Depuis janvier, un groupe d’une quarantaine d’exilés syriens se réunit secrètement place de l’église Saint-Louis à Berlin, dans les locaux de la Stiftung Wissenschaft und Politik. Si cette fondation est financée par le patronat allemand, les réunions le sont par les départements US d’État et de la Défense. Elles sont présidées par Steven Heydemann, un double national US-Israélien, qui a longtemps travaillé pour la CIA [1], avant de devenir chercheur à l’US Institute of Peace. Cet organisme, qui fournit le cadre officiel des réunions est —contrairement à ce que pourrait laisser supposer son intitulé— un paravent du Pentagone [2]. Non sans surprise, le ministère suisse des Affaires étrangères est associé à ce projet.
Le programme est intitulé « Le jour d’après. Soutenir une transition démocratique en Syrie » [3]. Dans le vocabulaire orwellien de Washington, « transition démocratique » signifie le passage du président élu et plébiscité par le peuple syrien Bachar el-Assad à un président choisi par les puissances occidentales ; et l’expression « jour d’après » désigne la période suivant le renversement du régime syrien par ces mêmes puissances occidentales.
Alors que les Syriens approuvaient par référendum une nouvelle constitution [4], le groupe de travail en rédigeait une autre. Il définissait aussi ce que serait la politique du futur gouvernement syrien. Le document final a été présenté par la secrétaire d’État US, Hillary Clinton, au président du Conseil national syrien, Abdel Bayset Syda [5], lors de la 3e conférence des Amis de la Syrie à Paris, le 6 juillet. M. Syda a accepté de mettre en œuvre cette « feuille de route ».
[1] Selon un schéma classique, cette activité était couverte par la Fondation Ford, par l’US Information Agency et par la Freedom House.
[2] L’US Institute of Peace a été créé en même temps que la National Endowment for Democracy, dont il est le pendant. Sur les documents du Congrès, son budget figure dans celui du Pentagone, tandis que celui de la NED est rattaché au département d’État.
[3] “The day after : Supporting a democratic transition in Syria”
[4] « La Constitution de la République arabe syrienne 2012 », Réseau Voltaire, 26 février 2012.
[5] La presse occidentale a pris l’habitude d’orthographier le nom de M. Syda en ajoutant un « a », en « Sayda », de manière à éviter la confusion avec la maladie du même nom.
Le programme est intitulé « Le jour d’après. Soutenir une transition démocratique en Syrie » [3]. Dans le vocabulaire orwellien de Washington, « transition démocratique » signifie le passage du président élu et plébiscité par le peuple syrien Bachar el-Assad à un président choisi par les puissances occidentales ; et l’expression « jour d’après » désigne la période suivant le renversement du régime syrien par ces mêmes puissances occidentales.
Alors que les Syriens approuvaient par référendum une nouvelle constitution [4], le groupe de travail en rédigeait une autre. Il définissait aussi ce que serait la politique du futur gouvernement syrien. Le document final a été présenté par la secrétaire d’État US, Hillary Clinton, au président du Conseil national syrien, Abdel Bayset Syda [5], lors de la 3e conférence des Amis de la Syrie à Paris, le 6 juillet. M. Syda a accepté de mettre en œuvre cette « feuille de route ».
[1] Selon un schéma classique, cette activité était couverte par la Fondation Ford, par l’US Information Agency et par la Freedom House.
[2] L’US Institute of Peace a été créé en même temps que la National Endowment for Democracy, dont il est le pendant. Sur les documents du Congrès, son budget figure dans celui du Pentagone, tandis que celui de la NED est rattaché au département d’État.
[3] “The day after : Supporting a democratic transition in Syria”
[4] « La Constitution de la République arabe syrienne 2012 », Réseau Voltaire, 26 février 2012.
[5] La presse occidentale a pris l’habitude d’orthographier le nom de M. Syda en ajoutant un « a », en « Sayda », de manière à éviter la confusion avec la maladie du même nom.
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