Je suis tombé malade : que dois-je faire ?
La maladie peut se déclarer soudainement : douleurs lancinantes au cœur, tiraillements vers l’estomac, selles mélangées à du sang, affaiblissement général inhabituel, température de 40 degrés, éruption cutanée, respiration difficile, paralysie. Il est cependant plus habituel que la maladie s’affiche progressivement. Je sens un petit élancement au cœur. C’est passé. Rien de grave, j’ai déjà ressenti cela auparavant. Une semaine plus tard, nouvelle douleur. Il faudrait tout de même faire un ECG. Demain, j’y vais. Ou plutôt après-demain, parce que demain j’aurai une journée difficile. Je n’ai jamais le temps pour rien… Finalement, cela faisait deux semaines que je n’avais plus aucune douleur. Mais aujourd’hui ? Pourquoi ai-je eu tant mal au cœur toute la journée ? S’il ne s’agit pas d’un simple rhume, la première réaction d’une personne normale est la panique. Suis-je réellement devenu malade ? Pourquoi cela m’arrive-t-il à moi ? Peut-être ai-je un cancer ? Nous sommes tous plus ou moins hypocondriaques, et face à un léger affaiblissement notre conscience émet des signes d’alarme bien plus forts que ne pourrait justifier le problème réel. Ce qui est d’ailleurs une bonne chose. Une des règles d’or du traitement consiste en ce que “ prudence est mère de sûreté ”. Moi-même, je conseille aussi bien aux médecins qu’aux patients de suivre cette règle. Que dois-je faire si je suis tombé malade ? En premier lieu, ne paniquez pas. Même dans des situations qui à première vue paraissent désespérées, il existe la plupart du temps une solution, parfois plusieurs. Oui, un problème est apparu pour lequel une solution doit être trouvée. Sans doute auriez-vous préféré que quelqu’un d’autre tombe malade à votre place ? Le voisin ? Ou un passant au hasard ? Malheureusement, n’importe qui peut développer n’importe quelle maladie, même si aucun membre de votre famille ne l’a jamais eue. Quelle est la deuxième étape à suivre ? Naturellement, consulter votre médecin. En allant au cabinet de consultation Certaines personnes aiment aller chez le médecin. Cependant, pour la plupart, les gens ne vont consulter que lorsqu’ils se sentent effectivement mal. Car cela ne procure pas un grand plaisir. Que ce soit une prise de sang, une radio ou – par malheur – une endoscopie ou une palpation de la prostate, l’examen médical sert à avertir que nous avons des problèmes de santé, que nous ne sommes pas éternels… Tandis que notre conscience accorde au médecin, dont le métier est de guérir nos maladies et prolonger notre vie, le rôle de protéger notre santé, dans notre inconscient, il évoque en nous l’idée de mort. Ceci explique que, à proprement parler, si nous honorons et respectons les médecins, au plus profond de notre âme nous souhaitons les rencontrer aussi rarement que possible. De peur que leur apparition n’entraîne un souvenir désagréable en nous. Mais si une personne devient malade, que cela lui plaise ou non, il lui faut aller chez le médecin. Finalement, il nous faut découvrir ce que nous avons. En d’autres mots, un diagnostic doit être établi. Les médecins, bien sûr, ont une prédilection pour coller sur les malades l’étiquette d’un diagnostic, même dans le cas où la maladie donnée ne peut être encore tout à fait catégorisée. Les maladies peuvent comporter un danger mortel ou en être totalement dépourvues, certaines peuvent être intégralement guérissables ou seulement grâce à une opération, d’autres sont parfois guérissables ou encore incurables. Savez-vous dans quelle catégorie peut être référencée votre maladie ? Si vous ne le savez pas – et s’il vous est déjà arrivé d’aller chez le médecin au moins une fois – n’ayez aucune honte à lui poser vos questions. Les médecins ne raffolent pas des questions. Ceci étant, n’agissez pas en fonction de ce qu’affectionnent ou non les médecins, mais en fonction de ce qui est important pour vous. Par conséquent, en allant chez le médecin, pensez à poser les questions suivantes : - Qu’est-ce que j’ai ? - Est-ce dangereux ou pas ? - Vais-je guérir complètement ou dois-je m’habituer à ce que ma maladie se manifeste à nouveau par la suite ? - Que dois-je changer dans mon style de vie, afin de pouvoir me rétablir au plus vite ? - Que va-t-il se passer après l’examen médical ?
Vous pouvez avoir de la chance : vos douleurs dans la région du cœur ne proviennent pas d’une maladie sténo-cardiaque, mais sont provoquées par une névralgie intercostale ; vos douleurs hypogastriques aiguës ont été déclenchées par une cystite facilement guérissable, et votre mal de gorge par une angine. Le médecin vous prescrit une ordonnance et vous vous rétablissez sans même avoir besoin d’un naturopathe.
Mais vous pouvez ne pas avoir de chance : votre cavité buccale légèrement sèche renvoie à du diabète ; l’affaiblissement à peine perceptible du muscle de votre main peut parfois se référer à un dysfonctionnement de l’irrigation du cerveau ; la minuscule boule dans votre sein s’avère être une tumeur maligne. Il n’est pas exclu que vous vous retrouviez à l’hôpital le jour-même, bien que vous ne vous sentiez pas particulièrement malade. Dans ces cas-là, trêve de plaisanterie, il n’est absolument pas question de méthodes thérapeutiques à appliquer chez soi ou de médecine naturelle. Dans la plupart des cas cependant, après vous avoir examiné comme une sorte de machine à laver rouillée, le médecin ne prononce un jugement ni bon ni mauvais, plutôt, disons, moyen. Avez-vous souvent mal à la tête ? Rassurez-vous, il n’y a rien de grave, je vais vous prescrire tels médicaments… Mais où sont passées mes lunettes ? (…) Vous êtes constipé ? Avez-vous déjà essayé les laxatifs ? Non ? Essayez ! Ça fera peut-être effet. Si non, nous essayerons un autre remède. Et encore un troisième… Comme l’air s’est refroidi aujourd’hui… Vos douleurs au dos ne passent pas ? Et vous êtes encore ici ? Oh là là, mais il faut rentrer chez vous, allongez-vous un moment, ça passera sûrement. C’est dans ce cas-là que vous avez besoin d’un naturopathe. La philosophie éthiopienne dit que le naturopathe s’intéresse aux malades et le médecin aux analyses médicales. Bien entendu, le naturopathe demande un prix en contrepartie de cet intérêt. Si vous êtes quelqu’un qui a des moyens, vous pouvez donc tranquillement passer les deux prochains chapitres. Si vous n’avez en revanche pas d’argent à perdre, je vous conseille au préalable de prendre connaissance des consignes de sécurité ainsi que des modalités du “ libre-service ”. |
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