A l’occasion du Bicentenaire de la guerre de 1812, différentes festivités sont programmées en Russie et dans d'autres pays européens. Début de campagne le week-end dernier à Kaunas en Lituanie.
Le 24 juin 1812, il y a juste 200 ans, venant de Prusse et du Grand-Duché de Varsovie, Napoléon franchissait le Niémen entre Tilsit et Kowno. Après d’anxieuses tergiversations, l’Empereur des Français pénétrait enfin dans l’immense empire russe à la tête d’une armée de «vingt nations» parlant toutes les langues de l’Europe.
Sous la chaleur accablante de l’été 1812 et un étouffant nuage de poussière commençait la marche épuisante de centaines de milliers d’hommes et de chevaux vers Moscou.
Le Paysage aujourd’hui n’a guère changé. Les eaux paresseuses du Niémen cherchent toujours leur chemin vers la Baltique à travers les bancs de sables. Par contre, la toponymie et les frontières ont été profondément bouleversées depuis deux siècles, laissant des cicatrices qui racontent tout un morceau de l’histoire tragique de cette partie du vieux continent.
La Prusse a cessé d’exister en 1945, écrasée sous les chenilles des chars et les feux vengeurs des canons de l’armée soviétique. C’est désormais « l’oblast » de Kaliningrad, un confetti d’empire russe enclavé dans l’Union Européenne entre la Pologne et la Lituanie. Tilsit est devenue Sovetsk. Quant à Kowno, ni russe, ni polonaise, elle s’appelle Kaunas et est depuis 1991 la seconde ville de la Lituanie indépendante.
La Prusse a cessé d’exister en 1945, écrasée sous les chenilles des chars et les feux vengeurs des canons de l’armée soviétique. C’est désormais « l’oblast » de Kaliningrad, un confetti d’empire russe enclavé dans l’Union Européenne entre la Pologne et la Lituanie. Tilsit est devenue Sovetsk. Quant à Kowno, ni russe, ni polonaise, elle s’appelle Kaunas et est depuis 1991 la seconde ville de la Lituanie indépendante.
Justement le drapeau français a flotté samedi et dimanche derniers, 23 et 24 juin 2012, sur Kaunas. Venus de Russie, de Biélorussie, d’Ukraine et aussi de Lettonie, de Pologne, de République Tchèque, d’Allemagne, des Pays-Bas, de Belgique et de France plus d’un milliers de passionnés de reconstitutions historiques ont défilé au rythme des tambours dans le parc central de Kaunas où des tentes blanches avaient été dressées.
Revivre la grande affaire
Tous ces soldats d’un jour s’étaient donné rendez-vous sur les bords du Niémen pour « revivre » la grande affaire qui a eu lieu ici il y a deux siècles jour pour jour. «Les évènements de ce genre, c’est toute ma vie !» confie le Professeur Oleg Sokolov, personnalité « napoléonienne » russe éminente à Moscou et à Paris, fièrement sanglé dans son uniforme chamarré de général de division de la garde impériale française.
C’est lui qui organise chaque année au mois de septembre la commémoration de labataille de Borodino. Le canon tonne. Des centaines de figurants se précipitent dans un nuage de fumée sur des embarcations pour traverser le fleuve accueilli par lesapplaudissements de la foule et une salve nourrie de « l’armée russe ».
Vive la France ! Vive la Pologne ! S’époumonent sur leurs chevaux des lanciers polonais de la Garde. Les Russes se replient en ordre…
« C’est comme un théâtre en plein air avec une ambiance fantastique » s’enthousiasme un touriste belge.
Arvydas Pociunas, un citoyen lituanien qui joue aujourd’hui le chef d’état-major du Tsar s’émerveille, « reconstituer une bataille pareille avec des canons, des chevaux, des sabres et des uniformes est un vrai défi ! ».
« C’est comme un théâtre en plein air avec une ambiance fantastique » s’enthousiasme un touriste belge.
Arvydas Pociunas, un citoyen lituanien qui joue aujourd’hui le chef d’état-major du Tsar s’émerveille, « reconstituer une bataille pareille avec des canons, des chevaux, des sabres et des uniformes est un vrai défi ! ».
C’est une aventure humaine passionnante dont les conséquences ont pesé lourd sur le destin des nations de cette partie de l’Europe comme l’a rappelé samedi Rasa Jukneviciene, Ministre de la défense de Lituanie. « Après sa défaite en Russie, l’Empereur s’en est allé en France et les espoirs de recouvrer l’indépendance se sont évanouis en Lituanie ».Cet engouement populaire des européens et des Russes tranche de manière sympathique avec la grisaille officielle en France qui a pratiquement mis Napoléon au banc des manuels scolaires.
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La rédaction