Le département de la Défense constate un triste taux de suicide au sein de l'armée américaine. C'est pourquoi une mission a été confiée à des chercheurs: mettre au point un spray anti-dépresseur à effet quasi-immédiat que les soldats pourraient s'appliquer en cas de besoin.
Les faits sont graves: plus d'une centaine de soldats américains se seraient suicidés depuis le début de l'année (66 suicides confirmés, 50 suspectés), dont 38 sur le seul mois de juillet. Il y a désormais plus de morts par suicide que de décès sur le terrain. Devant la gravité de la situation, le département de la Défense a fait un don de 3 millions de dollars à l'école de médecine de l'Université d'Indiana pour mettre au point un spray nasal anti-suicide. Au-delà du combat contre le suicide, ce spray pourrait également traiter la dépression ou les troubles bipolaires des combattants ou d'autres patients.
L'idée est de concevoir un spray capable de délivrer des doses de thyréotropine (TSH), qui présente des effets anti-dépresseurs. La thyréotropine est naturellement présente dans notre cerveau. Elle est délivrée par l'hormone thyréotrope (TRH pour Thyrotropin-Releasing Hormone), elle-même produite par l'hypothalamus. Mais il arrive que la dose de TSH ne suffise plus, ce qui provoque des dépressions chez l'homme.
Les effets du TSH sont connus depuis les années 1970: effet euphorique, anti-dépresseur, calmant, capable de soigner des maladies comme la schizophrénie ou l'anxiété, les dépressions ou troubles bi-polaires... Malheureusement, il est très complexe de faire parvenir un complément de TSH dans le cerveau: les essais de perfusions, ou de prises par pilules n'ont pas été convaincantes car l'hormone se dégrade rapidement dans l'organisme et est bloquée par la barrière hémato-encéphalique (le liquide céphalo-rachidien, qui sert defiltre pour séparer le liquide qui baigne le cerveau et la circulation sanguine). Le seul moyen connu à ce jour est de l'injecter directement dans la moelle épinière par une ponction lombaire, mais cette méthode reste douloureuse et peu pratique.
La solution étudiée ici, consistant à absorber les molécules par les muqueuses du nez, est intéressante car le cerveau peut être rapidement atteint par les nerfs olfactifs, les molécules contournant ainsi la barrière hémato-encéphalique. De plus, les chercheurs tentent de concevoir un vecteur protecteur avec des nanoparticules biodégradables, ce qui permettrait d'éviter la déperdition et ainsi obtenir une plus grande quantité du produit, donc une meilleure efficacité.
Cette technique, déjà testée sur le rat pour soigner l'épilepsie, peut être utilisée comme solution lors de phase de dépression. Malgré son efficacité quasi-immédiate, ce spray ne remplacerait pas pour autant les thérapies actuelles. Il faut plutôt le voir comme solution complémentaire, en attendant que les antidépresseurs agissent sur le long terme.
Les recherches vont se dérouler pendant un an en association avec des pharmacologues américains et israéliens. Des essais sur l'homme sont ensuite prévus à l'université de Purdue (Indiana). Espérons que cette solution soit efficace, non seulement pour venir en aide à l'armée américaine, mais aussi et surtout plus largement pour l'ensemble de la population. Rappelons que le suicide est la dixième cause de décés chez les américains.
Les faits sont graves: plus d'une centaine de soldats américains se seraient suicidés depuis le début de l'année (66 suicides confirmés, 50 suspectés), dont 38 sur le seul mois de juillet. Il y a désormais plus de morts par suicide que de décès sur le terrain. Devant la gravité de la situation, le département de la Défense a fait un don de 3 millions de dollars à l'école de médecine de l'Université d'Indiana pour mettre au point un spray nasal anti-suicide. Au-delà du combat contre le suicide, ce spray pourrait également traiter la dépression ou les troubles bipolaires des combattants ou d'autres patients.
L'idée est de concevoir un spray capable de délivrer des doses de thyréotropine (TSH), qui présente des effets anti-dépresseurs. La thyréotropine est naturellement présente dans notre cerveau. Elle est délivrée par l'hormone thyréotrope (TRH pour Thyrotropin-Releasing Hormone), elle-même produite par l'hypothalamus. Mais il arrive que la dose de TSH ne suffise plus, ce qui provoque des dépressions chez l'homme.
Les effets du TSH sont connus depuis les années 1970: effet euphorique, anti-dépresseur, calmant, capable de soigner des maladies comme la schizophrénie ou l'anxiété, les dépressions ou troubles bi-polaires... Malheureusement, il est très complexe de faire parvenir un complément de TSH dans le cerveau: les essais de perfusions, ou de prises par pilules n'ont pas été convaincantes car l'hormone se dégrade rapidement dans l'organisme et est bloquée par la barrière hémato-encéphalique (le liquide céphalo-rachidien, qui sert defiltre pour séparer le liquide qui baigne le cerveau et la circulation sanguine). Le seul moyen connu à ce jour est de l'injecter directement dans la moelle épinière par une ponction lombaire, mais cette méthode reste douloureuse et peu pratique.
La solution étudiée ici, consistant à absorber les molécules par les muqueuses du nez, est intéressante car le cerveau peut être rapidement atteint par les nerfs olfactifs, les molécules contournant ainsi la barrière hémato-encéphalique. De plus, les chercheurs tentent de concevoir un vecteur protecteur avec des nanoparticules biodégradables, ce qui permettrait d'éviter la déperdition et ainsi obtenir une plus grande quantité du produit, donc une meilleure efficacité.
Cette technique, déjà testée sur le rat pour soigner l'épilepsie, peut être utilisée comme solution lors de phase de dépression. Malgré son efficacité quasi-immédiate, ce spray ne remplacerait pas pour autant les thérapies actuelles. Il faut plutôt le voir comme solution complémentaire, en attendant que les antidépresseurs agissent sur le long terme.
Les recherches vont se dérouler pendant un an en association avec des pharmacologues américains et israéliens. Des essais sur l'homme sont ensuite prévus à l'université de Purdue (Indiana). Espérons que cette solution soit efficace, non seulement pour venir en aide à l'armée américaine, mais aussi et surtout plus largement pour l'ensemble de la population. Rappelons que le suicide est la dixième cause de décés chez les américains.
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La rédaction