Sami Fehri (سامي الفهري), né le 7 novembre 1971, est un animateur, producteur de télévision et réalisateur tunisien.
Débuts
Originaire de La Marsa, il débute sa carrière comme animateur sur RTCI à la fin des années 1990. S'appuyant sur ses talents dans la présentation des émissions et sa maîtrise du français, il décide de rejoindre Tunis 7 et Tunisie 21. Ensuite, il s'inspire d'émissions diffusées en Europe en les proposant à l'ERTT. Cependant, l'ERTT ne peut être une société de diffusion et de production ; il crée donc sa propre boîte de production, Cactus, le 1er janvier 2002
Animateur
Il commence à animer l'émission Le monde du web ; cette expérience lui permet de trouver des annonceurs et des sponsors pour financer une production. Rêvant d'une émission grandiose, il se rend à Amsterdam où il achète auprès d'Endemol les droits de l'émission Le Maillon faible pour créer Akher Karar, avec les économies qu'il a accumulé. Ensuite, il cherche des fonds pour monter son émission. Après avoir essayé en vain d'obtenir des crédits auprès des banques, il contacte le groupe Karthago, appartenant au beau-frère du président de l'époque, Belhassen Trabelsi, qui accepte de financer son émission.
Un an plus tard, l'émission est diffusée à deux reprises sur Tunis 7 et connaît, entre 2003 et 2005, un succès important, réalisant 80 % des parts d'audience1. En 2005, il obtient les droits d'une autre émission, Dlilek Mlak, reprise de celle diffusée sur TF1 et présentée par Arthur, À prendre ou à laisser : cette émission atteint 90 % des parts d'audience entre 2005 et 2007
S'inspirant de Fehri, la chaîne de télévision achète les droits d'émissions comme Y'a que la vérité qui compte qui devient Andi Mankollek animée par Ala Chebbi. Fehri achète aussi les droits pour une émission pour enfants, le Sofiène show, animée par Sofiène Chaâri en présence en tant que juge de Kawther El Bardi1.
Réalisateur et producteur
En 2008, il crée, réalise et produit sa propre série, Maktoub, dont les scénaristes sont Tahar Fazaâ et Tahar Ben Ghédifa. Cette série parle des mariages mixtes avec des personnes de couleur, de drogue et des mères célibataires. Fehri choisit des acteurs connus comme Dhafer El Abidine, Dorra Zarrouk,Jouda Najah, Amel Safta, Sonia Meddeb, Slah Msadek et Kawther El Bardi, ainsi que d'autres acteurs amateurs comme Samira Magroun, Ahmed Landolsiet Radhi Jaïdi, footballeur professionnel. La série est diffusée pendant le mois de ramadan entre le 1er septembre 2008 et le 30 septembre 2008 et connaît le succès, dépassant dès le premier jour les audiences de Choufli Hal1.
En 2009, au vu du succès de la saison 1, Sami Fehri poursuit le tournage de la série en créant une deuxième saison, qui voit l'arrivée d'acteurs tels que Hend Sabri et Mohamed Driss ; elle est diffusée pendant le ramadan, du 22 août 2009 au 19 septembre 2009.
En 2010, Fehri crée, réalise et produit une autre série, Casting avec Fethi Haddaoui, Meriem Ben Chaabane et d'autres acteurs à l'affiche de Maktoub. Cette série de quinze épisodes est diffusée du 11 août 2009 au 9 septembre 2009.
En 2012, il crée une troisième saison de Maktoub qu'il diffuse sur sa propre chaîne, Ettounsiya TV. Cette saison voit l'arrivée du chanteur Lotfi Bouchnak, pour la première fois en tant qu'acteur, et du rappeur Mohamed Amine Hamzaoui. L'histoire se passe avant la révolution, Fehri voluant montrer les anciennes pratiques des membres du Rassemblement constitutionnel démocratique ainsi que du clan Trabelsi2.
Problèmes judiciaires
Après la révolution de 2011, Sami Fehri est interrogé par la justice au sujet de son association avec Belhassen Trabelsi qui a permis à sa société de production d'avoir la mainmise totale sur le paysage médiatique tunisien3. Tous ses biens et avoirs sont confisqués et sa société est placée sous administration judiciaire. Il déclare, en août 2012, qu'il est disposé à indemniser tous ceux qui auront établi que son partenariat avec Trabelsi dans la société Cactus leur a porté préjudice4.
Le 24 août 2012, un mandat de dépôt est émis à son encontre5. D'après la chambre d'accusation de la cour d'appel de Tunis, il est accusé d'usage illicite des ressources de l'Établissement de la télévision tunisienne6. Fehri affirme en direct sur Express FM qu'il a subi des pressions de la part du gouvernement, en particulier du ministre Lotfi Zitoun, pour suspendre la diffusion de l'émission La Logique politique. Ce dernier dément catégoriquement toute intervention au correspondant de Libération à Tunis7. Fehri déclare vouloir se rendre en prison de son propre grès8,9, avant de réapparaître le 29 août dans une vidéo diffusée sur Internet où il indique qu'« il est sur la paille et sans le sou et a même dû demander de l'aide à ses amis pour nourrir et subvenir aux besoins de sa famille »10. Selon son avocate, ce dernier se rend aux autorités le lendemain11,12. À la suite d'une ordonnance de la cour de cassation, prise le 28 novembre 2012, le producteur reste en prison13, le ministère de la Justice expliquant que la cassation n'a pas concerné le mandat de dépôt14.
Vie privée
Il est marié et père de deux filles dont l'une, Khedija, joue le rôle de Fatma, une fille de dix ans adoptée dans la troisième saison de Maktoub1.
Ettounsiya TV
Article détaillé : Ettounsiya TV.
Après la révolution de 2011 et le départ du président Zine el-Abidine Ben Ali, Sami Fehri lance une chaîne de télévision, Ettounsiya TV, le 16 mars 201115. Cette chaîne n'a pas obtenu d'autorisation officielle d'émettre plus de 17 mois après sa création. Il lance des émissions comme Labès animée par Naoufel Ouertani, La Logique politique inspirée des Guignols de l'info, dont il écrit le scénario avec Naoufel Ouertani, tout en gardant une émission diffusée anciennement sur Tunis 7, Andi Mankollek.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Nous vous invitons ici à donner votre point de vue, vos informations, vos arguments. Nous refusons les messages haineux, diffamatoires, racistes ou xénophobes, les menaces, incitations à la violence ou autres injures. Merci de garder un ton respectueux et de penser que de nombreuses personnes vous lisent.
La rédaction