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Le nouveau premier ministre japonais Shinzo Abe est l’auteur d’un nouveau chapitre de l’histoire moderne des guerres monétaires mondiales. Il a accusé les banques centrales des Etats-Unis et des pays d’Europe de provoquer artificiellement par leurs démarches le renforcement du yen japonais et d’autres monnaies nationales par rapport au dollar et à l’euro.
Shinzo Abe déplore avant tout que la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale des Etats-Unis continuent de faire marcher activement la planche à billets, au grand préjudice des compagnies japonaises.
L’année prochaine sera l’année des guerres monétaires. Le pays possédant la monnaie la plus faible - probablement les Etats-Unis - va gagner. Ces derniers temps la Réserve fédérale a lancé trois programmes d’assouplissement monétaire. Autrement dit, les Etats-Unis se sont mis de nouveau à imprimer des billets. La raison est évidente : les Etats-Unis sont très intéressés à ce que le dollar reste la monnaie mondiale de réserve. Le problème, c’est que plus il y a de monnaies différentes sur le marché mondial, plus les pays partenaires de cet Etat émetteur éprouvent de difficultés. Selon les lois économiques, un produit bon marché est le plus compétitif. Alors, plus la réserve fédérale des Etats-Unis imprime de billets, plus le yuan chinois et le yen japonais se renforcent, ce qui provoque une réaction inverse de la part des partenaires, explique Alexandre Yakovlev, directeur du Département de l’information analytique de l’agence RBK.
« Le yen fort frappe tout de suite les grandes corporations exportatrices du Japon, compte tenu du fait que l’économie japonaise n’est plus depuis longtemps en phase de croissance forte ».
La crise de 2008 et les accidents survenus à la centrale nucléaire Fukushima-1 ont frappé durement l’économie du Japon. Depuis déjà trois ans le PIB du pays n’augmente pas. Pratiquement, ce pays se trouve en récession. Cela fait déjà presque six mois que l’équilibre commercial du pays est devenu déficitaire. C’est la plus longue période depuis 1980. Cependant, la Réserve fédérale des Etats-Unis et la BCE n’ont pas pour objectif de vaincre le Japon dans cette guerre, estime Alexandre Goussev, directeur de l’Institut de planification stratégique et de prévision.
« Aujourd’hui il ne s’agit plus de renforcer le dollar, parce que les pays, dont la Russie, passent aux monnaies régionales dans leurs échanges commerciaux. Aujourd’hui, ces valeurs ne sont pas assurées par les ressources. Cependant, ce mécanisme est lancé ».
Il n’y a qu’un seul moyen de sortir de cette situation : le passage à un nouveau système de règlements mutuels. Aujourd’hui il existe une seule alternative à l’argent, ce sont les Droits de tirage spéciaux (DTS). Cet instrument économique inclut le dollar, l’euro, la livre, et le yen. Au cours du sommet du G20 de New York il y a quelques années, cette alternative a été rejetée. Pendant la dernière rencontre du G20 à Bruxelles ce sujet a de nouveau été soulevé, mais les participants à la discussion ne sont pas parvenus à un consensus. Cependant, tout le monde a reconnu que les accords de Bretton Woods étaient obsolètes. Et le monde est au bord de la création d’une nouvelle monnaie mondiale.
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La rédaction