lundi 12 novembre 2012

Le départ de Petraeus est-il vraiment lié à sa tromperie sexuelle ?

La démission du célèbre général quatre étoiles David Petraeus, directeur de la CIA, est présentée par ses amis comme un acte honorable, à la lumière d’une relation extraconjugale avec sa biographe, Paula Broadwell, 39 ans.

L’affaire a été rendue publique après que le FBI ait placé sa partenaire extraconjugale, auteure de sa biographie « All In », en examen pour avoir essayé d’accéder à des informations classifiées.
Petraeus a démissionné en tant que directeur de la Central Intelligence Agency jeudi 8 novembre, après avoir tenu un an à ce poste. Dans sa lettre de démission, il a écrit : «Un tel comportement est inacceptable, en tant que mari et en tant que leader d’une organisation comme la nôtre. » Le président a accepté sa démission vendredi.
Le fait est que lors de son passage en tant que commandant des forces américaines et de l’OTAN en Afghanistan, le général Petraeus et son biographe Broadwell se voyaient, ce qui faisait déjà jaser pas mal de monde. Avant cela, il a servi en tant que chef du Commandement central américain et commandant des forces américaines en Irak, où sa doctrine a mené à la fin de la guerre.
Pour un personnage public de sa stature et à la réputation héroïque, une liaison extraconjugale ne devrait pas, normalement, être considérée comme une raison suffisante pour quitter son emploi. Bill Clinton a survécu à son aventure avec Monica Lewinsky, bien que le président américain, qui officiait en tant que commandant en chef des forces américaines et des responsables de la CIA, a menti au Congrès.
La sénatrice Dianne Feinstein, en tant que présidente de la commission du renseignement du Sénat, a déclaré le président n’aurait pas dû accepter sa démission. « Une erreur personnelle ne devrait pas avoir conduit à son départ. »
Des sources bien informées à Washington pensent que le départ est en fait lié à autre chose.
La chronologie est également problématique. Le président Obama a eu la lettre sur son bureau au plus tôt le 8 novembre. Pourtant, l’enquête du FBI a dû commencer beaucoup plus tôt et son chef, Robert Mueller, n’aurait pas lancé d’enquête touchant le directeur de la CIA, sans consultation avec le président Obama.
On se souvient aussi que pendant la campagne électorale, la CIA a laissé filtrer un grand nombre d’informations concernant la débacle de Benghazi au cours de laquelle l’ambassadeur est mort, quelques semaines avant l’élection américaine.
Le jeudi 15 novembre, le Comité du renseignement du Sénat commencera ses audiences sur l’affaire de Benghazi. Mais cela fait 3 mois que les républicains demandent à ce que cette enquête soit ouverte. Ce qui, en théorie, aurait dû se passer dans une affaire aussi grave. D’ailleurs, les républicains affirment que l’enquête a été retardée pour protéger Obama dans sa campagne.
Petraeus devait d’ailleurs participer à cette enquête en tant que « témoin. » Cependant, quelques heures après sa démission, il a été annoncé qu’il ne serait pas appelé à témoigner. Cela a été confirmé par le président du comité, le sénateur Feinstein. L’annonce fait suite à la spéculation qu’il a peut-être quitté son poste pour servir de fusible à Obama.
Si la spéculation est réelle, le général Petraeus peut ne pas être le seul haut fonctionnaire de l’administration Obama à payer le prix pour Benghazi. Nos sources à Washington prédisent que l’ambassadrice américaine à l’ONU, Susan Rice, pourrait perdre le Département d’Etat que lui a promis Obama après le départ prévu d’Hillary Clinton.
Est-ce que tout cela veut dire qu’Al-Qaïda a marqué un coup double à Benghazi ? Renverser le chef de la CIA tout en tuant un brillant diplomate ? Ou y a-t-il encore une autre histoire derrière cette brusque démission ? Méfiez-vous des nouvelles révélations à venir…
Alain Kirchenbaum – JSSNews

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