Comme convenu, j’entends rendre compte ici de la convention républicaine à Tampa. Celle-ci a une importance majeure. Les sondages ces derniers jours, depuis le choix de Paul Ryan comme candidat à la vice-présidence par Mitt Romney, montrent un frémissement susceptible de faire la différence, bien que rien ne soit encore joué.
Et bien que le camp Obama ait initialement déclaré être très « heureux » de ce choix puisqu’il place la réforme des systèmes sociaux au centre des débats, l’humeur doit y être différente aujourd’hui : Ryan et Romney se sont montrés offensifs sur l’Obamacare et la nécessité de réformer Medicare, et ils apparaissent comme les plus crédibles sur ce dossier, y compris chez les personnes âgées que le camp Obama s’est pourtant efforcé d’effrayer à coups d’annonces débiles et sordides.
L’enjeu de la convention de Tampa est d’abord de montrer que le projet Ryan-Romney est crédible, fécond, porteur d’avenir. C’est tout à fait possible. Ce sera l’objet du discours de Paul Ryan et du discours de Mitt Romney lui-même.
L’enjeu de la convention de Tampa est ensuite de faire découvrir aux Américains qui ne le connaîtraient pas encore, l’être humain Mitt Romney.
Cela a été l’objet de l’intervention de son épouse Ann Romney. Et elle s’est fort bien acquittée de sa tâche en retraçant la trajectoire de Mitt Romney, et ce qu’ils ont accompli en commun. L’histoire de Mitt et Ann Romney est une « success story » comme les Américains les apprécient, et elle a l’avantage d’être vraie. Ann Romney a aussi rappelé ce que Mitt Romney ne pouvait rappeler lui-même, la générosité et l’esprit de charité chrétienne dont il a fait preuve toute sa vie, et la façon honnête et scrupuleuse dont il a géré ses affaires. Contrairement à ce qui se dit et se dira encore en France, Romney, au temps où il s’occupait de Bain Capital, a créé des emplois par milliers, a assuré le succès d’entreprises, fait légitimement fortune. Il a décidé ensuite de vivre de ses investissements. Le discours d’Ann Romney semble avoir touché au cœur de nombreux Américains, Tant mieux. Elle a terminé son propos en disant : « cet homme ne vous décevra pas ». Ai-je eu tort d’y voir une allusion à un homme qui parlait d’espoir et de changement, et qui a déçu ceux qui se sont laissés prendre aveuglément à ses propos ?
Le troisième enjeu de la convention de Tampa est de montrer le parti républicain comme le parti de la responsabilité et de la confiance en le futur de l’Amérique.
Si Paul Ryan et Mitt Romney reviendront sur ce thème, cela a aussi été le thème du discours de Chris Christie, gouverneur du New Jersey, et l’une des figures de proue du nouveau parti républicain, celui d’après l’élan revivifiant apporté par les tea parties. Le discours de Christie a été, comme d’habitude, puissant, charismatique. Il a insisté sur la responsabilité et a souligné qu’il valait mieux pour les Etats-Unis être respectés qu’être aimés, et que si le respect pouvait conduire à l’amour, ce serait alors un amour plus solide et plus fondé qu’un amour basé sur les subterfuges et la séduction. Après quatre années de subterfuges et de destruction du respect que le reste du monde pouvait avoir pour les Etats-Unis, ces propos étaient indispensables. Christie a déclaré aussi, et cela pourrait être, après tout, le filigrane de la convention, qu’il croyait en un « deuxième siècle américain », et que ce siècle pouvait advenir si les Américains le voulaient. Il aurait pu ajouter que l’alternative à ce « deuxième siècle américain » serait une Amérique en déclin et un monde au bord du chaos. Il ne l’a pas fait, mais c’était implicite dans chacune de ses phrases.
Le quatrième enjeu de la convention de Tampa est de souligner l’immense faillite laissée par Obama.
C’est à ce sujet que devait être consacrée la journée de lundi. Si celle-ci a été supprimée en raison du passage de la tempête Isaac, il n’en est pas moins resté des éléments, qu’on a trouvé dans deux discours remarquables et dont on parlera peu ou pas du tout en France. Le premier est celui d’Artur Davis, ancien membre démocrate du Congrès, l’un des premiers membres du Congrès à avoir apporté son soutien à Obama. Artur Davis a reconnu, avec humilité, qu’il s’était trompé concernant Obama, et a montré que celui-ci était un imposteur, ce dont je n’ai personnellement jamais douté. Il a aussi souligné que le parti démocrate était entré dans une dérive vers la gauche et l’extrême gauche sectaire, ce que je n’ai cessé de constater là encore. Le deuxième est celui d’une jeune femme candidate à un poste de représentante en Utah, Mia Love : dans un discours très éloquent, cette jeune femme de trente-sept ans a véritablement mis en pièce l’ensemble de l’action d’Obama, et soulevé l’enthousiasme.
Je dois l’ajouter : Artur Davis et Mia Love sont noirs. Il y a tout un ensemble de politiciens noirs conservateurs d’une immense qualité au sein du parti républicain aujourd’hui. Aux noms déjà cités, il faut ajouter ceux d’Allen West, qui aura, j’espère, un brillant avenir, celui de Tim Scott, représentant de Caroline du Sud, celui d’Herman Cain, ou celui de David Webb, l’un des responsables des tea parties. Celui qui précédera Mitt Romney à la tribune jeudi soir est Marco Rubio, hispanique d’origine cubaine, conservateur, Sénateur de Floride.
Je dois le souligner : il existe effectivement aujourd’hui un nouveau parti républicain, porteur de toute une nouvelle génération de femmes et d’hommes incarnant l’espoir, la confiance, l’Amérique fidèle aux principes des pères fondateurs et l’Amérique du futur, celle d’un « deuxième siècle américain », comme l’a dit Chris Christie.
Les sondages restent très serrés. Tout peut arriver. Mais il y a clairement aujourd’hui un enthousiasme et une détermination dans le camp républicain et conservateur. Il y a clairement des propositions solides et cohérentes dans le camp républicain et conservateur. Il n’existe pas, au sein de la gauche démocrate, de femmes et d’hommes de la qualité de ceux qui foisonnent aujourd’hui chez les républicains et les conservateurs. Au sein de la population américaine, deux fois plus de gens se définissent comme conservateurs que comme « liberals », le mot utilisé par la gauche aux Etats-Unis pour se désigner elle-même.
Le film de Dinesh D’Souza, ‘2016, Obama’s America’ remporte un succès très vaste. Il ne sortira sans doute pas en France et des articles grotesques à son sujet sont parus, dans Le Monde, entre autres : je devrai en parler pour rétablir la vérité. D’Souza montre ce que je montre dans mon livre « Le désastre Obama » : qu’Obama est un homme d’extrême gauche anti-occidental qui entend détruire la puissance des Etats-Unis.
Un autre film a été diffusé à Tampa et présenté sur Foxnews, ‘The Hope and The Change’. Il porte sur les remords d’acheteurs ayant voulu du produit Obama il y a quatre ans et qui se sont aperçus qu’ils s’étaient trompés sur la marchandise. Je devrai en parler aussi. C’est un film dévastateur. On y voit, entre autres, des hommes tels qu’Artur Davis. Je suis certain que ce film ne sortira pas en France.
Un troisième film, tout aussi dévastateur est en salle aux Etats Unis : ‘Runaway Slave’. C’est un film consacré aux noirs conservateurs, qui se définissent eux-mêmes comme des « esclaves ayant échappé à la plantation ». L’esclavage dont ils parlent est celui créé par les assistances sociales démocrates, et la plantation dont ils parlent est le parti démocrate. On y entend Herman Cain, Allen West, mais aussi l’un des grands penseurs de ce temps, Thomas Sowell.
Les sondages restent très serrés, disais-je. Tout peut arriver. On peut noter néanmoins une étrangeté : plus de soixante pour cent des Américains pensent que le pays va dans la mauvaise direction, plus de soixante dix pour cent sont inquiets pour le futur de l’Amérique et pensent qu’elle est en déclin.
Obama continue à faire campagne sur la base de la peur et de la diffamation : il ne peut faire campagne sur son bilan, qu’il faut être abruti, démocrate rémunéré pour être démocrate, ou commentateur français pour trouver positif (Obama lui-même se garde d’en parler), il ne peut faire campagne sur un projet, il lui reste la boue, et l’espoir de faire voter les assistés en échange d’un chèque de fin de mois.
S’il pouvait se faire réélire sur ces bases, ce serait un jour très sombre pour la démocratie et la liberté.
A Romney et Ryan d’éviter que ce jour très sombre ne vienne. J’attends leurs discours. Et j’en rendrai compte ici. Il reste deux mois de campagne. Il reste la convention démocrate, dont je rendrai compte aussi.
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© Guy Millière pour www.Dreuz.info
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PS: Je n’ai pas parlé de Ron Paul. Celui-ci se retire de la politique. Le courant libertarien sera davantage marginalisé encore. Tant mieux, dirai-je. Le courant libertarien peut tenir un discours pertinent quand il se limite strictement à l’économie : dès qu’il sort de ce domaine, il devient une nuisance, et adopte, dans le domaine de la politique étrangère par exemple, des positions qui paraîtraient trop irréalistes et délirantes à la plupart des gauchistes. Fidèle à lui-même, Ron Paul a déclaré que s’il était président, Ben Laden serait toujours vivants, le régime de Téhéran pourrait dormir tranquille, et les victimes du 11 septembre seraient toujours vivantes car al Qaida n’aurait eu aucune raison d’exister. Je préfère ne pas commenter…
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