jeudi 29 mars 2012

Fuite de gaz en mer du Nord: quatre navires prêts à intervenir

Fuite de gaz en mer du Nord: quatre navires prêts à intervenir:
Une torchère continue à brûler jeudi sur la plateforme de Total en mer du Nord. Des experts craignaient une explosion en cas de changement des vents, actuellement favorables au groupe pétrolier. Total examine plusieurs options pour colmater la fuite. Vidéos.
Une torchère continuait de brûler ce jeudi sur la plateforme Total en mer du Nord. Evacuée à la suite d'une fuite de gaz intervenue dimanche 25 mars, les experts craignent l'explosion en cas de changement des vents, actuellement favorables au groupe pétrolier français. Quatre navires, dont deux transportant du matériel anti-incendie, ont pris position mercredi soir. Ils sont prêts à intervenir.
«La torchère brûle, comme c'est normalement le cas sur une plateforme», a déclaré Brian O'Neill, porte-parole de Total. «Mais  nous ne considérons pas que cela représente un risque à cause de la direction des vents», a précisé un autre porte-parole du groupe  français, affirmant qu'il n'y avait pas de «risque d'étincelle».
Mais le directeur de la santé, de la sécurité et de  l'environnement du groupe, David Hainsworth, avait toutefois reconnu mardi qu'un risque d'explosion existait bel et bien sur la  plateforme Elgin, à 240 km au large de la ville écossaise d'Aberdeen.
«Le gaz est inflammable, mais l'alimentation électrique a été  coupée sur la plateforme pour minimiser le risque d'étincelle,  toutefois il est évident qu'il y a un risque», a-t-il admis sur la  BBC.
Mais il a ensuite nuancé ses propos se basant sur les bulletins  météo: «le vent pousse le panache de gaz dans une direction opposée  à celle de la torchère. Et selon les prévisions, il va souffler dans  la même direction pendant cinq à six jours». Plusieurs experts  estiment aussi que le risque d'explosion existe si un changement des  vents fait remonter le gaz vers la flamme.
Prévisions difficiles à établir



«La torchère est située dans la plus haute partie de la  plateforme, et le gaz, qui est avant tout du méthane, est  relativement lourd, donc il reste en bas», a expliqué Simon Boxall,  océanographe à l'université de Southampton, dans le sud de  l'Angleterre.



«Puisque c'est venteux, il y a des chances que le gaz se disperse  rapidement. Mais si le vent cesse totalement, le gaz montera vers la  flamme et cela pourrait créer une explosion», a-t-il ajouté. Il  s'étonnait que la torchère brûle toujours. «On ne sait pas si cela a  été fait de façon volontaire pour brûler une partie du gaz, ou si  quelqu'un a oublié» de l'éteindre, a-t-il précisé.



«Avec une bouteille de gaz de camping, quand vous la fermez, la  flamme continue à brûler pendant un petit moment puis s'éteint, et  on s'attendait à la même chose ici», a ajouté Martin Preston,  spécialiste des pollutions marines à l'université de Liverpool. Ce  dernier a jugé «très difficile de prédire» les risques d'explosion.



En raison du danger que représente la fuite à l'origine de  l'évacuation totale de la plateforme, où travaillaient plus de 200  personnes, Total a mis en place une zone d'exclusion maritime et  aérienne. Un avion a de nouveau survolé mercredi les alentours de la  plateforme, selon le groupe qui n'a pas donné plus de détails.



Plus de transparence exigée



Total examine plusieurs options pour tenter de colmater la fuite  qui représente, selon la compagnie, son «plus gros incident en mer  du Nord depuis au moins dix ans». L'un des scénarios envisagés  consiste à forer un second puits, une option qui «peut prendre  jusqu'à six mois», selon un porte-parole de Total.



Lors de la fuite dimanche, du liquide s'était d'abord échappé  avant le gaz, selon le groupe, entraînant la formation d'une nappe  d'hydrocarbures d'environ 12 km2. Ce condensat léger devrait  spontanément s'évaporer de la surface de l'eau, a estimé Total.  L'océanographe Simon Boxall a de son côté estimé «faible» le risque  pour l'environnement.



Pour l'agence d'évaluation financière Fitch, la fuite de gaz  n'est pas comparable à la désastreuse marée noire du golfe du  Mexique en 2010 provoquée par l'explosion d'une plateforme BP, et  Total est en mesure de couvrir tous les coûts qu'elle pourrait  entraîner.



De son côté, le ministre écossais de l'Environnement, Richard  Lochhead, a exigé de Total qu'il communique davantage sur  l'incident. «Il s'agit d'une situation très grave et bien sûr nous  ne pouvons pas nous rendre sur place pour voir ce qui se passe, nous  avons besoin que le groupe (...) soit totalement transparent.»
Plus d'informations sur la vidéo produite par l'émission de la télévision alémanque "10 vor 10" le mercredi 28 mars 2012 (en allemand).

10vor10 vom 28.03.2012

Retrouvez davantage d'informations dans les vidéos produites par BFMTV ci-après.


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