© Collage : La Voix de la Russie |
Hystérie et déception à Washington ont suivi la nouvelle de l’octroi par la Russie de l’asile temporaire à Edward Snowden. Des congressistes ont laissé entendre que la rencontre bilatérale entre Obama et Poutine, prévue pour début septembre à Moscou et à Saint-Pétersbourg, pourrait être annulée. Malgré sa déception profonde, la Maison Blanche et le Département d’Etat tentent de minimiser les tensions entre les deux pays. Seuls les militants des droits de l’homme sont satisfaits, car M. Snowden est désormais en lieu sûr.
Les premiers commentaires sont venus des parlementaires et non des représentants de la Maison Blanche. John McCain, ancien adversaire de la Russie, a eu une réaction musclée. L'asile temporaire à M. Snowden constitue une « gifle infligée à tous les Américains », a-t-il déclaré, avant de proposer de riposter en allongeant la « liste Magnitski ». Selon lui, il faut également accélérer l'achèvement du programme antimissile en Europe. Finalement, il prône un nouvel élargissement de l'OTAN qui concernera notamment la Géorgie.
Contrairement aux déclarations audacieuses de M. McCain, la réaction de l’administration américaine n’est pas aussi vive. Les Etats-Unis sont profondément déçus par le fait que le gouvernement russe a accompli un tel geste, a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney. Il a ajouté que les Etats-Unis réfléchiraient au maintien du sommet bilatéral entre Obama et Poutine. En même temps, l’affaire Snowden ne devrait pas tirer de trait sur la stratégie fructueuse de « remise à zéro ».
« Nous sommes profondément déçus par la décision du gouvernement russe en réponse aux exigences claires et légitimes de notre part d'extrader M. Snowden et de le traduire en justice aux Etats-Unis. M. Snowden n’est pas un combattant de la vérité. Il est accusé d’espionnage pour ses révélations sur les opérations de surveillance massive effectuées par la NSA. Il doit revenir au Etats-Unis. »
Les enjeux politiques de la décision russe ainsi que les relations entre Moscou et Washington ont été au cœur des discussions au Département d’Etat. Après M. McCain, la porte-parole du DoS Marie Harf a insisté sur le terme de déception. Afin d’empêcher un regain de tension entre les deux pays, l’affaire Snowden et la coopération doivent être séparées, fait remarquer Marie Harf.
Par ailleurs, les militants des droits de l’homme ne partagent pas la déception et la colère de Washington. Enfin M. Snowden est libre après avoir reçu l'asile temporaire en Russie pour une durée d'un an, estime Dinah Pokempner, consultant général de Human Rights Watch. Contrairement aux politiques, Dinah Pokempner estime que les Américains doivent rendre hommage au courage de l’ex-consultant de la NSA.
« C’était très important pour M. Snowden. Maintenant il peut quitter l’aéroport et il sera en sécurité pendant un an au moins. L’information divulguée est d’une importance considérable pour la société. Il a en outre diffusé des informations sur le programme de surveillance électronique permettant à la NSA de recueillir les données personnelles des gens du monde entier. »
Le président américain s’est abstenu de tout commentaire sur le nouveau tournant de la saga Snowden. Après les pourparlers avec son homologue yéménite, le président américain n’a répondu à aucune question des journalistes lors de la conférence de presse qui a suivi la rencontre. N
http://french.ruvr.ru/2013_08_02/Snowden-Washington-est-profondement-decu-par-la-decision-russe-7085/
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La rédaction