la thèse selon laquelle Israël a besoin de l’antisémitisme pour se légitimer.
Plusieurs enquêtes ont donné Al Jazeera plutôt à la traîne, avec une perte record de téléspectateurs, de l’ordre de 43 millions, en l’espace de dix ans. Une vision qui tranche aussi avec la réalité financière de cette chaîne qui fonctionne à perte. Puisque les rentes publicitaires n’arriveront jamais à couvrir les dépenses. Depuis l’éclatement des révoltes arabes, Al Jazeera a, selon des statistiques sérieuses, perdu la bagatelle de 500 millions de dollars
Al Jazeera a réussi à irriter tout le monde, pro et anti-Israël, aussi bien que ses propres journalistes inquiets de voir un article retiré sans un mot, et remis sans explications claires, et bien sûr l’auteur de l’article, un Palestinien né en Jordanie qui enseigne la pensée arabe à Columbia.
Les seuls vainqueurs sont ceux qui ont toujours considéré Al Jazeera comme une chaîne avec un agenda politique, celui de l’émir du Qatar, qui a fait que la chaîne a été très active dans certains pays arabes comme la Tunisie et l’Egypte, mais plus discrète sur Bahrein, dans le voisinage immédiat de l’émirat.
Lancée en novembre 1996, par l’émir du Qatar, Hamad ben Khalifa al Thani, mais sous la direction des Franco-Israéliens — et surtout sionistes — David et Jean Frydman, qui n’avaient aucune expérience des médias, mais qui avaient la « vertu » d’avoir la double nationalité française et israélienne, la chaîne qatarie Al-Jazeera offrait, à ses débuts, un semblant de neutralité, accordant la parole aux démocrates arabes, mais tout en courtisant leurs régimes oppresseurs. Plus tard, les frères Frydman seront les principaux intermédiaires entre les régimes qatari et israélien, jusqu’à l’aboutissement de relations diplomatiques entre les deux pays. Excellente tactique pour séduire un public irrité par la langue de bois des chaînes nationales arabes, toutes contrôlées par l’État.
Mais la soudaine et fulgurante ascension de la chaîne ne survint qu’à la suite de sa diffusion exclusive des messages vidéo de Ben Laden.
Dès lors, elle devint la coqueluche des téléspectateurs arabes qui, nous l’avons écrit plus haut, à cause de l’analphabétisme régnant, n’avaient pas accès à des sources d’information différentes, voire contradictoires. Al-Jazeera doit son premier succès mondial à la diffusion des cassettes vidéo de Ben Laden. Quelques mois plus tard, les USA lui demandèrent de mettre l’affaire en sourdine, Ben Laden ayant accompli la mission qui lui fut confiée par ses parrains US.
Ce qu’Al-Jazeera fit. Et comme l’appétit vient en mangeant, surtout lorsque cet appétit, ou cette voracité, est entretenu par des pétrodollars, le groupe Al-Jazeera lance cinq sites Web : trois sites pour la chaîne Al-Jazeera (en arabe, en anglais et en bosnien), un pour Al-Jazeera Sport, un pour Al-Jazeera Documentary Channel et enfin un pour Al-Jazeera Training Center. Le site d’Al-Jazeera Children, le plus dangereux de tous parce qu’il s’adresse à des enfants, clôt, pour le moment, cette hégémonie médiatique, mais non moins islamiste. Et tout récemment, l’empire Jazeera a mis un pied aux États-Unis. La chaîne du Qatar vient d’acheter (pour 500 millions de dollars) dit-on, Current TV, une chaîne fondée, en 2005, par l’ancien vice-président américain, Al Gore.
La boucle est bouclée ? Non, puisque le holding Al-Jazeera a décidé, en mai 2012, de se doter d’une chaîne francophone qui cible, selon son propre aveu, les banlieues françaises où sont implantés les musulmans ou des citoyens d’origine musulmane. Par ailleurs, Al-Jazeera, que dirige actuellement un Algérien depuis le limogeage de Wadah Khanfar, a implanté une chaîne à Sarajevo, pays de turbulences, s’il en est. Mais les troubles semblent être un élément déterminant d’Al-Jazeera, puisqu’elle vient de s’installer en Bosnie où l’islamisme, après des années de terrorisme, demeure en sommeil.
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La rédaction