jeudi 5 juillet 2012

Oraison funèbre intégrale et en français de B. Netanyahu sur la tombe d’Yitzhak Shamir

Oraison funèbre intégrale et en français de B. Netanyahu sur la tombe d’Yitzhak Shamir:
Discours intégral prononcé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors des funérailles de l’ancien Premier ministre Yitzhak Shamir, le 2 juillet 2012. Discours adapté de l’hébreu par JSSNews.

La Déclaration d’Indépendance, le document fondateur de l’Etat d’Israël, commence par les mots : « La Terre d’Israël est le berceau du peuple juif ». Ces deux éléments, la terre d’Israël et le peuple juif, ont toujours été les grandes priorités d’Yitzhak Shamir. Ils dictaient sa vision du monde et ils ont toujours guidé ses politiques. Ces deux choses, la terre d’Israël et le peuple juif, étaient des principes intransigeants à Yitzhak Shamir. Il s’en est servi tout sa vie durant.
« Soldats anonymes sans uniforme ». Yitzhak Shamir et ses compagnons secrets du Lehi ont chanté ces paroles et c’est ainsi qu’il a vécu toute sa vie – avec une prise de conscience profonde du sens du service et du sens de la mission. C’était un soldat anonyme avant l’établissement de notre pays. Puis c’était un soldat anonyme au sein du Mossad quand notre pays a vu le jour. Plus tard, quand il est devenu Président de la Knesset, ministre des Affaires étrangères et Premier ministre, Yitzhak Shamir était déjà bien connu partout !
Même à cette époque, j’ai toujours été impressionné de voir que, dans son cœur et à travers son humble comportement, il a continué à se voir comme ce soldat anonyme, toujours là pour servir son peuple et son pays. Il n’a jamais demandé la moindre reconnaissance ou

appréciation. Il n’a pas cherché la popularité ou le respect. Chaque action et décision qu’il a prise a dû passer un test simple – est-ce bon ou mauvais pour le peuple juif et la terre d’Israël ?
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Shamir portait sur ses épaules le fardeau de l’histoire de la génération qui a subi la Shoah et a connu la renaissance sur le plan personnel et à l’échelle nationale. Mon collègue, le député Rivlin, a parlé lors de la réunion du Likoud hier soir de la manière dont Shamir évoquait son père, sa mère et les autres membres de sa famille tués par les nazis et les collaborateurs. C’était un des rares moments où sa voix tremblait.
Il croyait sans réserve que sa mission en tant que Premier ministre consistait à continuer la mise en oeuvre de la tâche colossale et historique du retour du peuple juif sur la terre de nos ancêtres, afin de fortifier notre foyer national.
Il était têtu et soupçonneux face à toute idée qui signifiait une réduction des frontières de la patrie, et sa loyauté envers la patrie ne connaissait pas de limites. Dans la même mesure, il était créatif et favorable à toute idée ajoutant une nouvelle pierre à l’édifice du rassemblement des exilés.
Yitzhak Shamir a apporté une contribution considérable à l’immigration et à l’absorption réussie d’un million de Juifs de l’ex-Union soviétique. Il croyait que les immigrants changeraient le visage du pays et qu’ils contribueraient grandement au développement d’Israël. Il avait raison, bien sûr. Il a également joué un rôle dans l’immigration des Juifs éthiopiens, dont le désir millénaire pour Sion l’a profondément ému.
C’était un homme de sentiments profonds, mais il était fondamentalement pratique. Il avait l’impression que chaque minute de sa vie devait être consacrée à des objectifs fixés pour lui-même – pour son peuple et sa patrie. C’était un homme de peu de mots, mais

quand il parlait, chaque mot exprimait les désirs de son coeur.
Shamir n’a jamais été aveuglé par le glamour qui accompagnait ses rencontres avec les dirigeants du monde, et il n’a jamais perdu son sang-froid face aux grandes et puissantes nations, ni même face aux superpuissances. Il se tenait la tête haute devant ces pays et disait la vérité d’Israël avec force de conviction, dans le seul but de faire prendre en compte l’importance du droit du peuple d’Israël à vivre sur la terre d’Israël.
Ce n’est un secret pour personne que certains individus dans le monde ne sont pas d’accord avec ces positions. Je l’ai personnellement accompagné dans de nombreuses réunions et j’ai été impressionné car, au fil du temps, les dirigeants du monde ont appris à apprécier et à respecter sa fermeté inébranlable à l’égard de l’intérêt national d’Israël et de sa sécurité.
Il était ainsi quand il était Premier ministre, à ne jamais compromettre ses positions. Il a permis l’établissement ou le renouvellement de relations diplomatiques importantes, y compris avec l’URSS, la Chine, l’Inde, l’Espagne et d’autres encore.
En opposition à son image de sphinx qui ne prenait pas en compte les systèmes internationaux, je me souviens qu’il m’avait téléphoné lorsque j’étais ambassadeur d’Israël à l’ONU. Il téléphonait souvent à des jeunes qui permettaient de faire progresser et mûrir certaines idées. Beaucoup de ces jeunes sont aujourd’hui parmi nous. Et ils sont un peu moins jeunes. Il m’appelait donc pour me demander ce qui se passait aux Etats-Unis concernant Israël.
Il voulait discuter des moindres détails. C’était important pour lui dans la bataille de diplomatie publique. Même quand nous nous sommes rendus à Madrid, il n’y allait pas de gaîté de coeur, mais c’est là que le dialogue en vue de pourparlers de paix avec nos voisins a commencé. Il pensait que la bataille de la diplomatie publique était la lutte la plus importante et que le fait d’avoir raison ne suffisait pas.
Au-delà du fait que le bien du pays a toujours été sa priorité absolue, je retiens également deux choses de ses six ans et demi en tant que Premier ministre. Tout d’abord, Shamir reconnaissait l’importance des politiques d’unité nationale. C’était vrai en 1984, quand lui et Shimon Peres ont créé un gouvernement d’union. Et c’était vrai dans les élections qui ont suivi, quand il pouvait former un gouvernement restreint mais qu’il a encore préféré l’union. Yitzhak Shamir reconnaissait que l’unité entre le peuple était une source importante de force nationale.
La deuxième chose qui est ressortie au cours de son mandat a été la retenue qu’il a démontrée au cours de la guerre du Golfe. Il a été dit à maintes reprises que Shamir a décidé de ne pas réagir quand les missiles tombaient sur Israël parce qu’il ne voulait pas affaiblir la coalition internationale formée contre Saddam Hussein.
Cependant, il y a un détail important de l’histoire qui est moins connu. Quand les missiles tombaient sur Israël, Shamir n’est pas resté les bras croisés. Il a envoyé un message aux États-Unis disant qu’Israël allait se retourner contre l’Irak. Shamir était sérieux dans ses intentions et préparait cela avec le ministre de la Défense Moshé Arens. Les Américains ont entendu ces propos et ont compris que leurs promesses ne suffiraient pas. Ils ont compris qu’Israël pouvait agir. Alors, ils ont annoncé un cessez-le-feu pour éliminer la nécessité d’une action israélienne. Si les tirs avaient continué, Israël, sous la direction de Shamir, aurait agi. C’est ainsi que Shamir était : ferme, pratique, plein de foi, stable et totalement engagé envers la sécurité d’Israël.
Aujourd’hui, nous l’accompagnons vers son dernier repos ici, dans cette parcelle des grands leaders de la Nation, aux côtés de son épouse dévouée Shoulamit, sa fidèle partenaire qu’il aimait de tout son cœur et qui est décédée l’an dernier. Sur sa pierre tombale est écrit : «Son dévouement ne sera révélé que dans la mort ».
On se souviendra d’Yitzhak Shamir comme l’un des grands leaders de la nation qui ont consacré leur vie à leur peuple et leur patrie, et ainsi il entrera dans l’histoire du peuple d’Israël.
Que sa mémoire soit bénie.
Adapté d’un discours en hébreu de B. Netanyahu – JSSNews

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