La visite effectuée par Ali Goumaa, mufti d'Egypte, à al-qods a suscité une large vague de critiques dans les milieux des oulémas musulmans en Egypte. Al-Azhar a annoncé la tenue d'une réunion extraordinaire du groupement des recherches islamiques ce jeudi 19 avril, en vue d'en débattre. Des centaines d'étudiants d'université d'al-Azahar ont manifesté en protestation contre cette visite, qu'ils considèrent comme "une forme de normalisation avec Israël".
Al Azhar s'est défendu d'avoir été prévenu du déplacement du mufti, son cheikh Ahmed Tayeb s'est dit "surpris de cette visite, au sujet de laquelle il n'a pas été consulté".
Le mufti d'Egypte Ali Goumaa, accompagné du prince jordanien Ghazi ben Mohammad, a visité mercredi pour la première fois l'esplanade des Mosquéesd'al-Qods occupée.
Le prince Ghazi ben Mohammad, représentant personnel de Son Altesse le roi Abdallah (de Jordanie) pour les questions religieuses, et le mufti d'Egypte Ali Goumaa sont venus pour une visite religieuse à la mosquée Al-Aqsa, a déclaré le directeur local du Waqf, l'office des biens religieux musulmans, cheikh Azzam al-Khatib.
Ils ont également visité le Saint-Sépulcre et le Patriarcat grec-orthodoxe, a-t-il ajouté.
Le ministère jordanien des Biens religieux a confirmé dans un communiqué cette visite, expliquant qu'elle visait à encourager les musulmans qui le peuvent à visiter la mosquée Al-Aqsa, un des trois lieux les plus saints de l'islam et sa première qibla (direction de la prière).
Cette initiative répond notamment à un récent appel du président palestinien Mahmoud Abbas aux musulmans à se rendre à Al-Aqsa, selon le texte.
Le mufti d'Egypte et le prince Ghazi ont prié dans l'ensemble des mosquées de l'esplanade soulignant ainsi que le Haram al-Charif (esplanade des Mosquées, NDLR) est une unité unique et indivisible comprenant tout ce qui est au-dessus et en-dessous du sol, indique le ministère, en allusion aux revendications israéliennes sur le site.
Auparavant, ils ont également visité la tombe du prophète Moïse près de Jéricho en Cisjordanie, selon le texte.
Le traité de paix signé entre la Jordanie et Israël en 1994 prévoit une responsabilité de la Jordanie dans la gestion des lieux saints musulmans à Jérusalem-Est. Le royaume hachémite est traditionnellement le gardien des mosquées d'Al-Aqsa et du Dôme du Rocher, dont il assure l'entretien en coordination avec l'Autorité palestinienne.
Un porte-parole du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a condamné la visite qu'il a qualifiée de malvenue. Cette visite est un signe de normalisation avec Israël, a déclaré Sami Abou Zouhri.
Israël va exploiter cette visite pour légaliser l'occupation, a-t-il ajouté.
L'Egypte et la Jordanie sont les deux seuls pays arabes à avoir signé un traité de paix avec Israël, mais la question des visites à al-Qods occupée et annexée depuis 1967 reste sensible, en particulier pour les mouvements islamistes, mais pas exclusivement.
En 2009, le ministre égyptien des Biens religieux de l'époque, Mohammed Hamdi Zaqzouq, avait appelé les musulmans à se rendre en pèlerinage à al_Qods et à la mosquée Al-Aqsa par centaines de milliers chaque année, afin que nous disions au monde entier qu'al-Qods est l'affaire de tous les musulmans. Il avait déploré que cette proposition lui ait valu des accusations de normalisation avec Israël.
Israël a proclamé l'ensemble d'al-Qods sa capitale éternelle et indivisible, alors que les Palestiniens veulent faire d'al-Qods-Est, dont l'annexion n'est pas reconnue par la communauté internationale, la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
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