L’idylle avait débuté en 2003, quand Nicolas Sarkozy s’était rendu, une première pour un ministre de l’intérieur, au Bourget pour le Congrès de l’Union des Organisations Islamistes de France (l’UOIF), une organisation inspirée par l’idéologie des Frères Musulmans.
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Ovationné mais hué
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Il y avait été ovationné pour son «courage» dans l’organisation du culte musulman mais hué, en abordant la question du voile, par une salle comble dans laquelle les hommes étaient séparés des femmes. Le ministre, futur Président de la République, avait pensé qu’en offrant, au sein du Conseil français du culte musulman, des responsabilités à l’UOIF, il permettrait à cette association, déjà la plus importante à l’époque, et à ses dirigeants d’assouplir leur radicalité et de mieux s’intégrer à la société française.
Pierre Joxe, Charles Pasqua, Jean Pierre Chevènement, tour à tour ministres de l’intérieur et des cultes avaient voulu, avant lui, réglementer l’organisation du culte musulman mais sans grand succès. En s’appuyant sur l’UOIF, Nicolas Sarkozy espérait œuvrer à la naissance de l’islam de France. Ce fut un échec car il avait refusé de voir que l’UOIF représentait en France la mouvance islamique intégriste et qu’il avait méconnu l’idéologie des Frères Musulmans, qui acceptent le principe des élections et leur validité, comme on peut le constater, en Tunisie, en Egypte au Maroc, tout en gardant pour objectif, l’institution d’un état islamique fondé sur la charia.
Fin de la lune de miel
Les relations se sont distendues entre l’UOIF et Nicolas Sarkozy ; la lune de miel aura été de courte durée; elle n’a pas dépassé le cap de l’élection présidentielle de 2005 où la priorité pour le futur président était d’attirer à lui l’électorat du Front National. Durant ces cinq dernières années les imams fondamentalistes ont été présents chaque année au Congrès de l’UOIF au Bourget devant des foules de plus en plus nombreuses. Ils n’ont cessé de venir, en France et en Europe prêcher la haine, la violence et l’antisémitisme, vendre leur littérature et leurs cassettes, sans qu’on s’y oppose sérieusement.
Mais, après l’horrible tuerie de Montauban et de Toulouse, où des soldats ont été assassinés parce que musulmans ils portaient l’uniforme français, où des enfants et un professeur ont été abattus, à bout portant, par un djihadiste parce qu’ils étaient juifs, le divorce d’avec l’UOIF est consommé : on épluche la liste des invités à la vingt neuvième rencontre annuelle des musulmans de France qui se tiendra, au Bourget du 06 au 09 avril, on expulse, on interdit pour certains l’entrée sur le territoire français.
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Les maitres à penser
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En 2012, nouvelle élection présidentielle, l’enjeu reste le même pour Nicolas Sarkozy, s’il veut avoir des chances d’être réélu, il lui faut à nouveau récupérer les voix du Front National, donc, insister sur les thèmes de l’islam, de l’immigration et de l’identité nationale, mais les tueries de Montauban et de Toulouse ne peuvent être instrumentalisées pour gagner des voix, ce serait obscène. Je veux croire ce qu’explique l’entourage de M. Guéant «Au-delà de la présidentielle, c’est bien Toulouse qui a changé la donne».
Publié par J. BENILLOUCHE à l’adresse 13:14
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La rédaction