L’amas M 44, dans la constellation du Cancer, compte plus de mille étoiles. Et combien de planètes ? Photo DSS2.
Si, officiellement, les astronomes ne connaissent aujourd’hui « que » huit cents et quelques planètes dans l’Univers – huit dans le système solaire, les huit cents autres dans la Voie lactée, notre galaxie – ce sont plus de trois mille candidates à ce titre qu’ils étudient aujourd’hui avec leurs télescopes. Mais prudence, car un tiers environ de ces exoplanètes putatives sont des « faux-positifs », c’est-à-dire des étoiles, que les difficultés des observations font prendre à tort pour des planètes… Reste que, statistiquement, il est désormais acquis que notre galaxie doit compter environ mille milliards de planètes.Les astronomes en trouvent partout : autour des étoiles de type solaire, autour des étoiles naines rouges, mille fois moins brillantes que la nôtre, autour des géantes rouges, mille fois plus brillantes, et même autour des étoiles doubles. Avec le temps qui passe et l’amélioration des techniques, on saura vite si tous les types d’étoiles sont susceptibles d’accueillir un système planétaire mais on peut parier sans grand risque, que, à la possible exception des étoiles très massives, la réponse est oui…
Leur toute dernière découverte va probablement conforter les chasseurs d’exoplanètes dans leur conviction que celles-ci existent partout dans l’Univers. L’équipe de Sam Quinn et David Latham, à l’observatoire du mont Hopkins, en Arizona, vient en effet de trouver deux planètes dans un amas d’étoiles, bien connu des astronomes amateurs, appelé M 44, et surnommé la Crèche, ou la Ruche. M 44 est visible à l’œil nu, comme une pâle tache diffuse, au cœur de la constellation du Cancer. C’est la toute première fois que des planètes sont découvertes au sein d’un jeune amas stellaire. M 44 est un amas de plus de mille étoiles, situé à 580 années-lumière de la Terre. Toutes ses étoiles sont nées ensemble dans un vaste nuage interstellaire, voici environ six cents millions d’années. Ces deux planètes, Pro201b et Pro211b, sont des géantes gazeuses, d’une masse comparable à celle de Jupiter, et tournant très près de leur étoile respective, de jeunes soleils…
D’après les découvreurs, ces planètes (portées à plus de 1000 °C de température !) ne sont pas habitables, mais, rêvons-un peu quand même au ciel que pourraient admirer de très hypothétiques créatures vivant là-bas, au cœur de ce jeune amas stellaire. Dans toutes les directions du ciel, des étoiles extrêmement lumineuses étincelleraient : des dizaines d’étoiles rouges, comparables à Aldébaran ou Arcturus, seraient visibles partout, et, dominant cette pléiade d’astres, brillerait une vingtaine d’étoiles plus lumineuses encore, comparables en éclat à Sirius ou même Jupiter. Un ciel magnifique, mais, paradoxalement, très handicapant pour d’éventuels petits astronomes verts à antennes ou tentacules : les étoiles de la Ruche, trop brillantes, empêcheraient probablement de contempler la délicate et vertigineuse lueur de la Voie lactée.
Serge Brunier
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La rédaction