© Photo : EPA |
Une décision de créer un Conseil de la sécurité de l’Etat a été prise lors de la troisième session plénière du Comité central du PCC qui vient de se terminer à Pékin. Cette décision montre les nouveaux défis dans le domaine de la sécurité, auxquels seront confrontés les dirigeants chinois.
Cet organe devait être créé en Chine dans les années 1990, prenant exemple sur le Conseil national de sécurité des Etats-Unis. Cependant les prédécesseurs de Xi Jinping, Jiang Zemin et Hu Jintao n’ont pas eu la possibilité de mettre en place cet organe, peut-être à cause du manque de volonté politique. Car la décision de créer le Conseil de sécurité de l’Etat implique des remaniements au sein de plusieurs ministères : des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Défense.
C’est la complication de la situation politique à l’étranger qui a favorisé la décision de mettre en place ce conseil. Avec la croissance de l'économie chinoise et l'influence croissante de la Chine dans le monde et des facteurs d’instabilité sont apparus dans la politique étrangère du pays. Cela se reflète dans les tensions entre la Chine et d'autres pays, et dans l’augmentation des menaces comme le terrorisme, le trafic de drogue et la criminalité transfrontalière. L’escalade du conflit avec le Japon a montré que les problèmes dans la politique étrangère peuvent avoir comme conséquences des émeutes à l’intérieur du pays. Lors des manifestations antijaponaises en automne 2012, la population avait l’impression que la situation est en train de sortir du contrôle des autorités.
Le communiqué du plénum souligne que la Conseil de sécurité de l’Etat a pour objectif « d’améliorer le mécanisme de sécurité et de stratégie nationale dans ce domaine ». La proposition de créer ce conseil est mentionnée tout de suite après les appels à « améliorer le niveau de la gouvernance publique »et « créer un système efficace de prévention et de résolution des conflits sociaux ». Cela sous-entend que le travail de la nouvelle structure prévoit notamment la résolution des questions qui concernent la sécurité à l’intérieur du pays.
Ce n'est un secret pour personne qu’au cours de ces dernières années, la manière des autorités à maintenir l’ordre public a été critiquée par la société. Visant à calmer les conflits aigus, elle n’était pas toujours efficace. Le système actuel a été souvent critiqué pour des méthodes répressives qui sont utilisées sans la volonté de la part des forces de l’ordre à comprendre la situation et comprendre ce qui suscite les troubles. Il s’agissait ainsi du mécontentement populaire par rapport aux questions écologiques, la saisie des terres des paysans ou des cas d’abus de pouvoir.
Cela fait longtemps que les signes de mécontentement populaire sont apparus dans la société chinoise. L’acte terroriste en plein centre de Pékin, sur la place Tiananmen, en est la récente illustration. Le motif précis de la création du Conseil de sécurité de l’Etat n’est pas connu, mais ces exemples illustrent bien les lacunes sérieuses des forces de l’ordre chinois.
La création de cette nouvelle structure reflète la volonté du parti communiste chinois (PCC) de réformer plus audacieusement le mécanisme de prise de décision qui concerne l'existence même du pouvoir politique en Chine. Un fonctionnaire de haut rang devrait être mis à sa tête, car il supervisera à la fois quatre ministères : le ministère de la Sécurité publique, le ministère de la Sécurité d'Etat, le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Défense. Il n’est pas exclu que ce sera le président du pays Xi Jinping. Probablement, le Conseil de sécurité de l'Etat sera la structure relient le parti et l’Etat, avec le même statut que celui qui a été octroyé à la Commission militaire centrale. Grâce à ce statut, le conseil pourra entrer en contact plus facilement avec des homologues d'autres pays, notamment avec la Russie, où le Conseil de sécurité existe depuis 1992.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Nous vous invitons ici à donner votre point de vue, vos informations, vos arguments. Nous refusons les messages haineux, diffamatoires, racistes ou xénophobes, les menaces, incitations à la violence ou autres injures. Merci de garder un ton respectueux et de penser que de nombreuses personnes vous lisent.
La rédaction