dimanche 8 avril 2012

L’ANP doit-elle intervenir au Mali ?

L’ANP doit-elle intervenir au Mali ?: L’Algérie interviendra-t-elle militairement pour libérer ses diplomates kidnappés par les terroristes d’AQMI ? Si la tentation est forte et justifiée, les risques d’une intervention en terre malienne sont néanmoins incommensurables.
Pour l’heure, la «religion» du gouvernement algérien semble toute faite : l’Algérie privilégie, dans le conflit malien, la «voie du dialogue», une «solution politique» et s’oppose à toute intervention étrangère au Mali. La «sienne» y compris. Ahmed Ouyahia, le Premier ministre, l’a réaffirmé, jeudi, sans ambages, quelques heures seulement après l’enlèvement des six diplomates algériens. «A chaque fois, dit-il, qu’un acteur étranger joue un rôle essentiel, c’est un dérapage programmé, immédiat ou six mois plus tard (lire Le Monde de jeudi passé, ndlr).»

Les représentants de l’Etat algérien (au Mali) seront-ils pour autant abandonnés à leurs ravisseurs ? Le «précédent» créé, en 2005, lorsque deux diplomates algériens, Ali Belaroussi, et Ezzedine Ben Kadi, en poste en Irak avaient été kidnappés et exécutés par Al Qaîda, risque en effet de faire tache d’huile. L’armée algérienne envisage-t-elle une intervention «chirurgicale», dans un pays en conflit, et avec qui l’Algérie partage un «ventre mou», près de 1000 kilomètre de frontières ?

A-t-elle les moyens, logistiques et technologiques pour intervenir dans un des plus grands déserts du monde, le Tanezrouft en l’occurrence, avec ses 600 kilomètres d’immensités, du nord au sud ? L’Algérie a-t-elle par ailleurs intérêt à se faire «va-t-en-guerre», à sous-traiter une intervention militaire au Sahel pour le compte de ses alliés occidentaux ? Des «alliés» qui rechignent à toute perspective d’une intervention militaire lourde dans la région infestée par Al Qaîda. Signe avant-coureur d’une intervention imminente, le quotidien El Khabar rapportait dans son édition d’hier que des troupes d’élites de l’armée et du DRS sont déjà à pieds d’œuvre à Tamanrasset. Les bases aériennes du Grand Sud, lit-on dans le même quotidien, ainsi que toutes les unités aéroportées de l’armée – plus de 3000 éléments –, et de la Gendarmerie nationale ont été mise en état d’alerte maximum, et ce, dès jeudi.

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