’un homme et de son équipe, pensions-nous. Mais, il n’en était rien. Sarkozy est parti et rien n’a changé. Pire. Ça s’est aggravé. Partout où les Etats Unis sont engagés, le gouvernement français soutenu par les grands médias est en première ligne jouant à « touche pas à mon pote ». Ils sont devenus les premiers défenseurs de l’Amérique qui pourtant n’en a nul besoin et n’a que faire de leur ligne de front.
De tous les médias du monde, les pires détracteurs de Cuba, les plus grands pourfendeurs de Chavez, les plus virulents contre l’Iran, les plus engagés contre la Syrie, pour ne parler que de ceux-là, ce sont les médias français, juste derrière ceux des Etats-Unis. Parmi toutes ces cibles désignées à la vindicte, il n’y en a pas une seule qui ait fait quoi que ce soit à la France. Leur seul tort est d’avoir été décrétées ennemies de la nation américaine par Washington. Pour nos médias, dans le domaine international, l’opinion des français compte pour rien. Seule celle des américains compte. S’il faut aboyer contre la Corée du Nord, la Chine ou la Russie, la meute est toujours prête, allant chercher son inspiration outre-Atlantique et s’efforçant d’aboyer encore plus fort pour bien afficher sa fidélité.
Pendant que les médias aboient, les dirigeants politiques parcourent le monde, insultant, s’indignant, menaçant, armant, bombardant toute cible ayant le malheur de se trouver dans le collimateur de la Maison Blanche. Dans les années 2000, Georges Bush avait réussi, avec son mépris du reste du monde et sa politique du « avec nous ou contre nous », à isoler et à faire haïr les Etats-Unis comme jamais auparavant. L’arrivée d’Obama vit un changement notable de cette politique, au moins dans sa forme, surtout vis-à-vis de l’Europe. Le nouveau président réussit à se rattacher la fidélité de ses alliés, fidélité nécessaire pour la continuation du programme hégémonique de son pays. Avec quelques caresses dans le sens du poil et quelques flatteries, à la manière dont on s’attache la fidélité de son chien, il réussit à rétablir la situation. Malheureusement, la France est en train de commettre la même erreur que Georges Bush. Elle se détache peu à peu de tous ses anciens amis non occidentaux et est en train de s’en faire haïr. Elle se comporte comme si le monde était divisé en deux. D’un côté il y a les pays occidentaux représentant la civilisation, et de l’autre le reste du monde dont la gestion revient à l’Occident. On comprend alors que l’un des tous premiers symboles du mandat de François Hollande fut Jules Ferry. Si nous n’avions pas compris le message, il est clair désormais.
Mais le danger pour la France ne vient pas seulement de ses ex-amis aujourd’hui méprisés. Il pourrait également venir de ses amis européens, dont certains sont parfaitement conscients de la vraie nature des rapports Europe-USA. Ils savent qu’ils ne sont que des vassaux, mais, étant donnée la conjoncture économique internationale, faire bloc est plus qu’une nécessité. Leur survie en dépend. Cependant, leur dépendance totale au système n’entraîne pas, pour autant, l’adhésion totale à toutes les décisions impérialistes des USA dont la France est le porte-étendard. On les a vus s’engager, à reculons pour beaucoup, dans le conflit libyen conduit par la France et la Grande Bretagne. Il en est de même en Syrie où l’activisme franco-britannique n’est que modérément suivi par les autres européens. Pour le Mali, c’est encore pire. Déjà, au début de l’opération Serval, Laurent Fabius avait dû prendre son bâton de pèlerin pour obtenir du bout des lèvres et après mille tractations, tergiversation et reculades, un soutien de ses partenaires. Aujourd’hui, il en est réduit à quémander 30 soldats à ses meilleurs amis, et à batailler pour chaque soldat. Le 13 mars, le Monde Afrique titrait : « Bêtise et pingrerie de l’Europe au Sahel ». Le Monde Afrique interprète cette pingrerie comme un désintérêt. Ce n’est pas que cela. Ce serait plutôt que l’Europe ne se sent pas du tout concernée par l’aventurisme français et en aurait même peur. Après s’être tiré une balle dans le pied avec l’embargo pétrolier contre l’Iran, imposé sous la pression des Etats-Unis et relayé avec un zèle jamais vu par la France, les européens se disent : « où vont-ils encore nous mener ces français ? ».
Les derniers développements en Syrie montrent, s’il en était besoin, le bellicisme du gouvernement français. Au lendemain du voyage du vice- empereur, Shimon Peres, on assiste, comme par hasard, à un branlebas de combat de la part de la Grande Bretagne et de la France pour ré-attiser encore plus le feu syrien. Ils ne parlent même plus de rebelles syriens, mais de résistants. Ils veulent les armer pour stopper le nombre de morts… Une fois armés ces « résistants » vont avoir à combattre non seulement l’Armée syrienne, mais aussi le peuple syrien qui est en train de s’armer pour résister aux « résistants ». Puisque Mr Fabius tient aux mots, comment pourrait-on appeler ces gens qui défendent leur patrie, leurs maisons, leurs familles, contre des agresseurs étrangers, financés et armés par l’étranger ? Quels mots pourraient correspondre à ce peuple devenu combattant par la force des choses, armé et équipé par ce « gouvernement dictatorial » sensé être son ennemi ? Seuls Fabius et Hague semblent n’avoir aucun problème avec ça. Ils ne voient aucun inconvénient à armer ouvertement des terroristes, et demandent la levée de l’embargo sur les armes à destination des valeureux combattants djihadistes. Les autres européens vont-ils suivre ? Rien n’est moins sûr, même si cela n’empêchera rien. Déjà Angela Merkel tergiverse et prône la prudence, car elle sait que l’Iran et la Russie ne resteront pas les bras croisés. Ils le savent tous, d’ailleurs, mais Fabius n’en a cure.
Chacun des 25 autres partenaires européens agira à sa guise, en fonction des intérêts de son pays. Car eux voient bien ce qui se passe. Ils ne semblent pas du tout convaincus que les résultats attendus de l’aventurisme franco-britannique seront au rendez-vous. Ils voient aussi que le monde bouge, y compris en terme de puissances. Dans ce contexte, ils savent que servir aveuglément un maître malade n’est pas viable à long terme. Pendant que la France fonce, la tête dans le guidon, ils ménagent prudemment l’avenir, la laissant surenchérir à tout ce que fait ou décide Washington. Leur manière de trainer les pieds pour suivre la France au Mali ou en Syrie semble indiquer qu’ils ne sont pas prêts à se laisser entrainer dans n’importe quelle aventure. Ne pouvant, ouvertement, refuser de coopérer avec un allié, il est à craindre qu’un jour ils seront tentés de laisser la France s’enliser toute seule dans ses entreprises.
Les occasions d’enlisement ne manquent pas, en effet. Il suffit de se rappeler que la France et les Etats-Unis sont les seuls pays qui aient des bases militaires un peu partout dans le monde. Ce sont également les deux seuls pays à effectuer, en dehors de toute coalition internationale, des interventions armées sur des sols étrangers, en violation flagrante de la souveraineté des peuples. Dans une telle situation, la France risque un jour de payer cher la politique néo-bushiste menée par son gouvernement.
Avic
http://avicennesy.wordpress.com/
Tant qu’il y avait Sarkozy à la présidence de la République, nous croyions que le problème était conjoncturel. Ce ne pouvait être que le fait d’un homme et de son équipe, pensions-nous. Mais, il n’en était rien. Sarkozy est parti et rien n’a changé. Pire. Ça s’est aggravé. Partout où les Etats Unis sont engagés, le gouvernement français soutenu par les grands médias est en première ligne jouant à « touche pas à mon pote ». Ils sont devenus les premiers défenseurs de l’Amérique qui pourtant n’en a nul besoin et n’a que faire de leur ligne de front.
De tous les médias du monde, les pires détracteurs de Cuba, les plus grands pourfendeurs de Chavez, les plus virulents contre l’Iran, les plus engagés contre la Syrie, pour ne parler que de ceux-là, ce sont les médias français, juste derrière ceux des Etats-Unis. Parmi toutes ces cibles désignées à la vindicte, il n’y en a pas une seule qui ait fait quoi que ce soit à la France. Leur seul tort est d’avoir été décrétées ennemies de la nation américaine par Washington. Pour nos médias, dans le domaine international, l’opinion des français compte pour rien. Seule celle des américains compte. S’il faut aboyer contre la Corée du Nord, la Chine ou la Russie, la meute est toujours prête, allant chercher son inspiration outre-Atlantique et s’efforçant d’aboyer encore plus fort pour bien afficher sa fidélité.
Pendant que les médias aboient, les dirigeants politiques parcourent le monde, insultant, s’indignant, menaçant, armant, bombardant toute cible ayant le malheur de se trouver dans le collimateur de la Maison Blanche. Dans les années 2000, Georges Bush avait réussi, avec son mépris du reste du monde et sa politique du « avec nous ou contre nous », à isoler et à faire haïr les Etats-Unis comme jamais auparavant. L’arrivée d’Obama vit un changement notable de cette politique, au moins dans sa forme, surtout vis-à-vis de l’Europe. Le nouveau président réussit à se rattacher la fidélité de ses alliés, fidélité nécessaire pour la continuation du programme hégémonique de son pays. Avec quelques caresses dans le sens du poil et quelques flatteries, à la manière dont on s’attache la fidélité de son chien, il réussit à rétablir la situation. Malheureusement, la France est en train de commettre la même erreur que Georges Bush. Elle se détache peu à peu de tous ses anciens amis non occidentaux et est en train de s’en faire haïr. Elle se comporte comme si le monde était divisé en deux. D’un côté il y a les pays occidentaux représentant la civilisation, et de l’autre le reste du monde dont la gestion revient à l’Occident. On comprend alors que l’un des tous premiers symboles du mandat de François Hollande fut Jules Ferry. Si nous n’avions pas compris le message, il est clair désormais.
Mais le danger pour la France ne vient pas seulement de ses ex-amis aujourd’hui méprisés. Il pourrait également venir de ses amis européens, dont certains sont parfaitement conscients de la vraie nature des rapports Europe-USA. Ils savent qu’ils ne sont que des vassaux, mais, étant donnée la conjoncture économique internationale, faire bloc est plus qu’une nécessité. Leur survie en dépend. Cependant, leur dépendance totale au système n’entraîne pas, pour autant, l’adhésion totale à toutes les décisions impérialistes des USA dont la France est le porte-étendard. On les a vus s’engager, à reculons pour beaucoup, dans le conflit libyen conduit par la France et la Grande Bretagne. Il en est de même en Syrie où l’activisme franco-britannique n’est que modérément suivi par les autres européens. Pour le Mali, c’est encore pire. Déjà, au début de l’opération Serval, Laurent Fabius avait dû prendre son bâton de pèlerin pour obtenir du bout des lèvres et après mille tractations, tergiversation et reculades, un soutien de ses partenaires. Aujourd’hui, il en est réduit à quémander 30 soldats à ses meilleurs amis, et à batailler pour chaque soldat. Le 13 mars, le Monde Afrique titrait : « Bêtise et pingrerie de l’Europe au Sahel ». Le Monde Afrique interprète cette pingrerie comme un désintérêt. Ce n’est pas que cela. Ce serait plutôt que l’Europe ne se sent pas du tout concernée par l’aventurisme français et en aurait même peur. Après s’être tiré une balle dans le pied avec l’embargo pétrolier contre l’Iran, imposé sous la pression des Etats-Unis et relayé avec un zèle jamais vu par la France, les européens se disent : « où vont-ils encore nous mener ces français ? ».
Les derniers développements en Syrie montrent, s’il en était besoin, le bellicisme du gouvernement français. Au lendemain du voyage du vice- empereur, Shimon Peres, on assiste, comme par hasard, à un branlebas de combat de la part de la Grande Bretagne et de la France pour ré-attiser encore plus le feu syrien. Ils ne parlent même plus de rebelles syriens, mais de résistants. Ils veulent les armer pour stopper le nombre de morts… Une fois armés ces « résistants » vont avoir à combattre non seulement l’Armée syrienne, mais aussi le peuple syrien qui est en train de s’armer pour résister aux « résistants ». Puisque Mr Fabius tient aux mots, comment pourrait-on appeler ces gens qui défendent leur patrie, leurs maisons, leurs familles, contre des agresseurs étrangers, financés et armés par l’étranger ? Quels mots pourraient correspondre à ce peuple devenu combattant par la force des choses, armé et équipé par ce « gouvernement dictatorial » sensé être son ennemi ? Seuls Fabius et Hague semblent n’avoir aucun problème avec ça. Ils ne voient aucun inconvénient à armer ouvertement des terroristes, et demandent la levée de l’embargo sur les armes à destination des valeureux combattants djihadistes. Les autres européens vont-ils suivre ? Rien n’est moins sûr, même si cela n’empêchera rien. Déjà Angela Merkel tergiverse et prône la prudence, car elle sait que l’Iran et la Russie ne resteront pas les bras croisés. Ils le savent tous, d’ailleurs, mais Fabius n’en a cure.
Chacun des 25 autres partenaires européens agira à sa guise, en fonction des intérêts de son pays. Car eux voient bien ce qui se passe. Ils ne semblent pas du tout convaincus que les résultats attendus de l’aventurisme franco-britannique seront au rendez-vous. Ils voient aussi que le monde bouge, y compris en terme de puissances. Dans ce contexte, ils savent que servir aveuglément un maître malade n’est pas viable à long terme. Pendant que la France fonce, la tête dans le guidon, ils ménagent prudemment l’avenir, la laissant surenchérir à tout ce que fait ou décide Washington. Leur manière de trainer les pieds pour suivre la France au Mali ou en Syrie semble indiquer qu’ils ne sont pas prêts à se laisser entrainer dans n’importe quelle aventure. Ne pouvant, ouvertement, refuser de coopérer avec un allié, il est à craindre qu’un jour ils seront tentés de laisser la France s’enliser toute seule dans ses entreprises.
Les occasions d’enlisement ne manquent pas, en effet. Il suffit de se rappeler que la France et les Etats-Unis sont les seuls pays qui aient des bases militaires un peu partout dans le monde. Ce sont également les deux seuls pays à effectuer, en dehors de toute coalition internationale, des interventions armées sur des sols étrangers, en violation flagrante de la souveraineté des peuples. Dans une telle situation, la France risque un jour de payer cher la politique néo-bushiste menée par son gouvernement.
Avic
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La rédaction