Pendant un an, en première année de Master, j’ai eu la chance de côtoyer Camille Jung, un passionné du web au contact duquel j’ai beaucoup appris. Fort de cette rencontre, j’ai décidé de vous le présenter à travers une interview dans laquelle il vous dévoilera son quotidien de traffic manager, un métier qu’il a longtemps exercé chez Becquet (groupe 3 Suisses International) et maintenant en agence.
Salut Benjamin et merci pour cette interview ! J’ai 24 ans, et je viens d’obtenir mon master II à l’IMMD de Roubaix, en parcours e-commerce. Avant cela j’ai obtenu une Licence Ingénierie du Web et du Multimédia, et un DUT Techniques de Commercialisation.
J’ai choisi de faire mes études en alternance à partir de la Licence, il y a trois ans donc. En effet, dans le web, cela me paraît essentiel de côtoyer les outils, et d’être dans le feu de l’action. De ce fait j’ai fait un an et demi en agence, et deux ans chez l’annonceur. Deux mondes différents et de bien belles expériences !
Le web est un vaste domaine qui englobe une multitude de métiers à la fois différents et complémentaires. Pourquoi avoir opté pour le traffic management ? Quelles en sont les clefs ?
Le traffic manager doit donc être à l’affut des nouveautés, avoir une vision tournée vers les résultats, et aimer les chiffres.
C’est un secteur passionnant car varié, de par le large spectre de leviers d’acquisitions de trafic à disposition. C’est aussi un métier où il faut avoir une forte culture web ainsi qu’une approche centrée sur retour sur investissements. J’aime beaucoup l’aspect chiffré et la mesure des résultats. Le traffic manager doit donc être à l’affut des nouveautés, avoir une vision tournée vers les résultats, et aimer les chiffres.
Comment devient-on traffic manager en 2012 ?
Beaucoup d’entreprises demandent un Bac +5 mais je suis persuadé que la clé de la réussite ce sont surtout les projets personnels et la passion pour le web. Les techniques de génération de trafic évoluent rapidement et cela nécessite une veille du secteur importante.
Les personnes intéressées par le métier devraient se créer un blog sur un sujet qui les intéresse et tester différentes méthodes pour gagner en trafic. Par exemple, Adwords offre facilement des tickets de 75 euros offerts : c’est déjà bien pour se familiariser avec l’interface et tester quelques trucs.
Particulièrement efficace pour générer du trafic, le community management est une tâche fréquemment confiée aux stagiaires. Cette tendance ne traduit-elle pas selon toi une mauvaise prise de conscience de son importance de la part des entreprises ?
Lorsque des problèmes surgissent, il est souvent bien trop tard pour se réveiller.
Même si pour certaines entreprises, les réseaux sociaux ne sont pas un canal apporteur de chiffre d’affaire, la problématique se pose tout de même car les clients parleront de la marque sur ces réseaux. La stratégie à adopter (ce qu’on y dit, ce qu’on répond, dans quel but nous y sommes) doit être réfléchie avec le top management. Après, un stagiaire peut faire un très bon travail, mais clairement le top management doit mettre son nez dedans. Lorsque des problèmes surgissent, il est souvent bien trop tard pour se réveiller.
Tu es plutôt Facebook, Twitter, ou Google Plus ?
Essentiellement Twitter pour ma veille et des discussions sur le web en général. Facebook aussi, car il y a parfois des discussions intéressantes. Google Plus je n’ai toujours pas accroché… J’ai bien un profil, mais j’ai dû aller dessus deux fois.
A propos de Facebook, considères-tu ses débuts laborieux en bourse comme les prémices d’un éventuel déclin ?
Je pense que Facebook est profondément ancré dans les usages des internautes, et que de ce fait le site ne va pas être délaissé demain. Par contre ce qui est plus inquiétant, c’est le manque de stratégie que semble avoir Facebook pour le mobile, notamment ce qui concerne la publicité et donc leur source de revenus. Pierre-Olivier Carles, dont je recommande la lecture de son blog, a écrit une excellente note à ce sujet.
Et Google Plus, tu y crois ?
Si je prends mon propre exemple, pas tellement. Je n’ai pas encore trouvé ce que Google Plus pouvait m’apporter. J’ai des listes sur Facebook pour segmenter mes publications, j’ai Twitter pour ma veille. Du point de vue des marques, il faut bien sûr voir à quelle cible on veut s’adresser, et également quelles sont les conséquences en terme de référencement naturel.
Comme n’importe quel métier du web, le community management nécessite une veille régulière. Comment la gères-tu au quotidien ? As-tu des bons filons (blogs, comptes Twitter…) à nous faire partager ?
Je réalise cette veille essentiellement grâce à Twitter. Pour gagner en productivité, je regarde ma timeline, le matin en me levant, le midi, puis le soir.
Ensuite, j’ai quelques « Google Alert » sur des sujets ou leviers d’acquisition trafic particuliers.
Au niveau des comptes, je recommande @kxrz qui postent toujours des choses intéressantes et @pocarles dont les articles sont particulièrement réfléchis et intéressants.
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Enfin, sur le marketing en général @sebastiendurand publie toujours des articles pertinents.
Plus qu’un métier, le community management est pour toi une passion exprimée notamment à travers des projets comme Visiter New-York et plus récemment Visiter le Québec. Peux-tu nous en dire plus à leur sujet ?
J’ai véritablement plaisir à rendre service aux lecteurs de ces deux sites. Ce sont deux sujets qui me passionnent et pour lesquels j’aime donner des conseils. C’est également des lieux où je peux savoir quelles thématiques intéressent le plus nos lecteurs, ce qu’ils veulent.
Pour finir, aurais-tu des conseils à préconiser à toutes celles et ceux qui souhaiteraient eux aussi se lancer dans le traffic management ?
Etre curieux, et surtout avoir des projets personnels. Selon où vous habitez, vous rendre dans des apéros blogueurs/web est aussi une bonne façon d’avoir des discussions intéressantes, et de rencontrer des personnes brillantes et sympathiques !
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