samedi 15 décembre 2012

Exclusif : Ce que vous devez savoir sur Kamel Jendoubi

 Kamel Jendoubi était proche du RCD dont il fréquentait les faucons aux pires moments de la dictature. C’est pour une promesse non tenue de Ben Ali qu’il s’est recyclé dans l’opposition et dans le commerce des droits de l’homme. Pour Tunisie-Secret, Salem Ben Amar a déjà fait quelques révélations sur son ex-ami, mais cela ne semble pas avoir suffit pour que cet imposteur renonce à son siège très juteux de président de l’ISIE. Alors, voici pour ses défenseurs quelques vérités pas bonnes à rappeler.
Exclusif : Ce que vous devez savoir sur Kamel Jendoubi
Kamel Jendoubi est arrivé en France au début des années 70 pour faire des études. Il a pu s’inscrire à Vincennes, la seule université française qui acceptait à l’époque les non-bacheliers. Au bout de deux ans, il a laissé tomber les études sans obtenir le moindre diplôme. Ces diplômes, son expérience et son gagne pain, il va les acquérir au sein de l’UTIT, Union des travailleurs Immigrés Tunisiens, qui voit le jour en 1974, et dont il est co-fondateur avec un groupe d’extrême-gauche. En 1982, l’UTIT dépose ses statuts en vertu de la nouvelle loi No 81-909 du 9 octobre 1981, entrant ainsi dans le cadre réglementaire de la loi de 1901 sur les associations, qui donne droit à un financement public, Fonds d’Action Sociale (FAS). C’est la manne pour Kamel Jendoubi et ses acolytes. En 1994, l’UTIT se transforme en « holding » et se donne comme nom FTCR, Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives.

Outre le fait qu’elle lui assure un salaire confortablement rémunéré, Kamel Jendoubi utilise déjà l’UTIT pour se mettre au service du régime Ben Ali et à des fins de carrière politique. Entre 1988 et 1995, il est l’un des principaux relais du lobbying bénalien. Il n’était pas le seul gauchiste à rejoindre le régime. Des personnalités plus prestigieuses que lui, Mohamed Charfi, Moncer Rouissi, Abdelbaki Hermassi, Serge Adda, Khémaïs Chammari, Moncef Gouja…ont franchi le Rubicon, alors pourquoi pas lui ? 



C’est entre 1991 et 1994 que Kamel Jendoubi va se donner à fond dans la défense de la dictature qui tournait à plein régime contre les islamistes. Dans les milieux associatifs et de gauche français, il va déployer tout son talent pour les persuader que l’éradication des islamistes est un mal nécessaire, qu’après cette entreprise de purification, Ben Ali décrétera la démocratie en Tunisie. En d’autres termes, au pire moment des atteintes aux droits de l’homme, Kamel Jendoubi prendra la défense du dictateur contre les victimes islamistes.

Se faisant inviter régulièrement à Tunis pour contribuer à la construction de la nouvelle « démocratie », c’est à cette époque (1988-1992) qu’il fera la connaissance de Kamel Eltaïef, l’affairiste véreux qui était de fait le numéro 2 du régime, avant sa disgrâce pour mésentente avec une Leila Trabelsi au début de son ascension.

Le passé de Kamel Eltaïef a lui aussi été revu et corrigé par les communicants et les internautes qui sont à son services. Kamel Eltaëf n’a pas été uniquement un honnête homme d’affaire suffisamment proche de Ben Ali pour rafler tous les marchés et chantiers de l’Etat. Il a été aussi un éradicateur de la pire espèce. Entre 1987 et 1992, c’est à lui que Mohamed-Ali Ganzoui et Abdallah Kallel rendaient compte. Il assistait en personne aux séances de torture des islamistes, que conduisaient notamment Mustapha Badreddine. C’est Chérif Jebali, qui était à l’époque au cabinet de Mohamed-Ali Ganzoui, qui l’affirme et qui a d’ailleurs déposé plainte contre Kamel Eltaïef.

Voilà qui était l’ami de Kamel Jendoubi. Ami et frère en loge maçonnique, comme nous l’avons déjà révélé. Ami qui lui est resté fidèle en le faisant nommer président de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE). Mais Kamel Jendoubi comptait d’autres amis plus fréquentables que cet affairiste et tortionnaire. Les universitaires qui ont rejoints le RCD dès 1988, dont Zouheïr Mdhaffer. Sur la photo ci-jointe, prise en 1992, on voit très clairement Kamel Jendoubi en meeting avec Zouheïr Mdhaffer, qui était alors secrétaire permanent chargé des études et de la formation au sein du RCD. L’enjeu, dissimuler les graves atteintes aux droits de l’homme que la redoutable machine sécuritaire commençait à perpétrer contre les islamistes. Et que nos lecteurs ne nous demandent pas comment nous avons obtenu cette photo rare. Nous en en avons bien d’autres, et de plus compromettantes encore !

Les échanges et la collaboration entre l’UTIT puis la FTCR et le RCD étaient très étroites et régulières. Les jeunes faucons du RCD se faisaient inviter par Kamel Jendoubi et se rendaient souvent à Paris pour endoctriner la diaspora tunisienne, et les Jendoubi and Co se rendaient souvent à Tunis pour renouveler au régime leur fidélité. Mais dès 1992, Kamel Jendoubi perd un allié très précieux : Kamel Eltaïef. Avec son maitre à penser Khémaïes Chammari, il continuera quand même à défendre Ben Ali, jusqu’à prendre le parti du régime dans la première crise de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) en juin 1992. En échange, Abdelaziz Ben Dhia, briffé par Zouheïr Mdhaffar, lui promet le poste de consul général à Toulouse, comme il promettra le poste d’ambassadeur à Madrid pour Chammari, pour services rendus à l’instauration de la dictature.

Mais jusqu’en 1995, ce vœu ne sera pas exaucé, alors que Zouheïr Mdhaffar continuera sa carrière en devenant président du Conseil constitutionnel (1992-1995), puis Directeur du Centre de recherche et de la formation du RCD (1995-1999), puis, en 2004, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Fonction publique et du Développement administratif. Il démissionnera de ce poste le 21 janvier 2011. C’est donc par vengeance que Kamel Jendoubi est devenu opposant en 1996. De l’UTIT à la FTCR et de la FTCR au CNLT et du CNLT au Réseau  Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), une officine du PS tendance sioniste, Kamel Jendoubi ne fera pas carrière au service de la diplomatie bénalienne mais une belle carrière au service de la propagande gauchiste et islamiste.
    
Après le 14 janvier 2011, on a présenté Kamel Jendoubi comme un opposant de la première heure, un militant des droits de l’homme, un exilé politique, alors qu’il est de nationalité française. Tout était faux dans son parcours politique, comme dans ses diplômes supposés obtenus dans les meilleures universités françaises. On espère ici avoir rectifié cette image qui a trompé tant de Tunisiens. Pourquoi le faisons-nous maintenant ?

D’abord parce que nous accusons clairement Kamel Jendoubi d’être l’un des principaux fossoyeurs de la démocratie en Tunisie. Nommé à la tête de l’ISIE grâce à Kamel Eltaïef, Jendoubi a fermé les yeux sur le financement des partis et sur les nombreuses et très graves irrégularités qui ont jalonné ces « premières élections transparentes et démocratiques ». Selon nos sources, confirmées par le rapport de l’observateur de l’Agence pour la Francophonie, il y aurait entre 400 000 et 500 000 voix soumises à suspicion. Pour nous, l’essentiel est là ; on ne s’attardera donc pas sur les accusations de malversation et de détournement de fond, dont nous n’avons aucune preuve même si la question « où sont partis les 42 millions de dinars, c'est-à-dire 21 millions d’euros attribués à l’ISIE » se pose légitimement. Les Tunisiens ont le droit de savoir de quelle manière a été dépensé ce montant colossal.

Pourquoi le faisons-nous maintenant ? Parce que Kamel Jendoubi n’a pas compris qu’il a suffisamment fait de mal à la Tunisie. Mieux encore, avec ses amis et courtisans, il vient de susciter une campagne pour soutenir sa reconduction à la tête de l’ISIE. Sur Mediapart, on lit : « Soutenons Kamel  Jendoubi [défenseur  emblématique infatigable des Droits de l’Homme, qui a été contraint à l'exil pendant dix-sept ans pour son engagement et son militantisme, Président de plusieurs Associations de Défense des Droits Humains, en particulier, le Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l'Homme, et  Président de l’ISIE (Instance Supérieure Indépendante pour les Elections)], en signant et en diffusant la Pétition suivante ». Opération de propagande pour soutenir un traître, qui s’est vendu à Ennahda et au CPR. Si les islamistes ne veulent plus de Kamel Jendoubi à la tête de l’ISIE, ce n’est pas parce qu’il risque de ne pas jouer leur jeu aux prochaines élections, mais parce qu’ils ont dans leur ligne de mire Kamel Eltaïef, le traître suprême, l’intouchable !

Invité sur le plateau de Zitouna TV, la chaîne de Oussama Ben Salem, le fils du ministre de l'Enseignement supérieur, Mohamed Abbou, s'adressant à Noureddine Bhiri, ministre de la Justice, a déclaré : «Je ne vois pourquoi un gouvernement élu par la majorité du peuple a peur d'ouvrir tous les dossiers de la corruption et d'avoir peur de Kamel Eltaïef. Mais qui est cet homme pour que le gouvernement ne fasse pas son travail». Si Mohamed Abbou fait semblant de ne pas le savoir, alors on va lui apprendre que cet homme est protégé par sa loge maçonnique et par les Services de renseignements américains, dont Noureddine Bhiri a été l’honorable correspondant via la Freedom House.

Qui y a-t-il de si scandaleux à ouvrir une enquête sur la gestion et les dépenses des 160 millions d’euros par l’ISIE ? Si Kamel Jendoubi a la conscience tranquille et les mains propres, pourquoi craint-il la justice révolutionnaire et démocratique de l’ère post-Ben Ali ? Dans l’interview qu’il vient d’accorder à Hannibal TV, Hammadi Jebali a déclaré que  la Troïka n’était pas chaude à l’idée de nommer Kamel Jendoubi à la tête de l’ISIE. Il a estimé que le temps des nominations est révolu et que l’on doit respecter les procédures mentionnées dans la loi portant sur la création de l’Instance électorale adoptée le 12 décembre par l’Assemblée constituante. Indépendamment des arrières pensés des islamistes et des règlements de comptes des uns vis-à-vis des autres dans ce bateau ivre qu’est devenue la  Tunisie, l’argument de Hammadi Jebali est incontestable. Mais les « démocrates » et les « militants » des droits de l’homme qui se gendarment pour sauver le soldat Jendoubi sont pour la reconduction/nomination de leur ami à la tête de l’ISIE, et contre la procédure électorale.
Drôle de conception des droits de l’homme et de la démocratie ! N'est-il pas plus saint et plus transparent que le futur président de l'ISIE soit démocratiquement élu et non point désigné, encore moins automatiquement reconduit, comme le souhaitent certains "démocrates" ?    
http://www.tunisie-secret.com

Karim Zmerli 


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