Une année s’achève, et une autre va commencer bientôt. C’est le moment adéquat pour procéder à un bilan de l’année qui s’achève et pour tracer des perspectives concernant celle qui commence.
L’année 2012 a été marquée par divers événements, plus ou moins mineurs : élection de François Hollande en France (qui a vraiment été surpris?), poursuite du déclin économique en Europe(rien de neuf), installation très prévisible des Frères musulmans au pouvoir en Egypte et accentuation de l’hiver islamique qui s’abat sur les terres de l’islam (seuls ceux qui ont cru, naïvement, au « printemps arabe » ont été étonnés).
Réélection de Barack Obama
L’événement crucial de l’année qui s’achève, cela dit, celui qui restera dans l’histoire, est la réélection de Barack Obama. C’est un événement crucial non pas parce que les Etats-Unis sont la première puissance économique, militaire et géopolitique du monde, et que ce qui s’y passe concerne toute la planète, mais parce que cette réélection est lourde de conséquences et de signification. Elle signifie une mutation radicale, profonde peut-être décisive. Si l’élection de 2008 pouvait être interprétée comme un accident de parcours, la confirmation en 2012 montre que l’accident est désormais le parcours, et aux huit années de présidence Obama pourraient bien succéder de longues années approfondissant le sillon qui commence à se creuser. Obama a été élu en 2008 au terme d’une campagne de propagande d’une ampleur sans précédents, et il pouvait sembler que les orientations qui étaient celles d’Obama étaient ignorées de nombre d’électeurs. Sa réélection en 2012 s’est faite alors que non seulement ces orientations étaient connues, mais étaient mises en œuvre.
Ce que Roger Kimball a appelé « la longue marche », à savoir, l’infiltration par la gauche radicale des institutions d’éducation, des médias et du secteur culturel a fonctionné. L’Amérique qui avait porté Ronald Reagan et George W. Bush au pouvoir, est en reflux et devenue minoritaire. Le pays va glisser vers une forme de socialisme à l’européenne, ce qui signifiera moins d’emplois et de croissance, moins d’innovation, moins de dynamisme, davantage de pauvreté et d’assistances, mais aussi une aggravation des déficits, pourtant déjà vertigineux. Les Etats-Unis vont devenir plus faibles économiquement, ce qui aura des conséquences pour toutes les autres économies du monde. Ils vont aussi, c’est déjà amorcé, devenir plus faibles militairement, ce qui signifiera qu’ils vont se retirer davantage encore que ce n’est le cas aujourd’hui des affaires du monde, qui deviendra ainsi « post-américain ». Cela va s’accompagner d’une transformation démographique déjà amorcée elle aussi : les blancs d’origine européenne représentent et représenteront une part décroissante de la population tandis que deux autres catégories, les asiatiques, et plus encore, les hispaniques d’origine latino-américaine verront leur nombre croître considérablement.
L’année qui vient sera très largement déterminée, elle-même, par les effets de la réélection de Barack Obama. Celle-ci, en résultat de la politique économique suivie, aura sur les Etats-Unis les effets que je viens de décrire, et pour le reste du monde, des conséquences lourdes.
Le déclin économique européen se poursuivra, avec une croissance proche de zéro dans la plupart des pays de l’Union Européenne, une croissance négative dans certains d’entre eux (Espagne, Italie, Grèce), sans que quiconque fasse le lien avec la politique de l’administration Obama, bien sûr.
En raison de la politique d’affaiblissement militaire et de retrait des affaires du monde, les conséquences en termes d’instabilité géopolitique seront lourdes elles aussi. L’hiver islamique dans le monde musulman s’accentuera, avec son cortège de violence, de cadavres et de misère proliférante.
Des puissances aux mœurs bien moins démocratiques et propices à la liberté que les Etats-Unis
Il est fort peu vraisemblable que les Etats-Unis interviendront pour arrêter le programme nucléaire iranien, et celui-ci passera donc le seuil de l’irréversibilité, sauf si Israël agit. La géopolitique ayant horreur du vide, les espaces laissés vacants par les Etats-Unis seront occupés, et ils le seront par des puissances aux mœurs bien moins démocratiques et propices à la liberté que les Etats-Unis : la Russie et la Chine sont, là, très bien placées.
Si je regarde les choses, pour un instant, sous un angle israélien, je dirai que les événements que j’ai qualifiés de plus ou moins mineurs au début de cet article n’ont pas été de bonnes nouvelles pour Israël, puisque la gauche en Europe est en général plus hostile à Israël que la droite, puisque le déclin économique européen a des répercussions économiques sur Israël, et puisque l’hiver islamique signifie une exacerbation de l’hostilité musulmane à Israël.
L’événement que j’ai qualifié de crucial, la réélection de Barack Obama, a, lui, été une très mauvaise nouvelle pour Israël, Barack Obama étant le Président le plus anti-israélien de l’histoire des Etats Unis.
La réélection de Barack Obama signifiant, entre autres, moins de croissance aux Etats Unis, elle aura elle-même un impact négatif sur l’économie israélienne.
Un impact négatif sur la situation stratégique d’Israël
La réélection de Barack Obama signifiant aussi affaiblissement militaire et retrait américain des affaires du monde, accentuation de l’hiver islamique et faible probabilité d’une intervention américaine contre l’Iran, elle aura un impact négatif sur la situation stratégique d’Israël.
Malgré cette avalanche de mauvaises nouvelles, l’économie israélienne se porte mieux que la quasi totalité des économies du monde occidental, ce qui est du à l’adaptabilité de l’économie israélienne et à son positionnement optimal dans tous les secteur de haute technologie. Militairement, quand bien même il ne fait aucun doute que les Israéliens préféreraient vivre dans un monde plus paisible, Israël a su montrer, très récemment encore, une capacité à infliger des dégâts considérables à ses ennemis s’ils frappent.
Politiquement, je l’ai écrit récemment, les électeurs israéliens ont désormais, en leur grande majorité, pleinement compris quelle était la situation, la coalition menée par Binyamin Netanyahou devrait l’emporter nettement en janvier prochain. Le parti HaBayit HaYehudi dirigé par Naftali Bennett, favorable à une annexation partielle de la Judée Samarie, devrait obtenir un nombre conséquent de siège, et les sondages semblent indiquer que son score sera significatif. Otzma LeYisrael aura, au moins deux sièges.
La gauche et le centre gauche perdent nettement du terrain.
Israël résiste et doit résister. Les années qui viennent s’annoncent rudes.
Il reste au moins un pays sur terre où une majorité de gens restent debout et ont le regard droit. Si au terme des années Obama, les Etats Unis se redressaient, j’en serais heureux. Mais je préfère être pessimiste et me dire que si des signes positifs viennent, je les accueillerai comme il se doit.
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La rédaction