dimanche 15 juillet 2012

Un Synode désespérément évangélisateur !

Un Synode désespérément évangélisateur !:
Un Synode désespérément évangélisateur !
Le 11 octobre 2011, Benoît XVI avait publié la lettre apostolique intitulée Porta Fidei, proclamant l’Année de la Foi qui devrait débuter un an plus tard, le 11 octobre 2012 pour se terminer le 24 novembre 2013, le jour de la Résurrection de Jésus. Cette année-là débute au cours de la XIIIe Assemblée générale du Synode des évêques, qui se réunira autour du thème de « la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne », selon le programme de l’évangélisation du monde. L’instrumentum laboris du Synode, qui se déroulera du 7 au 28 octobre 2012, a été rendu public le 19 juin 2012. Cet évènement aura lieu en même temps que la commémoration du 50e anniversaire du début des travaux de Vatican II, et du 20e anniversaire de la publication du Catéchisme de l’Eglise catholique.

Par Zeinab Abdelaziz
Prof. Emérite de civilisation française


Ce document de réflexion a été envoyé aux 13 synodes des évêques des Eglises orientales catholiques sui iuris, c'est-à-dire séparées de Rome ; aux 114 conférences épiscopales ; aux 26 dicastères de la Curie romaine et à l’Union des Supérieurs généraux. Tous ces organismes ont fait parvenir leurs contributions au Secrétariat général de ce dernier, plus d’autres contributions d’institutions, de communautés, de fidèles, des experts, et du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, afin que le pape puisse rédiger ses orientations pour la mise en pratique des résultats du Synode, afin de transmettre au monde la foi chrétienne !
Le document du Synode se compose d’une introduction, de quatre chapitres et d’une conclusion, le tout en 169 paragraphes, le long de 88 pages. Les chapitres ont pour titre : Jésus-Christ, Evangile de Dieu pour l’homme ; Le temps d’une nouvelle évangélisation ; Transmettre la foi ; Raviver l’action pastorale. Tel qu’on le voit, il ne s’agit pas seulement de réévangéliser les pays déjà évangélisés et qui s’éloignèrent de la foi, comme on le répète ou on n’a fait que répéter la dernière décennie, mais de faire parvenir cette foi chrétienne à tout le monde, sous une nouvelle appellation, qui désigne aussi, extirper toutes les autres religions, à commencer par l’Islam.
On saisit aussi du document les raisons pour lesquelles ce Synode se réunit. Elles se trouvent parsemées le long du texte, et se résument en ces quelques données significatives : « l’éloignement des baptisés de la pratique chrétienne ; l’indifférence religieuse ; la sécularisation ; l’athéisme ; la diffusion de sectes ; une confusion grandissante qui induit les chrétiens à ne pas écouter les prêtres ; la peur, la honte ou le fait de « rougir de l’évangile » comme disait saint Paul ; les migrations ; la mondialisation ; les communications ; l’affaiblissement de la foi des chrétiens ; le manque de participation ; la diminution du dynamisme des communautés ecclésiales ; la perte de l’enthousiasme et l’affaiblissement de l’élan missionnaire ; une véritable apostasie silencieuse ». C’est pourquoi l’Eglise trouve nécessaire de « réévangéliser les communautés chrétiennes marquées par les importantes mutations sociales et culturelles», y compris le reste de l’humanité.
Autre trait révélateur, il est demandé aux chrétiens, à plus d’un endroit, « d’avoir l’audace de fréquenter de nouveaux aréopages », de « ne pas avoir peur », de « ne pas avoir honte »…
Ce qui attire l’attention dans un texte qui traite du religieux, auquel des centaines de personnes, ecclésiastes ou laïcs, ont participé à sa rédaction durant six mois, c’est le fait de voir des mots-clés significatifs tels peur, et honte. Ne pas avoir peur, ne pas avoir honte, que ce soit d’être missionnaire, de montrer ou de mettre en lumière sa chrétienté sans rougir !
Sans jouer à la psychologue, les mots honte et peur et surtout ce fameux « ne pas rougir de l’évangile » qui date depuis saint Paul, nécessite un arrêt, au cours duquel il faut voir de près ce qui les provoquerait ou leur donnerait une raison d’être dans ce christianisme, enjeu central de cette magistrale réunion, surtout si toutes les raisons citées pour sa convocation sont des effets, rien que des effets, des réactions, des résultats, mais les causes même de cette désertion ne sont point abordées. C’est pourquoi il est nécessaire de voir, ne serait-ce qu’à vol d’oiseau, ce christianisme, sa formation, ses textes, et ce qui puisse causer cette honte …
L’étendue du sujet ne permet point un développement détaillé, c’est pourquoi ne seront citées que les données admises à l’unanimité par les savants et les historiens, qui sont toutes prouvables par les références abordables et point secrètes.
L’Antiquité : Nous connaissons peu l’histoire du christianisme. L’histoire de l’antiquité ne représente que des sources fragmentaires et d’innombrables lacunes, l’Eglise ayant tout saccagé, ne laissant que ce qu’elle veut être lu ou connu. Les écrits qui composent le Nouveau Testament, qui concerne ce travail, sont le résultat d’une longue élaboration, ne sont point contemporains des évènements qu’ils décrivent, et ne sont pas écrits par les noms sous lesquels ils sont connus. La rédaction des Textes s’étend de l’année 65 à 110, ou de la seconde moitié du premier siècle, c’est-à-dire une trentaine d’années après la dite crucifixion, jusqu’au début du second. Donc, relater de mémoire un évènement après une trentaine d’années ou un siècle, porte atteinte à sa crédibilité, surtout en un temps où les moyens de documentation étaient presque rudimentaires. Ils ne seront appelés évangiles que vers 150.
Au sens historique, Jésus n’est pas le fondateur du christianisme : il n’a laissé aucune trace écrite ou archéologique. Il n’a point institué d’Eglise sur terre et n’a pas mis en place un dispositif qui formerait une base quelconque de l’Eglise. Il n’a voulu que le renouveau d’Israël, et n’a prêché que la prompte arrivée du Royaume de Dieu, de son vivant, – que l’Eglise attend toujours…
D’après les Actes des Apôtres le nom de « chrétien », fut attribué aux disciples de Jésus à Antioche, au milieu du premier siècle. Ce qui veut dire : le mot n’existait pas du temps de Jésus. De même le mot église, ek-klesia, désignait réunion, assemblée, puis on lui accola le sens religieux qui lui est connu.
Jésus : Les évangiles présentent quatre dates de naissance, avec 11 ans de décalage, deux lignées différentes, et des générations aussi variées. En faisant Jésus, dans l’une d’elles, de la lignée de David « selon la chair », comme dit saint Paul, on porte atteinte à sa déité et au titre « Fils de Dieu ». On ne peut être le fils de deux entités à la fois !! L’appellation « Fils de l’homme », très logique d’ailleurs, parait 28 fois dans les évangiles désignant Jésus, et pourtant ces mêmes évangiles lui confèrent le qualificatif de « Fils de Dieu » que l’Eglise forgea et perpétue indéfiniment.
En 354, le pape Libère, voyant les païens adorer le dieu Mithra le 25 décembre, représenté par le Soleil Invincible, s’empare de la date et l’accole à Jésus « Lumière du monde », fraude qu’approuva plus tard le pape Jean-Paul II.
La naissance prophétique vient d’une faute de traduction de la prophétie d’Isaïe, en écrivant « la vierge » au lieu d’une « jeune femme ». On lui prédisait le nom d’Emmanuel, l’enfant naît et on l’appelle Jésus…
D’après les évangiles, sa naissance se situe entre l’an 9 et 2 av. J.-C. … Il est paradoxal que Jésus puisse être né avant l’ère commune, puisque l’ère chrétienne (l’Anno Domini) ne s’est imposé que progressivement en Europe à partir du XIe siècle. Il est formé d’après les travaux de Denys le petit, au VIe siècle, que l’on sait être erronés. Le calendrier historique a été précisé, mais son origine n’a pas été modifiée. D’ailleurs ce n’est point le seul paradoxe dans l’histoire du christianisme ou de ses écrits, qui se comptent par milliers.
Le procès de Jésus : toutes les données qu’offrent les évangiles des évènements concernant le procès sont déconcertantes et aucune restitution des faits ou des procédures ne résiste à l’examen ; toute l’affaire fut couverte de multiples enjeux politiques ou religieux et n’ont absolument rien de fiable.
La mort de Jésus : d’après les évangiles, Jésus meurt le 7 avril 30, le 27 avril 31 ou le 3 avril 33. D’autres dates sont proposées aussi, mais aucune n’est satisfaisante, car les différences entre les traditions sont inconciliables.
La Résurrection : Elle dépend purement de la foi, mais se trouve dans le credo de Nicée, qui date de 325 ! Même si cet épisode représente l’élément majeur du christianisme, il n’est décrit ou mentionné dans aucun des évangiles, et ne relève point de faits vérifiables. Les femmes qui découvrent le tombeau vide, effrayées, « ne dirent rien à personne»… C’est l’évangile qui le dit (Marc 16 : 8) ! Par contre, il est mentionné 190 fois dans les Epitres de Paul… le sens est claire !
Illogisme : Jésus, soumis au plus diffamant des supplices romains, meurt crucifié, abandonnés de tous ses disciples, car un le trahit, un autre le renie, et tous s’enfuient, d’après les évangiles toujours. Ce même Jésus se voit promu par l’Eglise : Christ, Fils de Dieu, Dieu lui-même, Rédempteur, Seigneur et unique Sauveur du monde !
Un pacifique, qui tend l’autre joue lorsqu’on le gifle, n’est pas logique lorsqu’il dit : « Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici, et égorgez-les en ma présence » (Luc 19 : 27) !
Le Credo : Il existe plusieurs versions du credo chrétien, qui ne fut généralisé dans la liturgie romaine qu’en 1014, à ne citer que le Symbole de Nicée, formulé en 325, imposant la déification de Jésus ; celui de Constantinople, en 381, mettant à pied d’égalité Dieu, Jésus et le saint Esprit, formant et imposant la Trinité ; le credo des Apôtres, ou autres. Le 30 juin 1968, le pape Paul VI annonce en clôturant « l’Année de la Foi », que Benoit XVI imite ou perpétue, un credo de quelques pages, réparti en 23 paragraphes, promulgué en réaction contre le Catéchisme Hollandais, publié le 5 octobre 1966, qui met de côté la Trinité, la virginité perpétuelle de Marie, le Péché originel, l’Eucharistie, la régulation des naissances, le primat du Souverain Pontife, etc…
Le péché originel : Il n’y a aucune mention dans la Genèse racontant l’histoire d’Adam et Eve dans le Paradis. La formation du concept ressort d’Augustin d’Hippone, au IVe siècle, et sa lutte contre Pélage. Il est vrai qu’Irénée de Lyon, né vers 140, avait déjà placé les assises…
La Bible, Ancien et Nouveau Testament : Malgré toutes les contradictions claires et nettes qu’elle renferme, a été imposée au Concile de Trente (1546) ayant Dieu comme « seul et unique auteur ». Vatican I (1869), rectifie en disant que « Dieu a eu recours aux Apôtres par l’intermédiaire du saint Esprit, qui, à son tour, a inspiré des hommes pour les écrire ». Quant à Vatican II (1965), il décrète que « Ces livres, bien qu’ils contiennent de l’imparfait et du caduc, sont pourtant les témoins d’une pédagogie divine » (formule votée à 2344 voix, contre 6 refus) !
Est-il lieu d’ajouter que l’Encyclopedia Britanica, dans sa rubrique sur la Bible, parle de 150.000 contradictions ou fautes de traductions ? Chiffre que savants et historiens augmentèrent considérablement, pour ne rien dire du fameux Jesus Seminar (1985), tenu aux Etats-Unis, dans le cadre du Westar Institute, sous la direction de Robert Funk, avec la participation d’environ 200 spécialistes universitaires en études bibliques ou sciences des religions, qui prouvèrent que 82 % des paroles imputées à Jésus, il ne les a point prononcées, et 86 % des actes qui lui sont accordés, il ne les a point fait !
Conciles et Dogmes : C’est au IVe siècle que débute la succession des conciles élaborant dogmatique et christologie, la formation du christianisme qui, tel qu’on le voit, n’a rien de révélé, se développa dans les conciles, à travers querelles, anathèmes, complots et guerres déclarées ou sous cape, à ne citer pêle-mêle comme exemples : la déification de Jésus, le Filioque, le Purgatoire, l’autorité temporelle du pape, le célibat des prêtres, l’Inquisition, les fraudes pieuses, etc… Vus avec un peu plus de détails, quelques exemples de ces conciles démontrent clairement la formation du Christianisme :
L’année 49-50, après un débat animé entre Jacques, frère de Jésus, et Paul, durant l’Assemblée tenue à Jérusalem, la circoncision, l’Alliance de Dieu voulue perpétuelle, a été remplacée par le baptême pour faciliter l’adhésion des non-juifs au christianisme !
325, premier Concile de Nicée, impose la déification de Jésus !
381, premier Concile de Constantinople, fait le saint Esprit consubstantiel à Dieu et à Jésus et impose la Trinité !
431, le Concile d’Ephèse, impose le dogme de Marie mère de Dieu !
451, le Concile de Chalcédoine, décrète la double nature de Jésus !
553, le second Concile de Constantinople, impose le monophysisme !
680, le troisième Concile de Constantinople, impose le monothélisme !
787, le second Concile de Nicée, impose l’iconoclasme, contredisant ainsi le second des dix Commandements de Dieu, que l’Eglise a remplacé par un autre commandement !
869, le quatrième Concile de Constantinople, impose la Tradition comme règle de Foi. C’est-à-dire l’adepte doit avaler tout ce que l’Eglise invente comme venant de Dieu !
1215, le quatrième Concile de Latran, décrète la répression des Cathares ; introduit le concept de la transsubstantiation, changement réel de substance du pain et du vin en le corps et le sang du Jésus ; impose la confession et la communion annuelles à tous les laïcs !
1545-1563, le Concile de Trente, impose la Transsubstantiation, et anathématise celui qui n’y croit pas ; canonise la Vulgate écrite, corrigée et rectifiée par saint Jérôme au IVe siècle !
1854, Invention du Dogme de l’Immaculée Conception !
1870, Vatican I impose l’Infaillibilité du pape !
1950, Invention du dogme de l’Assomption de Marie au ciel avec son corps, un dogme qui n’a aucune base scripturaire, même forgée !
1965, Vatican II réhabilite les juifs du meurtre déicide, malgré toutes les accusations nettes que renferment les évangiles jusqu’à nos jours ; décrète l’évangélisation du monde ; impose la participation de tous les adeptes à cette évangélisation ainsi qu’aux églises locales !
Est-il lieu dire que la promulgation de chaque dogme fut suivie de schismes, ou d’ajouter l’aveu de saint Paul : « Mais si mon mensonge a rehaussé la vérité de Dieu pour sa gloire, de quel droit suis-je jugé moi aussi comme pécheur ? » (Ép. Aux Romains, 3 :7).
Tel qu’on vient de le voir, ce n’est pas sans raison qu’Erneste Renan dit en 1849 : « A peine, peut-être, en exprimant de tous les évangiles ce qu’ils contiennent de réel, obtiendrait-on une page d’histoire sur Jésus » ! A quoi Maurice Goguel, professeur à la faculté protestante de Paris, répond : « Là où Renan parlait d’une page, certains critiques ne parlent plus que d’une ligne » !! Là, il y a vraiment de quoi rougir …
Ce n’est donc pas l’indifférence religieuse, la sécularisation, l’athéisme, la diffusion de sectes ou une confusion grandissante qui induisent les adeptes du christianisme à le fuir ou à s’éloigner en silence, mais la découverte de tous ces subterfuges, la découverte de toutes ces contrefaçons et ces complots, imposés le long d’une histoire coriace, inhumaine et ensanglantée. Une histoire de laquelle n’ont été signalées que des bribes, rien que des bribes concernant la formation du christianisme, laissant de côté tous les scandales en cours depuis des siècles, à ne citer que la pédophilie et la Banque du Vatican, cette Institution d’Œuvres Religieuses (IOR), incriminée dans la collaboration avec la maffia, le blanchiment d’argent, le commerce de la drogue, l’armement et les complots politiques.
Un autre flagrant délit se trouve dans le fait de prendre la prétendue finale de l’évangile selon Mathieu (28 :19-20) disant : « Allez-donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », c’est-à-dire au nom de la Trinité qui fut inventée au IVe siècle, qui fut imposée aux adeptes au Concile de Constantinople en 381, et qui figure depuis dans son credo !
C’est pourquoi il semble ridicule de voir l’insistance avec laquelle le Vatican, désespéré, insiste à évangéliser les gens par tous les moyens : sur la route des vacances, dans les trains et les moyens de transport, dans les aéroports, sur la plages, à vélo, en moto ou en stop, des missions de rues, des parvis, de porte-à-porte, par les médias, par internet, etc.
A tous ces milliers de personnes incriminées dans l’évangélisation du monde, à cet établissement vaticanais, - engloutis dans des fraudes et des contrefaçons séculaires, qui persiste à les maintenir et les imposer, bien qu’il connaisse la Vérité, un fameux proverbe arabe dit (littéralement) : « Le mensonge n’a pas de pieds », autrement dit : le mensonge ne tient pas debout… Tôt ou tard, quelle que soit sa durée, ou sa longévité artificiellement maintenue, il finit par s’écrouler !
Quand on détient en main les données d’une religion ainsi formée, tissée et rapiécée le long des conciles et des massacres, qui finit par s’émietter en 33.000 divisions et sectes (cf. les religions dans le monde, Mensuel n° 198, novembre 2008), on n’a pas le droit de l’imposer au monde, et on n’a surtout pas le droit d’arracher l’Islam, seule religion monothéiste Révélée qui demeure intacte, dont le Livre, Le Qur’ân, n’a point changé d’une lettre depuis sa Révélation jusqu’à nos jours… Par contre, il y a vraiment de quoi rougir !

14 juillet 2012




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