La mort subite le 21 août du Premier ministre éthiopien Meles Zenawi risque d’entraîner des conséquences graves pour l’Ethiopie, mais aussi pour toute la région. Car il s’agit du deuxième pays de l’Afrique après le Nigeria par la population.
Mais il y a non moins d’hommes politiques, principalement d’opposition, et presque toutes les organisations mondiales des Droits de l’Homme qui n’éprouvent aucun regret à sa disparition.
Pour eux le dirigeant éthiopien était un Staline et un Tito à la façon africaine. S’il était Janus, il avait de multiples faces et non deux, en montrant à ses vis-à-vis à l’étranger celle qu’on attendait de lui. Il a commencé ses activités politiques comme un partisan convaincu du communisme à l’albanaise, pour se transformer très vite en anglophile déclaré, amateur et connaisseur de Shakespeare, dont il pouvait citait de mémoire des sonnets entiers.
Mais à l’intérieur du pays il était dictateur, tyran et usurpateur.
Voici ce qu’en dit Alexandre Tkatchenko, qui dirige le Centre de l’étude des pays d’Afrique du Nord et de la Corne d’Afrique auprès de l’Académie russe des sciences.
« Le mérite, peut-être, principal de Meles Zenawi comme dirigeant de l’Ethiopie est d’avoir mis fin à la guerre civile entre l’Ethiopie et l’Erythrée, d’avoir donné une solution civilisé au problème de l’autodétermination de l’Erythrée. Sous Meles Zenawi on a réussi quand même à stabiliser la situation dans ce pays multiethnique et pluriconfessionnel après la guerre civile du début des années 90 du siècle dernier et le renversement du régime de Mengistu Hailé Mariam ».
Pour le moment c’est l’adjoint de Zenawi, Hailé Mariam Desalegn, qui assume la fonction de Premier ministre par intérim. On le considère comme une figure politique provisoire. Beaucoup dépendra de ce qui va prendre sa place dans un avenir immédiat.
Avec le départ de ce dirigeant fort et dur la situation en Ethiopie peut changer vite et de façon catastrophique. M. Zenawi appartient à une minorité représentant près de 6,2 % de la population. Les ressortissants d’autres groupes ethniques, constituant plus de 62 %, vont à peine suivre le choix d’un nouveau dirigeant au sein d’une minorité agressive
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