lundi 16 juillet 2012

Itshak Shamir (1915-2012) : le dernier des géants, Pierre Itshak Lurçat

Itshak Shamir (1915-2012) : le dernier des géants, Pierre Itshak Lurçat:

itshak shamir,israel,sionisme,lehi,sternL’homme qui s’est éteint samedi soir dans sa 96e année n’était pas seulement le 7e Premier ministre de l’Etat d’Israël, ancien dirigeant du Léhi et membre du Mossad, dont une large partie de la vie demeure encore secrète : il était avant tout le témoin d’une époque révolue et l’acteur d’une grande partie des événements qui ont façonné l’histoire et le destin du peuple Juif au vingtième siècle. Itshak Shamir était en effet l’un des derniers représentants de cette génération qu’on appelle en Israël « Dor ha-Shoah vé ha-Tékouma » - la génération de la Shoah et de la Renaissance. Il était aussi, à bien des égards, comme le reconnaissent aujourd’hui beaucoup de ceux dont il fut l’adversaire résolu pendant plusieurs décennies, le "dernier des géants"... Dans ce portrait succinct, nous nous attacherons essentiellement à décrire la jeunesse et les années de formation de ce grand dirigeant.

Itshak Yzernitsky est né en 1915 à Ruzinoy, un shtetl de Pologne qu’il décrit ainsi dans ses mémoires : « Ruzinoy, une de ces bourgades d’Europe orientale qui ont été ballotées entre la Pologne et la Russie, était tellement modeste qu’aucun train ne s’y arrêtait. Lorsqu’on voulait en sortir, il fallait voyager en carriole. Elle comptait 5000 habitants, dont 3000 Juifs, qui subsistaient par des moyens divers, mais dont aucun ne méritait d’être qualifié de riche… » Son père, Shlomo, possédait une petite entreprise de tannerie et était un des dirigeants de la communauté juive.

Itshak Shamir, Israel, sionisme, Lehi, SternDans de belles pages de son autobiographie, Sikoumo shel Davar (« En fin de compte ») *, Itshak Shamir évoque ses parents et ses deux sœurs, tous assassinés par les nazis et leurs complices polonais (devenu Premier ministre, il dira un jour que « les Polonais boivent l’antisémitisme avec le lait de leur mère »). Parmi les personnes qui ont laissé leur empreinte sur la personnalité du jeune Itshak, la figure de son père, apprécié tant des Juifs que des chrétiens, est la plus marquante. Il mentionne aussi les héros bibliques avec lesquels il « s’identifiait de toutes les fibres de son cœur ».

Ses parents sont des Juifs traditionnalistes, et son père l’emmène à la synagogue le shabbat. Mais, plus encore que la tradition juive, c’est la culture hébraïque dans laquelle il grandit qui va décider de son destin : Itshak Yzernitsky fréquente en effet l’école Tarbout, réseau d’enseignement hébraïque dont il décrit ainsi les principales caractéristiques : on y inculquait « des conceptions sionistes et laïques par des méthodes d’enseignement modernes ». Comme il le dira lui-même, « je ne sais pas quelle aurait été ma destinée si je n’avais pas reçu un enseignement strictement hébraïque… A l’âge de six ans, j’ai réalisé que j’appartenais à la nation juive et cette identité forte et sans équivoque m’a guidé et encouragé dans l’action tout au long de ma vie ».

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