Né le 7 juillet 1945 à Grombalia en Tunisie, Moncef Marzouki u Maroc. Lauréat du Concours général en arabe, il bénéficie d’une bourse universitaire pour étudier en France. Docteur en médecine de la faculté de Strasbourg, il est ancien interne des hôpitaux en neurologie.
A son retour en Tunisie en 1979, il s’engage comme militant à la ligue tunisienne pour les droits de l’homme (LTDH), créée en 1977, la première à voir le jour dans le monde arabe. En 1981, il quitte les hôpitaux universitaires de Tunis pour diriger une expérience de santé publique autour de Sousse où il devient professeur en médecine communautaire à la faculté. Il élabore et implante des programmes de vaccination, de surveillance des grossesses, d’éducation sanitaire en direction des populations défavorisées et se consacre en particulier à la lutte contre la mortalité infantile et le handicap chez l’enfant. Il est l’un des premiers à s’intéresser au problème très peu connu en Tunisie et dans le monde arabo-musulman de la maltraitance des enfants. Il fonde avec des universitaires africains un réseau pour la prévention de la maltraitance de l’enfant en Afrique (ANPCAN) qui s’intéresse au problème des enfants des rues, à l’exploitation des mineurs, aux mutilations sexuelles chez la petite fille. Tout au long des années 80, Moncef Marzouki intervient régulièrement dans la presse tunisienne, notamment dans le journal Erraï (L’opinion) qui fut la tribune des démocrates tunisiens, jusqu’à sa disparition en 1987. Il est l’auteur de nombreux articles remarqués sur la manière d’ancrer la pratique et la pensée universelle des droits de l’homme dans les sociétés arabo-musulmanes. Farouche opposant de la peine de mort, il prend publiquement position pour défendre 10 jeunes gens accusés de pillage lors des émeutes du pain en 1984, cette campagne menée avec d’autres intellectuels tunisiens obligera le président Habib Bourguiba à gracier les condamnés.
Il est élu membre du comité directeur de la LTDH en 1985, vice-président en 1987, puis président en 1989.Celle-ci est dissoute en 1992 en raison de son opposition à la nouvelle loi sur les associations, puis légalisée en 1993. Moncef Marzouki décide de ne plus y assurer aucune fonction et créé alors le Comité national pour la défense des prisonniers d’opinion qui est déclaré illégal. Il se présente à l’élection présidentielle de mars 1994 afin de dénoncer la mascarade électorale et la loi en vigueur interdisant toute candidature non validée par le régime de Ben Ali. Arrêté, il est emprisonné jusqu’en juillet 1994. Il subit alors un harcèlement sans précédent de la part du régime : privé de passeport, il est interdit de sortie du territoire pendant plusieurs années. En 1998, il devient le porte parole du Conseil national des libertés en Tunisie (CNLT) poste qu’il occupe jusqu’en 2001. Licencié de son poste de professeur de médecine à la faculté de Sousse, il est contraint à l’exil pendant 10 ans en France où il exerce différentes fonctions comme professeur associé et médecin. En 2001 il créé le Congrès pour la république (CPR) qu’il préside. Le parti est légalisé au lendemain de la révolution tunisienne. Moncef Marzouki rentre en Tunisie le 18 janvier 2011.
Citations favorites"Il est idiot de vouloir changer le monde, mais il est criminel de ne pas essayer"
Sacha Guitry
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