jeudi 12 juillet 2012

Peut-il vraiment y avoir des alternatives à la fibre optique ? - DegroupNews.com

Certains ne jurent que par la fibre optique pour construire un réseau de nouvelle génération, d'autres estiment que des solutions alternatives peuvent la remplacer dans certaines zones. La 4G, le satellite peuvent-ils être de réels compléments à la fibre ? Le débat a été posé aux Assises du Très Haut Débit.

La sixième édition des Assises du Très Haut Débit a vu se succéder plusieurs tables rondes sur les problématiques liées à la prochaine génération d'accès numérique. Après une première table ronde consacré au déploiement du très haut débit, plusieurs acteurs du secteur ont pu intervenir autour du thème « Architecture hybride : quelles alternatives, quels compléments à la fibre ? ».

Deuxième table ronde des Assises du Très Haut Débit


En introduction à cette deuxième table ronde, Richard Toper, PDG de Setics, annonce la couleur sans nuance : « La fibre optique, c'est l'avenir mais est-ce vraiment le moment d'investir lourdement dans cette technologie ? »

Effectivement la question mérite d'être posée sachant que le fibrage intégral de tous les foyers du territoire est un défi colossal nécessitant un investissement important. Pour Marc Charrière d'Alcatel Lucent, il faut avant tout assurer une continuité de service afin que l'utilisateur n'ait pas trop d'écart entre ses différents accès. L'essentiel est donc d'arriver à harmoniser l'expérience de l'utilisateur quelle que soit la technologie derrière.

Viktor Arvidsson, directeur stratégie et marketing d'Ericsson, rejoint ce constat. Pour lui, le déploiement de la fibre et de LTE vont de pair : « Il serait dommage de se priver d'alternatives rapides à déployer par rapport à la fibre. » Pour appuyer son discours, Viktor Arvidsson rappelle que quand le débit double dans une région, le PNB augmente de 0,3 %. Donc au plus tôt on amorce la montée en débit des accès, au plus vite on récolte les fruits de la croissance créée.

Du côté d'Eutelsat, on milite également pour le développement de technologies alternatives à la fibre. Jean-François Bureau, directeur des affaires institutionnelles et internationales de l'opérateur satellite, met en avant les performances de KA-SAT pour démontrer que « le satellite n'est pas une solution transitoire mais complémentaire. »

Grâce à KA-SAT, les offres Tooway atteignent aujourd'hui 18 Mb/s en voie descendante mais surtout 6 Mb/s en voie montante. Cette solution s'avère donc bien plus performante en terme de débit que bon nombre d'accès haut débit fixes. Jean-François Bureau estime qu'on peut monter jusqu'à 30 Mb/s dans un futur proche, mais est-ce suffisant pour les usages de demain ?


Le passage par la fibre optique est inévitable

Joël Mau, directeur de mission à l'Institut Mines-Telecom, apporte une nouvelle dimension au débat en déclarant dès son introduction : « Se poser la question d'alternatives à la fibre en 2012 témoigne d'années de retard ! » Pour lui, le choix pouvait se poser il y a 5 ou 6 ans mais aujourd'hui, la fibre optique semble le passage le plus logique. L'ingénieur estime que la vraie révolution du très haut débit est le débit montant. Effectivement, cette augmentation de la bande passante d'émission permet déjà de répondre aux usages actuels (envoi de photos ou de vidéos sur les réseau sociaux, stockage distant...) qui sont limités par le débit montant de l'ADSL. De plus, elle développera de nombreuses nouvelles utilisations d'Internet qu'on n'imagine certainement pas aujourd'hui.

Pour ce qui est des différents compléments possibles à la fibre optique, Joël Mau se montre catégorique : « La 4G ne se démocratisera que si on a du très haut débit chez soi. » Le mobile sera en quelque sorte une continuité d'expérience de ce qu'on a sur le fixe, comme la 3G est arrivée une fois les usages sur le haut débit fixe bien installés.

Joël Mau conclut son intervention en soulignant la nécessité d'avoir un nouveau cadre de pilotage pour le très haut débit car actuellement la stratégie n'est pas assez claire. Il prend l'exemple du VDSL2, abandonné par France Télécom-Orange en 2006, et qui revient aujourd'hui sur la scène alors que l'heure est à la fibre optique. De plus, il souligne que le VDSL2 n'améliorera les performances des lignes qui ont déjà un débit confortable.

Au final, on peut dire que la transition vers la fibre optique est un passage inévitable pour les années à venir, les technologies aériennes comme le satellite ou le mobile pouvant appuyer le développement du très haut débit sur le territoire. Pour répondre à la question d'introduction de Richard Toper : Oui la fibre optique c'est l'avenir, et il est vraiment temps d'investir lourdement avant qu'il ne soit trop tard !

Source : DegroupNews

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