Avant le début de l'Euro, dans ce groupe B considéré sur le papier comme "le groupe de la mort", 3 équipes semblaient se détacher : l'Allemagne, les Pays-Bas et le Portugal. Dans le plan de bataille de ces trois formations, il est clair que les 3 points étaient prévus au programme face au Danemark. Mission totalement ratée pour des Oranje qui n'ont jamais semblé aussi mécaniques (ho ho ho) qu'hier soir, à la Lviv Arena.
Les Pays-Bas m'ont paru incroyablement statiques pendant tout le match et peu concentrés sur le plan défensif, à l'image du but de Krohn-Dehli sur lequel Heitinga n'a juste pas le droit de se faire enrhumer comme ça. Alors après, c'est toujours pareil : on ne peut juger un match qu'à l'aune du seul résultat. Dans le jeu, les Néerlandais ont assez nettement dominé et ils se sont aussi procurés les occasions pour marquer, entre le poteau de Robben et la pichenette d'Huntelaar en fin de match.
Mais certains joueurs majeurs ont confirmé qu'ils n'étaient pas au mieux, à l'image de Sneijder qui a traversé ce match comme un fantôme. Quant à l'horripilant Robben, il va falloir lui donner un ballon pour lui tout seul parce que ses partenaires doivent commencer à en avoir ras-le-bol de le voir partir à droite, rentrer dans l'axe et frapper au-dessus, à côté ou… sur le poteau. Titularisé en pointe au détriment d'Huntelaar, Van Persie a semblé manquer de jus.
Triste équipe d'Allemagne
Même topo à droite ou Afellay s'est montré trop intermittent pour amener durablement le danger. Ce qui m'a étonné aussi, c'est que Van Marwijk a mis beaucoup de temps pour faire des changements. Van Der Vaart et Huntelaar sont sortis du banc à moins de 20 minutes de la fin et Kuyt n'a joué que les 5 dernières minutes. Au final, c'est évidemment une très mauvaise opération pour les Pays-Bas, qui se retrouvent déjà en danger dans ce groupe, à trois jours de jouer l'Allemagne.
Ah, l'Allemagne… Il y a des choses qui ne changent pas en foot. Nous tous, en France, avons été marqués par la réussite parfois insolente dont les Allemands bénéficient dans les grandes compétitions. Il faut dire qu'entre les poteaux de Glasgow et Séville, on a été servis. Hier soir, les hommes de Löw ont perpétué cette tradition tenace face au Portugal. Entre la frappe de Pepe qui tape la barre et retombe pile-poil sur la ligne et le centre-tir de Nani sur l'équerre, Neuer - très bon par ailleurs - a eu une sacrée baraka.
Pour le reste, quelle triste équipe d'Allemagne ! Incapable d'écarter le jeu et de trouver les intervalles comme elle savait le faire en Afrique du Sud, la Mannschaft a peiné, à l'image de ses leaders comme Müller et Özil qui n'ont guère été inspirés dans leurs choix. Et elle n'a dû son salut qu'à une jolie tête de Gomez - très moyen lui aussi - à la réception d'un centre détourné de Khedira. Vu son niveau de jeu, elle ne pouvait pas espérer mieux que ça.
Le Portugal n'a pensé qu'à ça
Mais si la victoire est finalement tombée dans l'escarcelle allemande, c'est aussi parce que les Portugais ont attendu d'être menés au score pour jouer. Ils ont fait plus offensivement dans le dernier quart d'heure que pendant le reste du match. Ils auraient dû s'apercevoir plus tôt que l'Allemagne n'était pas dans un bon jour et qu'il y avait un truc à faire. Ils auraient aussi dû donner plus de munitions à un Cristiano Ronaldo menaçant sur chacun de ses ballons.
Mais combien en a-t-il eu de vraiment exploitables ? 5 ? 6 ? Pour un jouer de sa trempe, c'est famélique, d'autant que Boateng avait clairement peur de lui et reculait en permanence à chacune de ses incursions. Un constat qui relance le débat. Je lis souvent sur le blog : "Ah, ah, Messi est nul avec l'Argentine". Mais CR7 avec le Portugal, c'est pareil. Et c'est surtout logique : les mecs ne sont pas entourés de la même façon et ont moins d'automatismes qu'en club.
Les Portugais se sont bien défendus. Mais dans "bien défendus", il y a "défendre". Et ils n'ont malheureusement pensé qu'à ça pendant la majeure partie du match alors qu'ils avaient les moyens de le remporter. Du coup, l'Allemagne se retrouve dans une position idéale dans ce groupe dont la 2e journée, mercredi, s'annonce déjà palpitante. En espérant que ce soit un peu mieux en terme de spectacle. Parce qu'après une première journée plutôt agréable, celle-ci était nettement moins intéressante.
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La rédaction