Le gouvernement pense qu'en favorisant la création de maisons médicales les médecins viendront plus à la campagne ; je n'en suis pas sûre et j'attends de voir. Il y a une crise de vocation, les nouveaux médecins préférant visiblement rester remplaçants ou salariés.
Je pense que depuis que l'on ne fait pratiquement plus d'actes techniques tels des accouchements, des préparations magistrales et que l'on devient tranquillement des distributeurs de médicaments, on perd un peu la fougue, l'enthousiasme de nos aînés.
Pas plus tard qu'aujourd'hui une femme est venue avec sa fille et m'a demandé : deux boites de doliprane, une de déxeryl et deux boites de spasfon. Heureusement que j'ai diagnostiqué une douleur dorsale sur une scoliose pour lesquelles j'ai demandé une radio, sinon je me sentais cantonnée à un rôle dont j'ai horreur.
Un médecin doit sentir qu'il sert à quelque chose, sinon plus aucun intérêt de pratiquer ; par exemple j'avais hospitalisé une jeune fille qui avait fait une hémorragie digestive sous ibuprofène il y a deux ans. J'avais bien spécifié "pas d'antiinflammatoires". Elle vient de refaire une hémorragie digestive sous Antadys (antiinflammatoire pour diminuer les douleurs de règles). Je ne pense pas que les patients aient fait le rapprochement, mais à la prochaine consultation c'est de nouveau les recommandations : pas de cachet sans l'avis de leur médecin. Quand cela rentrera-t-il dans son cerveau ?
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La rédaction