Une nouvelle fois, c’est par le biais du ministère français de la Défense qu’on apprend que le « président de la République algérienne » est sorti d’hôpital. C’est par le même canal que nous avons appris qu’Abdelaziz Bouteflika est « transféré » dans un autre centre. Il s’avère être un centre « de repos» pour «les grands blessés ».
Pourtant, une journée avant cette annonce « française », le premier ministre algérien avait dénoncé « des informations » venues de l’étranger qui « visaient » à « déstabiliser » la République algérienne. C’est d’ailleurs à cause de ces « informations venues de l’étranger » que Hichem Aboud, le patron de Mon Journal et Jaridati est poursuivi par « le procureur général près le Cour d’Alger » pour, entre autres, « atteinte à l’unité nationale ».
Le hic dans cette histoire est que l’information, vérifiée et bien documentée puisqu’elle vient du ministère français de la Défense, n’est passée ni sur la télévision algérienne ni dans l’agence de presse publique. Mais de quelle « souveraineté » parlent nos « dirigeants » lorsque le peu d’informations qui existent sur la santé du premier des Algériens proviennent de France ? Quels principes évoque-t-on lorsqu’on se fait humilier de cette façon-là ?
A vrai dire, la donne est faussée dès le départ, c’est-à-dire depuis que le chef de l’Etat est parti se faire soigner à l’étranger. Comble de l’ironie pour un homme qui passe son temps à vanter des réalisations qui ne sont même pas capables de lui garantir des soins adéquats.
Essaïd Wakli
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