Photo : EPA
Le 226e Pontife romain a le profil de l’homme du mois qui s’achève. Il est le chouchou de la presse écrite et audio-visuelle depuis son élection le 13 mars dernier. L’intérêt accru pour sa personne a même reçu le nom de « franciscomanie » et cette attitude envers le chef de l’Église catholique est le fait aussi bien des catholiques que des adeptes des autres confessions et même religions.
François ne porte pas de chaussures rouges qui sont un des attributs de la papoté, il a refusé d’habiter dans les appartements destiné aux papes en disant qu’ils étaient trop grand pour lui. Le jeudi saint qui précède Pâques, le Pontife a lavé les pieds à 12 délinquants mineurs et appelle l’église et les fidèles à la pauvreté matérielle et à la richesse spirituelle. Tels sont quelques sujets parmi d’autres qui sont vivement discutés dans la presse et les blogs à travers le monde. Les statistiques sont là pour monter que le nombre d’athées souhaitant devenir chrétiens s’est considérablement accru après son élection au trône de Saint-Pierre. Une si grande attention dont fait l’objet le nouveau pape est parfaitement compréhensible dans le monde occidental. En effet, après une longue crise, les fidèles catholiques associent au nouveau pape les changements globaux qui doivent se produire tant dans l’institution papale que dans l’église elle-même, - pense le vaticaniste italien Marco Politi :
« C’est surprenant mais même la Russie pourtant en majeure partie orthodoxe s’intéresse vivement au nouveau pape. C’est ainsi que Roman Lounkine, expert du Centre d’étude des problèmes religieux et sociaux de l’Institut de l’Europe, estime que cela tient au fait que le christianisme en tant que tel suscite un intérêt accru dans la Russie contemporaine ».
Beaucoup de gens sont habitués depuis l’époque soviétique de considérer l’église comme une structure spirituelle et commerciale dirigée par les évêques. Or, l’exemple du nouveau chef de l’église catholique qui fait preuve d’humilité et d’attention aux plus démunis fait comprendre aux gens que les valeurs chrétiennes existent réellement et ils se sentent de plus en plus attirés par elles et par ceux qui les personnifient.
Que le pape soit discuté dans les milieux orthodoxes au niveau des prêtres et des fidèles est naturel, - fait ressortit l’archiprêtre Maxime Kozlov, le prieur de l’Église du Révérend Séraphin de Sarov. En effet, la poursuite du dialogue inter-religieux dépend dans une grande mesure de la personnalité du chef de l’église et de ses actes. Quant aux tentatives de certains journalistes et blogueurs de comparer entre eux le pape François et le patriarche Cyrille, elles se situent dans le prolongement de la campagne antireligieuse qui a débuté en février dernier, - estime le père Maxime.
« Je l’assimile à la volonté d’instrumentaliser le pape François pour critiquer tels ou tels aspects de l’orthodoxe russe qui est manifestée par plusieurs forces sociales hostiles à l’église orthodoxe. Ceux qui le font sont manifestement de mauvaise foi parce qu’ils ne se positionnent pas comme catholiques et ignorent les règlements et les principes de l’église catholique ».
Le charme suscité par le pape François qui ne cesse d’étonner le monde et s’en prend aux stéréotypes et aux traditions séculaires du Vatican, est, vraisemblablement, est phénomène provisoire. Nous comprendrons de quel bois se chauffe le 266e évêque de Rome, quand le Pontife procédera aux remaniements dans la Curie romaine et aux réformes qui s’imposent de toute façon. Il se peut même que l’euphorie actuelle cède la place à une critique sévère. C’est d’ailleurs, ce qui est arrivés à Jean-Paul II et à Benoît XVI.
Источник: Голос России.
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La rédaction