Diversité et métissage : un mariage forcé
Courts extraits d’un long article de Pierre-André Taguieff du 23/11/09Diversité et métissage. Les nouveaux bien-pensants veulent les deux. Pour ces amateurs de formules creuses, la France de l’avenir ne peut qu’être un mélange de diversité et de métissage, de différence et d’hybridation.
(…) Il est si doux de se rêver soi-même comme un sujet « pluriel » et « métissé », un sujet supposé plus « riche » que son contraire : le nouveau sujet désavantagé, identitairement pauvre, défavorisé. Un « pauvre » Français caractérisé par ce qui lui manque : une « diversité » interne. Un Français très à plaindre, car ni « pluriel », ni « métissé ». En effet, selon la langue molle d’un certain antiracisme, l’idéal humain vers lequel il faut tendre est clair : devenir un sujet « riche de ses différences ».
Face à ce nouveau type positif, le Français monoethnique et monoculturel, le Français dit « de souche », apparaît comme un être inférieur, un handicapé.
«Un pas de plus, et la haine de soi devient objet d’éloge.»
Dans l’arène politique, la dénonciation de la « préférence nationale » aboutit à la célébration d’une préférence pour l’étranger ou l’immigré. (…) Ce qui est postulé, c’est d’abord que le rejet de soi est en lui-même respectable, alors que le rejet de l’autre est intrinsèquement intolérable. Un pas de plus, et la haine de soi devient objet d’éloge, tandis que la haine de l’autre illustre le mal absolu.
Le cosmopolitisme post-national [est le] noyau dur de l’idéologie médiatiquement dominante. Il s’organise autour d’un grand rêve, celui de l’abolition immédiate et définitive de toutes les frontières entre les groupes humains, et, plus avant encore dans l’utopie, celui de l’élimination totale et irréversible de toutes les barrières entre les humains.
Le métis nomade à l’identité instable dans un monde sans frontières serait l’image de l’humanité future. L’homme de l’avenir s’incarnerait dans le cosmopolite hybride et mobile. Tel est le bouillon de clichés et de slogans confus qui aujourd’hui tient lieu de pensée politique aux élites pressées et branchées, adeptes de la « pensée nomade ».
Lire l’article intégral sur l’Observatoire du communautarisme
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