Michel Garroté – Selon L’Express (lien en bas de page), ce ne sont que quelques lignes dans l'agenda de Liliane Bettencourt, mais elles pourraient faire l'effet d'une bombe (ndmg – puante ?). A la date du samedi 24 février 2007, figure en effet la mention suivante : "A 12 heures Pour Monsieur Nicolas S. Pour information". Bien d'autres rendez-vous de la milliardaire avec des personnalités sont mentionnés dans cet agenda versé au dossier d'instruction, mais cette annotation est importante : elle semble alerter la maîtresse de maison d'une rencontre, à Neuilly, entre son mari André ("Monsieur") et le candidat Sarkozy ("Nicolas S."), à deux mois du premier tour de la présidentielle 2007. L'éventualité d'un tel rendez-vous vient alimenter les soupçons du juge Jean-Michel Gentil sur un financement irrégulier de la campagne de Nicolas Sarkozy. Le juge Gentil recherche depuis plusieurs semaines la trace de remises d'argent suspectes.
Alors que l'enquête a établi que des sommes importantes avaient été rapatriées de Suisse, il s'attache à vérifier si elles ont servi à financer le candidat Sarkozy, par l'intermédiaire d'Eric Woerth, le trésorier de sa campagne, et de Patrice de Maistre, alors homme de confiance de Liliane Bettencourt (ndmg – planquer du fric français en Suisse pour ensuite le rapatrier en France, faut être un peu con franchement). Comme l'a indiqué le Journal du dimanche du 25 mars, le magistrat écrit dans une ordonnance : "Il convient de noter que des témoins attestent d'une visite du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, au domicile des Bettencourt pendant la campagne électorale de 2007". A ce stade, l'enquête n'a en fait recueilli qu'un témoignage – indirect – rapporté par Le Monde du 28 mars : celui de l'ancien chauffeur du couple Bettencourt. Ce dernier fait état d'une confidence téléphonique d'une gouvernante : "Mme Berger m'a dit que M. Sarkozy était venu pour un rendez-vous voir Monsieur et Madame très rapidement, que c'était pour demander des sous." La gouvernante étant aujourd'hui décédée, ce témoignage ne pourra être confirmé. Jean-Michel Gentil dispose aussi des carnets intimes du photographe François-Marie Banier, alors proche de la vieille dame.
A la mi-avril 2007, y sont rapportés des propos attribués à la milliardaire : "De Maistre m'a dit que Sarkozy avait encore demandé de l'argent. J'ai dit oui". Toujours selon Banier, Liliane Bettencourt aurait toutefois ajouté, en signe de méfiance vis-à-vis de De Maistre : "Comment puis-je savoir s'il lui donne vraiment ?" (ndmg – C’est donc ici le sheriff Banier qui parle de méfiance dans le cas du Robin de Maistre ou l’inverse ?). La date du 24 février 2007 – mentionnée dans l'agenda – peut-elle faire basculer l'enquête ? En apparence, l'examen de l'emploi du temps officiel du candidat Sarkozy ne rend pas impossible une courte visite de ce dernier à André Bettencourt. Ce jour-là, en effet, alors qu'il était toujours ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy avait reçu, dans la matinée, une équipe de M6 dans son appartement privé du ministère, pour une émission sur le "jardin secret" des candidats (ndmg – c’est comique de révéler son « jardin secret » précisément je jour où l’on taxe un max de pognon à la vieille). Il avait ensuite déjeuné place Beauvau avec François Fillon, Brice Hortefeux, Claude Guéant, Pierre Méhaignerie et trois soutiens féminins, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet et Rachida Dati (ndmg – L’Express utilise la formule malheureuse et maladroite de « soutiens féminins »…). Pour le juge, le témoignage de Patrice de Maistre, dont il a demandé l'incarcération, est plus que jamais décisif, raconte L’Express.
Question : Sarkozy aurait-il donc fait un rapide aller-retour Place Beauvau / domicile des Bettencourt, ce jour-là, juste avant midi, soit juste avant la petite bouffe avec les soutiens féminins ? A vérifier. Le mec, certes, est rapide et nerveux. Mais tout de même, quel sprint !…
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La rédaction