« Avenir du judaïsme » : l’aveu ! – Par Michel Gurfinkiel

« Avenir du judaïsme » : l’aveu ! – Par Michel Gurfinkiel:

On peut toujours se surpasser. En bien ou en mal. « Avenir du Judaïsme » vient de le prouver. Le dernier message que cette organisation a diffusé par e-mail et d’autres moyens de communication électronique, comme Tweeter, l’emporte, en cuistrerie, en malveillance, en dogmatisme, en totalitarisme, sur tous les précédents.

Michel Gurfinkiel

Ce message se présente comme une réponse à celui que j’ai moi-même envoyé le 28 mars à un nombre restreint et défini de destinataires : les personnes impliquées à un degré ou un autre, dans l’élection du Grand-Rabbin de Paris. Mais il a, quant à lui, été diffusé dans le grand public, juif et non-juif. On appréciera le procédé.

Ce message, renchérissant sur les délires habituels d’ »Avenir du Judaïsme », présente « l’inénarrable Gurfinkiel » comme « le pivot du système » d’un Consistoire « devenu une institution bananière ». On appréciera la formule – et, en ce qui me concerne, on éclatera de rire.

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Ce message, accumulant arguties et menaces, s’indigne de ma prétendue « intervention » dans le scrutin du 28 mars ; alors que je ne faisais que réagir à l’intervention, infiniment plus voyante, à laquelle « Avenir du Judaïsme » venait de se livrer en publiant un simulacre de sondage donnant l’avantage, dans l’opinion juive, à son candidat de facto, le rabbin Alain Senior. On appréciera la hauteur morale et la capacité de se remettre en question.

Ce message me reproche de m’adresser sur un ton « comminatoire », moi, membre du Conseil du Consistoire, à des rabbins qui seraient à la fois des électeurs et mes « salariés ». On appréciera l’idée qu’ »Avenir du Judaïsme » se fait des rabbins français.

Ce message, mis en circulation le 29 mars, c’est-à-dire vingt-quatre heures après le mien, aligne contre moi, ad hominem, un certain nombre d’accusations qui, pour inconsistantes qu’elle soient sur le fond, renvoient néanmoins à des faits réels ou à des publications réelles. Je dois conclure d’une telle célérité qu’ « Avenir du Judaïsme » a réuni depuis longtemps un « dossier » contre moi. Et probablement contre toutes les personnalités juives dont la figure ou l’opinion ne lui reviennent pas. On appréciera le comportement.

Ce message me reproche de « toujours salir l’adversaire plutôt que de répondre sur le fond ». Toujours ? Mon texte du 28 mars était le premier où je m’en prenais publiquement à « Avenir du Judaïsme ». Alors que cette organisation passe son temps à lancer des pamphlets. On appréciera l’illusion d’optique.

Mais dans ce fatras, deux points retiennent particulièrement l’attention.

Comme j’avais reproché à « Avenir du Judaïsme », dans mon message du 28 mars, sa « haine gratuite » (sinath hinam) envers Joël Mergui, cette organisation écrit, en prétendant citer un de mes livres, publié en 1996, Israël, Géopolitique d’une paix (Editions Michalon), que je n’avais pas perçu une telle « haine » dans l’assassinat de Yitzhak Rabin. Ce qui revient, par les méthodes d’amalgame et d’insinuation qu’elle affectionne, à me transformer en complice moral de ce crime.

L’ennui, c’est que rien, dans mon livre, n’étaie une telle affirmation. J’y consacre deux chapitres à l’assassinat du premier ministre israélien. A aucun moment je ne l’approuve ou ne l’excuse. En revanche, je mentionne, en ne citant que la presse israélienne, toutes opinions confondues, les « étrangetés » qui l’ont entouré. A commencer par le rôle – inexplicable, et à ce jour inexpliqué – de l’agent provocateur du Shabak, Avishaï Raviv.

Le second point concerne un article que j’ai consacré, début janvier, à l’écrivain Renaud Camus, au parti qu’il a fondé – le Parti de l’In-Nocence -, et à la campagne qu’il mène contre une certaine immigration. Là encore, « Avenir du Judaïsme » amalgame et me fait dire ce que je n’ai pas dit.

J’ai considéré dès 1975, bien avant Camus ou d’autres, que l’immigration était un désastre, et n’ai cessé de l’affirmer depuis ; chacun le sait en France, chacun le sait dans la communauté juive. Non point l’immigration en soi, mais celle qui installe, au cœur de la culture démocratique française ou européenne, une subculture totalitaire dont l’antisémitisme est le corollaire obligé. Les violences antijuives des années 2000, l’affaire Ilan Halimi, et voici peu la tragédie de Toulouse, n’ont fait que confirmer un diagnostic dont je ne me suis jamais écarté.

Pour le reste, je ne fais pas allégeance à Renaud Camus, pas plus qu’à aucun philosophe, écrivain, ou homme politique ; pas plus qu’à François Mitterrand, Jacques Julliard, Hubert Védrine, Alain Finkielkraut, Ali Magoudi (pour ne citer qu’eux), personnalités « politiquement correctes » dont il m’est arrivé de parler en bien, et que j’ai même – dans le cas de Finkielkraut – été le seul à défendre, dans un moment où on le trainait dans la boue. Je ne suis pas non plus Renaud Camus, chacun peut le vérifier, dans ses stratégies électorales actuelles (Marine Le Pen au premier tour, Nicolas Sarkozy au second), même si une démarche analogue, ou symétrique, comme on voudra, se pratique à gauche (Jean-Luc Mélanchon au premier tour, François Hollande au second).

Qu’ « Avenir du Judaïsme » dise n’importe quoi, c’est une chose. Qu’il mente délibérément, avec intention de nuire, à propos de mes observations sur Rabin et sur Camus, c’en est une autre.

Mais allons plus loin. La teneur de ces mensonges mérite réflexion. Dans une affaire qui concerne le Consistoire, institution religieuse, on recourt à des arguments qui renvoient à la politique israélienne ou française. Qui plus est, on avance des arguments d’une connotation d’extrême-gauche bien précise, propres à une mouvance Shalom Akhshav/J Call/amis de Charles Enderlin et de Théo Klein/ultra-socialisme.

Cela sonne comme un aveu.

Beaucoup de personnes estimables ont soutenu « Avenir du Judaïsme » jusqu’à ce jour. Certaines d’entre elles y réfléchiront désormais à deux fois.

Par Michel Gurfinkiel – JSSNews

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