Par Ridha Ben Kacem
Lotfi Ben Jeddou, ministre de l’Intérieur est formel : Des vétérans de la rébellion au Mali font partie de groupes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sur le sol tunisien. Le ministre l’a affirmé, mercredi 8 mai, devant l’Assemblée nationale constituante (ANC), promettant d’«éradiquer» ces cellules. Fort bien. Voilà une prise de position, claire et précise. Il ne reste plus qu’à souhaiter qu’elle sera suivie d’effet. Bien sûr, l’on ne fera pas l’injure, au ministre, de lui faire remarquer que ce n’est point, là un scoop, et que ses révélations rejoignent ce que tout le monde ne cesse de répéter, depuis des mois. Mais, bon passons. Considérons cet aveu responsable, venant de la part d’un membre du gouvernement, comme un premier et important pas, sur la bonne voie.
A l’ANC, Lotfi Ben Jeddou n’a pas précisé si ces jihadistes, venus du Mali, étaient arrivés avant ou après l’intervention militaire française, lancée le 11 janvier 2013, et la reprise des principales villes du Nord-Mali. Pourtant, ce point est capital. En effet, depuis la Révolution, la Tunisie est confrontée à un essor inimaginable de groupuscules jihadistes. Le phénomène a pris de l’ampleur, avec la prise des affaires du pays, par la Troïka. L’opposition n’a cessé, depuis, de dénoncer le laxisme d’Ennahdha, le parti majoritaire, vis-à-vis des mouvements salafistes extrémistes et jihadistes.
Une certitude, cependant, la Tunisie est confrontée, sur son propre sol, depuis la fin de l’année dernière, au Jihadisme armé. Depuis décembre dernier, en effet, les forces de sécurité tunisiennes traquent deux groupes de «terroristes»,d’abord, dans le massif du Kef, au nord-ouest, ensuite sur le jebel Chaambi, au centre ouest, deux zones frontalières par excellence. Le premier groupe compte une vingtaine de combattants, essentiellement des Tunisiens et des Algériens. Le second groupe compte une dizaine de militants armés, a précisé le ministre. Malgré ces faits, importants et, totalement, nouveaux, pour la Tunisie, ni l’ANC, ni les deux gouvernements de la Troïka, n’ont jugé utile, d’en informer, officiellement, les tunisiens. Plus grave, encore, l’ANC ne s’est, même, pas saisie du dossier, pour exercer une, quelconque, pression continue, sur l’action gouvernementale. Cela signifie que, dès le 9 mai, nos élus retourneront à leurs chamailleries quotidiennes, reléguant le jihadisme armé, au dernier rang, sur la liste de leurs préoccupations. Pourtant, depuis deux semaines, l’opération a pris de l’ampleur et une nouvelle dimension, dans la mesure où 16 militaires et gardes nationaux ont été blessés, depuis fin avril, par des mines artisanales, disséminées par les Jihadistes.
A l’ANC, Lotfi Ben Jeddou a annoncé l’arrestation, ces trois derniers jours, de deux complices, présumés, des jihadistes, qui s’ajoutent aux 37 suspects, interpellés, dans cette région frontalière, depuis décembre dernier. On l’aura compris, Lotfi Ben Jeddou, bien qu’ayant, lui-même, longtemps exercé, dans cette région de l’ouest, ne semble pas, particulièrement, familiarisé avec ce genre de dossier. Du moins, en apparence, mais, est-ce réellement le cas ? Nous verrons, plus loin, qu’il n’en est rien. A son actif, on peut noter, cependant, pour l’instant, qu’il n’a pas caché la gravité des faits, aux tunisiens.
De son côté, et lors de son audition, devant l’ANC, son collègue, le ministre de la Défense, Rachid Sabbagh, tout aussi indépendant, a reconnu, sans détour, ne pas disposer des équipements, nécessaires, pour détecter les mines, composées d’engrais, de plastique et de glycérine. «Les opérations de déminage n’ont pas donné de grands résultats (…). Il va falloir former des chiens».Oui, vous avez bien lu, la Tunisie est le seul pays, au monde, à former des chiens. Partout, dans le monde, on les conditionne. En Tunisie, on les forme, carrément. Une petite question, SVP. Que fait-on des recalés? Ceux qui n’obtiennent pas leur CAP ? On les inscrit sur les listes des demandeurs d’emplois? Bref, les forces armées resteront, sur place, jusqu’à l’éradication des jihadistes, a-t-il, néanmoins, affirmé. Voilà qui est précis. Pourtant, l’on se rappelle que tous les experts, appelés à la rescousse, sur les plateaux TV, y compris des militaires en exercice ou à la retraite, nous ont assuré que notre armée est la mieux équipée, au monde, pour faire face à ce genre de situation. Il s’avère, en fin de compte, qu’il n’en est rien. Mieux, de l’avis des responsables tunisiens, ce genre de mines artisanales est connu depuis l’intervention américaine en Afghanistan. Permettez-moi une petite série de questions, toutes bêtes comme ces chiens recalés : « pourquoi ne s’y est-on pas préparés, depuis le temps que l’on sait ? Où est passé le sens d’anticipation de nos troupes armées ? Où est le résultat du travail de nos cellules de veille technique et technologique? Pourquoi a-t-on continué à se préparer à neutraliser, uniquement, des mines classiques et à investir un argent fou à développer le flair de nos chiens à les détecter, flair, qui se révèle, aujourd’hui, impropre, à détecter du simple nitrate ? S’attendait-on, réellement, à ce que, éventuellement, notre armée combatte, uniquement, des troupes classiques ? Celles de l’Algérie ? De la Lybie ? De l’Italie ? »
Mais, retenons ce courageux aveu d’impuissance, momentanée, de notre ministre de la défense (Honni soit qui mal y pense). L’on remarque, donc, que deux ministres indépendants, qui n’obéissent à aucun agenda politique, ceux de l’Intérieur et de la Défense, en l’occurrence, n’hésitent pas à dire la vérité aux citoyens et à leurs élus. Le Chef du gouvernement, Ali Larayedh, par contre, fidèle à son habitude, a essayé de noyer le « malheureux » poisson. Et pas n’importe quel poisson, le plus gros que l’on rencontre, dans l’océan, le requin pèlerin. Jolie association de deux mots, aux antipodes, l’un de l’autre, et, pourtant, ce requin pèlerin, existe bel et bien ! Ainsi, Ali Larayedh a, surtout, cherché à se montrer rassurant, estimant que la Tunisie allait mieux sur le plan sécuritaire (tiens, donc ? je l’ignorais), malgré la succession des violences, liées à des groupes jihadistes extrémistes, et à de graves conflits sociaux. J’aimerais connaitre, à ce propos, l’avis des familles des victimes des forces de sécurité, dans cette affaire. «L’instauration de la sécurité dans le pays progresse»,a, pourtant, assuré, contre toute évidence, le Chef du gouvernement. «Nous allons poursuivre notre confrontation avec les groupes violents et terroristes (…), démanteler leurs structures et les traduire en justice», a-t-il ajouté. Joli programme, en trois points. C’est beau, l’optimisme, surtout quand il est déplacé. Déjà, ministre de l’Intérieur, n’avait-il pas promis, officiellement, et solennellement, qu’il allait arrêter les assassins de Chokir Belaïd, en moins de 48 heures, chrono ? Ne l’ayant pas fait, il a été promis, à un grade supérieur, pour service non rendu, à la NATION. C’est beau, la logique de l’absurde, n’est-ce pas ? Au lieu de rendre compte de ses méfaits, il continue à la promouvoir, impunément, du haut du perchoir du « Bardot »
L’on peut comprendre, dans ce cas, sans l’excuser, pour autant, la réaction, outrée, de l’opposition. Non pas tant à cause de la position de l’opposition, vis-à-vis de ce dossier, mais, parce qu’elle rame, tellement, à contre courant du gouvernement, au point de ne plus savoir d’où vient le courant, ni le danger, que représentent les mines aux nitrates, qui, à défaut de nourrir le sol, font mourir les hommes de leur, propre, fin. Mercredi, à l’ANC, de nombreux opposants ont, vertement, critiqué le Chef du gouvernement, estimant que le laxisme d’Ennahdha, vis-à-vis des mouvements salafistes, avait permis l’émergence d’Al-Qaïda, en Tunisie. «On va arriver à une guerre civile !»,lui a lancé Hichem Hosni, un élu indépendant. Remarquez, d’abord, qu’en tant qu’indépendant, il aurait, vite fait, de se faire comprendre, par l’un des deux ministres indépendants, présents sur le « Plateau de l’ANC ».La raison, est très simple : une guerre civile, eh bien, on n’y arrive pas du tout ! L’on y entre, de plain pied, et l’on en sort, généralement, sans pied(s)
Un autre député, à la couleur politique incertaine et peu nuancée, peut-être, délavée ?, Samir Bettaïeb, a dénoncé l’incapacité, des autorités, à reprendre les mosquées, passées sous la coupe de salafistes aguerris au langage d’acier : «Il y a une absence de politique pour contrôler les mosquées (…), les terroristes de Chaambi peuvent s’y réfugier»,a-t-il dénoncé, avant de réclamer le déploiement de l’armée sur les frontières avec l’Algérie et la Libye, où le trafic d’armes est en plein essor. Bon, vous remarquerez que Samir Bettaïb pense qu’il n’existe pas de « politique de contrôle des mosquées ».Se rend-t-il, seulement compte, qu’il n’y a pas de politique, tout court, dans ce pays ? Imaginez, maintenant, que l’on fasse plaisir, à ce cher député, sans odeur et sans saveur, et que l’on mette en place « une politique de contrôle des mosquées », dans un cadre de non politique, absolu. Qu’en ressortira-t-il ? Ne cherchez pas trop loin, car la réponse est simple : Une nouvelle Somalie ! En effet, chacun ira contrôler sa mosquée de quartier et il y aura autant d’Etats, que de mosquées. Exactement, comme en Somalie.
Nous avons, jusqu’ici, essayé de comprendre la situation, telle qu’elle prévaut, dans notre pays, à travers les propos de deux ministres et de leur Chef de gouvernement et deux élus farfelus. Soyons francs et interrogeons le chef, de ces deux derniers, le fantasque Mostfa Ben Jaafar alias, MBJ, stoufa, en raccourci, uniquement, pour les intimes d’Ettakatol et compagnie, qui ne seraient qu’une quinzaine, d’après ses ex amis. Mais MBJ n’était pas au perchoir de l’ANC, Il faut dire que ce Haut Lieu, lui donne le vertige et des nausées. C’est à Alger, d’ailleurs, qu’il se fait soigner.
Habitué à faire reluire les pompes de Mehrzia et de ses copains, il était mardi, 7 mai, à tester sa technique en Algérie. Selon lui, ce pays ami, a un « rôle essentiel à jouer dans la région », indiquant que la conjoncture que connaît la région, incite à mettre l’accent sur le volet sécuritaire, pour la recherche de la stabilité. Dès son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene, MBJ déclarait à la presse, que « les évènements et la situation qui prévaut, dans la région, devraient nous inciter, probablement, à mettre, davantage, l’accent sur le volet sécuritaire, pour la stabilité des deux pays ». Ainsi, d’après MBJ, l’Algérie, serait aussi instable, que la Tunisie ! Sûr que nos amis algériens ont dû apprécier l’ellipse et son troublant porteur. Après avoir affirmé que « la sécurité de la Tunisie est celle de l’Algérie et la sécurité de l’Algérie est celle de la Tunisie »,Stoufa a ajouté: « Nous sommes tous conscients que le rôle de l’Algérie dans la région est essentiel. ».Ouais ! c’est surtout, l’Algérie qui en est consciente, car la Tunisie est totalement, inconsciente, dans un état comateux, presque, ayant respiré des quantités phénoménales de gaz lacrymogène, dont les dates de péremption, étaient depuis plus de 20 ou 30 ans, dépassées.
Ne dit-on pas que « nul n’est prophète chez lui »? Oui, et c’est, tellement, vrai, que MBJ est parvenu à démontrer que la proposition inverse, « nul n’est prophète à l’étranger», est tout aussi vraie ! Pardi, je n’y croyais pas du tout. « L’avenir des deux pays est commun et leur partenariat est stratégique », a-t-il ajouté, soulignant que les « deux parties sont résolues à renforcer, ce partenariat, au mieux des intérêts des deux peuples et du bien-être de la région de manière générale ».Et il ajoute ce coup de massue : « L’Algérie et la Tunisie aspirent au progrès par le renforcement de leurs relations fraternelles qui sont solides et séculaires ». Dans un rare moment de lucidité il a proposé de réfléchir à la mise en place d’un « haut conseil de partenariat et à l’intensification des échanges d’expériences à tous les niveaux ». Un Haut Conseil à la Ben Ali ? Mais, bon sang, quand allons-nous apprendre à laisser les poissons, requins pèlerins, compris, tranquilles, dans leur coin d’océan? Qu’on se le dise, une fois pour toute, l’art de noyer le poisson est réservé, uniquement, aux grands. La CIA, l’ex KGB, la DST, le MOSSAD, pas aux tartempions boutonneux, même s’ils ont l’âge canonique de MBJ. Pourquoi, n’a-t-il pas dit, tout simplement, en deux mots, qu’à la suite de Larayedh, il a été dépêché, à Alger, pour quémander l’assistance de l’Algérie ? On l’aura donc, compris, il n’y a pas plus à espérer, des élus, que de leur « chérubin » de Chef, qui s’en va en ballade, armé d’une paire d’ailes et d’un heurtoir, là où les anges, parait-il, n’ont pas ce qu’il faut.
Que nous reste-il, de nos certitudes, enfin, en dehors de nos chaudes larmes, pour comprendre et appréhender ce qui se passe, en fin de compte, chez nous ? Vous avez, encore, un peu de temps ? Oui ? Alors revenons, si vous voulez, sur les déclarations, éclectiques, de Lotfi Ben Jeddou, à l’ANC. Il ne vous a pas échappé qu’il ait déclaré : « J’aurais aimé que l’audition soit à huis clos pour pouvoir en dire davantage ».Cela signifie qu’il n’a pas TOUT DIT ! Ce cher Lotfi, a caché, aux élus, quelques unes des vérités qu’il était sensé venu leur révéler !!! Incroyable, non ? Il leur a dit, texto : « Je suis venu vous cacher des vérités ».C’est d’autant plus fort qu’ils n’ont pas réagi. Oui, bon, je sais, qu’en général, ils ne réagissent à rien d’autre, qu’à leur salaire et primes. Et oui, je sais, aussi, que c’est une banale lapalissade. Mais, enfin, comprenez ce que je veux dire. Lotfi Ben Jeddou leur a dit qu’il n’allait rien leur dire en leur disant, en fait, tout, tout, tout. C’est vraiment, astucieux, de sa part, cette manière de banaliser des révélations, aussi, capitales, pour le pays. Donc, relectures, dans des banalités révélées, sans l’être, officiellement.
Première révélation : « Ils sont venus du Mali »,a déclaré le ministre de l’Intérieur, devant, l’ANC, confirmant, officiellement, des informations obtenues, précédemment, par la presse étrangère, auprès d’une source militaire, sur le terrain. Lisez ceci, c’est mon interprétation de ce message laconique et sibyllin : « ils sont venus du Mali où AQMI a été mise en déroute par l’armée française. Ils se sont repliés sur un maillon faible de leur dispositif : La Tunisie. Ils sont peu nombreux et, majoritairement, tunisiens. Qu’arriverait-t-il, si jamais, les jihadistes syriens sont défaits, ou s’ils prenaient le pouvoir en Syrie ? Les milliers de jihadistes se replieraient, tout simplement, en Tunisie. Voilà le sens de cette précision : MALI ». Suivez mon regard, lorsqu’il se tourne vers l’Est.
Seconde révélation : « Les terroristes recherchés, sur le mont Châambi, sont une vingtaine, dont une moitié des Tunisiens et une moitié des Algériens ». Rappelez-vous on n’a cessé de nous dire qu’ils étaient, peut-être, accompagnés d’un algérien, une récente recrue, qui plus est. La vérité est tout autre, semble-t-il. On ne peut plus faire l’impasse, sur la nécessité de la coopération avec l’Algérie, non pas tant, pour chercher à bénéficier de l’expérience de ce pays, que pour mieux contrôler ce flux de « combattants/migrants algériens » d’un genre nouveau. Les combattants algériens ont, de tout temps, aimé se ressourcer, en Tunisie. Interrogez, à ce propos, les habitants de la ville frontalière de Sakiet Sidi Youssef.
Troisième révélation : « Si l’armée a utilisé des obus de mortier, pour tenter de déminer la montagne, et l’a encerclée, elle n’a, jusqu’à présent, pas combattu, directement, son adversaire, dans cette vaste zone escarpée et boisée ».C’est ce troisième message qui m’inquiète le plus, car il peut être lu de deux manières différentes, qui ne s’excluent pas, l’une l’autre :
1 / l’armée n’a pas les moyens et/ou n’est pas encore prête, à combattre ces groupes de jihadistes. Il faut savoir, ici, qu’on ne combat pas, de la même manière, des groupes de terroristes et des troupes régulières. De plus, l’armée tunisienne est affaiblie par plus de deux ans et demi d’Etat d’urgence, en continu.
2 / les jihadistes ne cherchent pas le contact et le fuient, plutôt. Cela veut dire que leur dispositif, en Tunisie, n’est pas fin prêt, pour qu’ils cherchent la confrontation. Cela signifierait que le dispositif des terroristes est en train d’être renforcé et complété, ailleurs, dans le pays. L’on peut comprendre, dès lors, pourquoi ils joueraient les prolongations, à Jebal Châambi. La position étant perdue, on peut, donc, y fixer les forces de sécurité et détourner, par la même occasion, l’attention de l’opinion publique, pour laisser le temps, aux autres positions, de se renforcer et de se fortifier. C’est tout bénef. C’est de la bonne tactique de terrain. Et ce serait tout danger, pour nous autres, pauvres tunisiens !
Quatrième révélation : « Les opérations de déminage n’ont pas donné de grands résultats. Il va falloir former des chiens pour détecter ces engins composés d’engrais, de plastique et de glycérine »,a déclaré Lotfi ben Jeddou. Comprenez qu’il n’est plus nécessaire de contrôler les frontières, pour empêcher le trafic d’armes, à destination des terroristes. Ceux-ci sont, parfaitement, en mesure d’utiliser les ressources locales, pour se doter d’armes, peut-être, primitives, mais qui font d’importants dégâts, et peuvent mobiliser une armée, entière, aux abords d’une zone, quelconque, sans de probants résultats, sur l’instant. Les troupes, n’étant, tout bonnement, pas préparées à faire face, à ce genre de menace. Rien que pour recycler les chiens renifleurs de mines classiques, en chiens renifleurs de potasse ou de glycérine, il faudrait compter plusieurs mois, si, toutefois, les crédits sont au rendez-vous.
Cinquième révélation : « Les forces armées resteront sur place, jusqu’à l’éradication des jihadistes »,a, néanmoins, promis le Ministre de l’intérieur. L’on retient, d’abord, que l’opération entamée, en décembre dernier, n’est pas, encore, terminée, cinq mois après. L’on sait, aujourd’hui, que le combat contre les groupes terroristes, s’apparente plus à une opération à la Sisyphe, qu’à une promenade de santé. Ben Jeddou, nous dit, ici, que les forces de sécurité du pays ont décidé de faire de jebal Châambi, un polygone d’essai et d’apprentissage. L’expérience des algériens est, bien évidemment, non seulement souhaitée, mais ardemment, recherchée, voire sollicitée, officiellement. Cela permettrait, non seulement, de gagner du temps, mais, également, de profiter des moyens et de l’expérience, considérables, des forces de sécurité algériennes. Mais il n’y a pas que cela. N’oubliez pas que la moitié des jihadistes de jebal Châambi, sont des algériens. L’Algérie souhaiterait, probablement, les combattre en Tunisie, plutôt, qu’en Algérie, où ils risqueraient de se replier. Rappelez-vous la prise d’otages d’IN AMENAS, du 16 janvier 2013. Le territoire algérien est très vaste et se prête, mal, à un contrôle total. L’objectif stratégique, devient, donc, le verrouillage, complet, de la frontière commune, qui n’a de frontière que le nom. Cette véritable passoire où fleurit le trafic de tout genre est longue de 965 kilomètres. Cela ne peut être fait, qu’en privilégiant le travail en commun.
Il appartient, maintenant, à chacun d’entre vous, de tirer, ses propres, conclusions.
Par Ridha Ben Kacem le 9 mai 2013
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La rédaction