Caricature et film anti-islam

Un homme est arrêté lors de la manifestation anti-USA de samedi dernier. Photo : AFP

Deux hommes en garde à vue à Paris

France Inter révèle jeudi après-midi que deux hommes ayant participé à la manifestation devant l'ambassade des Etats-Unis samedi dernier ont été placés en garde à vue. Agés de 23 et 24 ans, ils sont soupçonnés "d'être propriétaires d'un sac contenant des torches fumigènes et une matraque téléscopique. Ils pourraient, si leur responsabilité est démontrée, être poursuivis pour 'attroupement armé'", affirme la radio.

• Un islamiste qui se préparait à attaquer Charlie Hebdo en garde à vue ? 

Un islamiste est en garde à vue depuis mercredi midi à Toulon, en lien avec l'affaire des caricatures. Le jeune homme de 18 ans aurait été dénoncé par un proche alors qu'il s'apprêtait à monter à Paris pour s'en prendre aux locaux de Charlie Hebdo. 

• La page Facebook du Point censurée pour avoir publié les caricatures

La page Facebook de l'hebdomadaire Le Point a été censurée mercredi soir après avoir posté l'une des caricatures publiées dans Charlie Hebdo. L'administrateur a reçu un avertissement. Facebook explique que tous les contenus sont logés à la même enseigne. "On regrettera alors que la pudibonderie - s'il ne s'agit que de cela - s'exerce sur le compte professionnel des rédactions plutôt que sur les nombreux comptes individuels complètement dénués de pudeur", a réagi la rédaction du siteLepoint.fr.

• Le site de Charlie Hebdo de nouveau accessible, le magazine relance des tirages

Commentée et critiquée dans le monde entier, la publication de caricature de Mahomet dans Charlie Hebdo a dopé les ventes du journal satirique : les 75 000 exemplaires de mercredi ont tous été vendus, et un nouveau tirage de 90 000 numéro sera en kiosque vendredi. La porte-parole de l'hebdomadaire, Valérie Manteau, a aussi annoncé que le site Internet était de nouveau opérationnel jeudi matin. La veille, des surcharges de requêtes en avaient bloqué l'accès.

• Les élus UMP de l'étranger "ne disent pas bravo"

"Quelle sera la prochaine Une de ce journal, s'il doit encourir la responsabilité de quelques morts bien Français?" s'interrogent sept députés UMP de l'étranger. Dans un communiqué, les députés Alain Marsaud, Thierry Mariani, Claudine Schmid, et les sénateurs Christian Cointat, Louis Duvernois, Christophe-André Frassa, Christiane Kammermann "ne disent pas bravo" aux caricatures de Charlie Hebdo, qui vont obliger les Français à "raser les murs" dans de nombreux pays musulmans.

• L'hebdo soutenu par les médias

"Le ministère du Blasphème vous avertit : ce journal contient des textes critiques sur l'islam." Ce message en une du Financial Times Deutschland affiche clairement son soutien à l'hebdomadaire français Charlie Hebdo. Le reste de la presse allemande est divisée. En France, c'est le soutien à la liberté d'expression qui domine. Libération ouvre le débat sur le "droit sacré" au blasphème. Le Monde note tout de même que "les caricatures incriminées sont de mauvais goût, voire affligeantes".

• La préfecture de Paris interdit de manifester samedi

Il n'y aura pas de rassemblement samedi devant la Mosquée de Paris en protestation contre le film islamophobe "L'innocence des musulmans". La préfecture de police de Paris a confirmé officiellement jeudi l'interdiction de manifester, déjà annoncée mercredi par le premier ministre Jean-Marc Ayrault. Un dispositif policier "est à l'étude" pour éviter tout débordement. Samedi dernier, plusieurs centaines de personnes avaient déjà protesté sans autorisation et 150 avaient été interpellés.

• Des manifestations à Kaboul et à Téhéran

Scandant "Mort à la France, mort aux Etats-Unis", quelques centaines de personnes ont manifesté pacifiquement jeudi matin dans une banlieue de Kaboul, en Afghanistan. Leur protestation visait pour la première fois les caricatures de Charlie Hebdo, alors que des rassemblements ont lieu depuis une semaine contre le film américain.
A Téhéran, en Iran, une centaine d'"étudiants" se sont également rassemblés devant l'ambassade de France, dans le cadre d'une manifestation non autorisée.