L’écrivain israélien David Grossman, militant de la paix, signe une longue tribune dans le journal Haaretz ce vendredi. L'auteur du magnifique roman "Une femme fuyant l'annonce", qui a perdu un filsen 2006 dans la guerre contre le Liban, s'en prend à "l'aveuglement et l'euphorie belliciste" des dirigeants de son pays.
Il en appelle aux responsables militaires et à l’ensemble de ses compatriotes pour qu’ils s’opposent clairement à une guerre contre l’Iran, envisagée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
S’il affirme “ne pas avoir pris la décision” d'attaquer l’Iran, Benjamin Netanyahou a récemment réaffirmé le "droit d'Israël à se défendre contre toute menace pesant sur sa sécurité et son existence".
"Une vision du monde rigide, inflexible"
David Grossman dénonce “la vision du monde extrême, rigide et inflexible” du Premier ministre :
“Même les nombreux Israéliens qui refusent de voir leur pays attaquer l’Iran - rejoignant certains responsables militaires - se retrouvent prisonniers, de la manière la plus dramatique qui soit, des considérations hérmétiques du Premier ministre. <...>
Les Israéliens savent malheureusement d'expérience que leurs dirigeants ne sont pas à l’abri de graves erreurs, et que, comme n’importe qui - et peut-être davantage - ils sont sujets à l’aveuglement et à l’euphorie belliciste.”
L’écrivain demande aux leaders politiques et militaires israéliens de remettre en question leurs certitudes qui les conduit à ne voir qu’une voie possible : “bombarder ou être bombardé”, “attaquer ou être attaqué” :
“Sont-ils absolument certains de ne pas surestimer la capacité des forces armées israéliennes à régler le problème du programme atomique iranien une fois pour toutes, et de ne pas sous-estimer les capacités iraniennes?
Sont-ils absolument certains que si Israël frappe, les Iraniens n’arriveront pas à obtenir l’arme nucléaire, et s’ils se la procurent, qu’ils ne l’utiliseront pas contre Israël?”
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La rédaction