jeudi 30 août 2012

Un système planétaire autour d'un couple d'étoiles



Vue d'artiste du système solaire à deux étoiles découvert par les checheurs de l'université du Texas, situé à 4.900 années-lumière.
Vue d'artiste du système solaire à deux étoiles découvert par les checheurs de l'université du Texas, situé à 4.900 années-lumière. Crédits photo : T. Pyle/AFP



Pour la première fois, deux étoiles proches ont été découvertes avec au moins deux planètes gravitant autour d'elles.

Depuis son lancement en 2009, le télescope spatial Kepler de la Nasa traque les exoplanètes et autres objets célestes au sein de la Voie lactée. Il a permis de découvrir plus de 2300 candidats planètes et 2100 systèmes d'étoiles binaires, c'est-à-dire en orbite autour d'un centre de gravité commun.
Des astronomes américains de l'université du Texas ont utilisé les données de Kepler pour mettre au jour un étonnant système solaire, situé à 4900 années-lumière de la Terre dans la constellation du Cygne. Selon leurs travaux publiés, dans la revue américaine Science, il serait composé de deux planètes gravitant autour d'un couple d'étoiles. L'une d'elle a une taille comparable à celle du Soleil tandis que la seconde est trois fois plus petite.
De leur côté, les planètes sont respectivement 3 et 4,6 fois plus volumineuses que la Terre. La première ne présente pas grand intérêt. Mais la seconde, qui gravite en 302 jours autour de ses deux étoiles, se situe exactement dans la zone définie comme «habitable» par les chercheurs. C'est-à-dire à une distance qui permet à de l'eau liquide d'exister en surface, une condition sine qua non au développement de la vie telle que nous la connaissons. Pour autant, cette géante gazeuse n'est pas apte à abriter une quelconque forme de vie.
Cette découverte est également la première à montrer formellement l'existence de plusieurs planètes en orbite autour de deux étoiles proches. Mais comme le souligne Xavier Delfosse de l'IPAG (Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble), «des systèmes binaires à une planète avaient déjà été détectés. Le repérage délicat des planètes en fonction de leur position par rapport aux étoiles n'avait pas permis de trouver un système à plusieurs planètes jusqu'alors.» En effet, grâce à Kepler, les astronomes peuvent déceler la présence de planètes en étudiant le phénomène d'éclipse. Ils captent la lumière issue du système et lorsqu'elle diminue de manière périodique, cela signifie qu'un corps est en rotation autour d'une ou de plusieurs étoiles.

Une super-Terre

Qu'apporte cette nouvelles découverte aux chercheurs? La confirmation tangible que finalement des planètes peuvent se créer à proximité d'un système binaire. En effet, «le fait d'avoir plusieurs étoiles proches perturbe le disque de matière à partir duquel se forment les planètes», note Xavier Delfosse. Pour autant, l'astronome ne s'emballe pas. Lui et son équipe traquent les exoplanètes depuis des années. Début 2012, ils ont même publié une étude qui fait état de dizaines de milliards de planètes situées dans la zone habitable de leur étoile, pour la seule Voie lactée.
Parmi ces innombrables mondes, désormais six sont considérés comme potentiellement habitables. Le petit dernier, Gliese 163c, récemment découvert par une équipe européenne du HARPS pilotée par l'IPAG, est une super-Terre d'un rayon 1,8 à 2,4 fois plus grand que notre planète. Présentée pour la première fois à l'occasion de l'assemblée générale de l'Union astronomique internationale à Pékin le 30 août, cette planète, composée a priori de roches et de glace, pourrait abriter des formes de vie microscopiques.

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